Tou bi’Shvat

La Torah dit : « Car l’homme est un arbre des champs ». C’est l’un des plus grands secrets de la Torah. Ce petit passage porte la clé du succès et du bonheur humains.

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 21.01.24

Ayant grandi dans une maison non-religieuse, mon éducation était aussi éloignée de la Torah qu’on pourrait se l’imaginer. Mais une des nombreuses choses pour lesquelles je suis très reconnaissant envers Hachem est le fait d’avoir étudié Agriculture à l’université, et pas d’autres sujets comme la philosophie par exemple. Mon domaine de spécialisation était l’horticulture et les vergers à feuilles caduques. Par conséquent, j’aime les arbres et je suis heureux de pouvoir me vanter d’avoir planté, de mes propres mains, des centaines d’arbres sur la terre d’Israël, durant les années où j’étais fermier en Samarie.

Si les arbres m’intriguaient en tant qu’agriculteur, je les trouve encore plus passionnants maintenant, de mon point de vue actuel de Rabbin et d’étudiant de la Torah et de la pensée Hassidique. La Torah dit (Devarim) : « Car l’homme est un arbre des champs ». C’est l’un des plus grands secrets de la Torah. Ce petit passage porte la clé du succès et du bonheur humains. Mais avant de développer, il nous faut remarquer que si la Torah nous appelle tous « les arbres des champs », alors Tou bi’Shvat –le nouvel an officiel des arbres- est aussi le nôtre.

Cette année, nous pouvons célébrer Tou bi’Shvat en plantant des arbres et nous devrions tous nous réjouir de cette merveilleuse fête (que beaucoup  prennent, malheureusement, comme quelque chose de mineur) en profitant des magnifiques fruits des arbres. Nombreux sont les grands sages qui font des repas de fête ce jour-là, dressant une table parée d’une myriade de différentes sortes de fruits de la terre d’Israël. Vous pouvez adopter cette belle coutume chez vous aussi.

Le roi David a également comparé l’homme à un arbre. Dans le psaume 92, il dit : « L’homme juste fleurira comme un palmier et sera aussi haut que le cèdre du Liban ». Pourquoi fait-il usage de cette double-image du palmier et du cèdre ? La réponse –du point de vue horticulture- est assez profonde.

Bien que les palmiers dattiers prospèrent dans les climats désertiques, ils doivent pousser à proximité d’une source d’eau, telle une oasis. Leurs racines sont larges, mais relativement peu profondes. Par contre, les cèdres poussent au sommet des montagnes, à une altitude d’au moins 1200 mètres. Ils ont une racine principale, capable de pénétrer les rochers pour atteindre une source d’eau. Tandis que les palmiers dattiers donnent une énorme quantité de fruits succulents, les cèdres ne donnent rien. Mais si le bois de cèdre est l’un des meilleurs et des plus chers qui soient, le bois du palmier dattier est, quant à lui, sans valeur.

Le roi David veut que nous soyons à la fois comme des cèdres et des palmiers dattiers. Il veut que nous excellions et que nous développions notre caractère jusqu’au bout ; en d’autres termes, notre « bois » devrait être bon, comme le cèdre. D’autre part, il veut que nous donnions des fruits –de bons enfants- comme le palmier dattier. Nos racines devraient être profondes, comme le cèdre, avec un lien très fort à nos ancêtres. Mais, comme le dattier, nous devons avoir une source à proximité : la Torah, qui est notre source de vie (dans de nombreux textes, les sages comparent la Torah à l’eau).

En gardant le psaume 92 à l’esprit, nous devons nous demander pourquoi Tou bi’Shvat tombe toujours au milieu des semaines que l’on appelle chovavim, lors desquelles nous mettons un accent particulier sur la sainteté et la réparation de l’alliance. Dans le Recueil de Lois (Likoutey Alakhot), Rabbi Natan nous donne une magnifique réponse : « Même si une personne garde la sainte alliance, tant qu’il n’a pas d’enfants, il est appelé un arbre sec. L’homme doit être un arbre fruitier, car porter des enfants dans la sainteté est l’aspect principal du tikoun habrit (la réparation de l’alliance) ainsi que sa continuité. »

Porter des fruits dans la sainteté est le paroxysme de shmirat habrit (la préservation de l’alliance). Nous avons donc une magnifique explication quant au fait que Tou bi’Shvat et la période des chovavim soient tellement liés.

Beaucoup de nations tentent d’atteindre la sainteté par le biais d’une abstention totale, comme les moines et les prêtres qui s’isolent dans des monastères au sommet des montagnes. Le judaïsme est radicalement différent : nous atteignons la sainteté en faisant usage de tous les outils qu’Hachem nous a donnés, dans la sainteté. Nous ne jeûnons pas durant de longues périodes, nous mangeons simplement dans la sainteté, en procédant à l’ablution des mains, en priant avant et après le repas, et en ne mangeant que ce qui est bon pour nous. Nous ne renonçons pas non plus au sexe opposé. Au lieu de cela, nous nous marions, nous menons nos vies dans l’amour et la loyauté envers nos proches, nous observons les lois de la pudeur et de la pureté familiale, et nous amenons au monde le plus doux des fruits : des enfants qui sont spirituellement beaux.

Donc, lorsque la Torah mentionne des « arbres du champ », elle fait référence à des arbres fruitiers. Puissions-nous tous mériter de diriger nos racines dans la voie de nos ancêtres, de notre peuple, et de voir beaucoup de nos merveilleux fruits marcher dans la voie de la Torah et de la Hassidoute Breslev ! Amen !

Joyeux Tou bi’Shvat !

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