Confession d’une maman

Après avoir lu le livre « Le Jardin de l’Education » du Rav Chalom Arouch, Liora réalise qu’elle est une mère abusive. Elle se confie dans cet article.

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Liora Bar

Posté sur 17.03.21

Après avoir lu le livre « Le Jardin de l’Education » du Rav Chalom Arouch, Liora réalise qu’elle est une mère abusive. Elle se confie dans cet article.

Cela fait déjà plus de cinq ans que je visite régulièrement le site Internet de Breslev Israël, et chaque fois que le Rav Chalom Arouch sort un nouveau livre, je m’empresse de l’acheter et de le lire d’une traite. Chacun de ces livres a un grand impact sur ma vie, mais le livre qui m’a le plus influencée est Le Jardin de l’Education.

J’ai lu ce livre –plus d’une fois- de la première à la dernière page, et en terminant sa lecture, j’étais consciente de devoir opérer de grands changements dans l’éducation de mes enfants. Comme beaucoup de gens, j’aime vraiment mes enfants, ils sont les précieux cadeaux que le Créateur m’a envoyés, mais parce que je n’ai pas grandi dans un foyer où règne l’amour de la Torah, j’ai compris que beaucoup de concepts et la façon dont j’ai choisi d’éduquer mes enfants sont tout simplement faux, et même tordus dans certaines situations.

Par exemple, avant que je lise Le Jardin de l’Education, je n’avais aucun problème avec le fait d’avoir recours à une sorte d’intimidation verbale avec mes enfants pour qu’ils fassent ce que je leur demande. Je les appelais parfois par des surnoms peu flatteurs -ce qui peut sans aucun doute porter atteinte à leur estime de soi- juste pour qu’ils se comportent bien et soient disciplinés.

Mon mari et moi nous sommes beaucoup remis en question grâce à la lecture de ce livre, et nous avons pris sur nous un certain nombre de choses :

1. Pas de place pour la colère !

2. Ne pas insulter, ne pas injurier, ne pas réagir négativement à ce qui « ne nous convient pas ».

3. La chose la plus difficile : se concentrer sur ce qui est le mieux pour les enfants, pas sur ce qui est le plus facile ou pratique pour nous.

Ces changements ne sont pas faciles du tout à mettre en place, mais après deux ans, notre lien avec les enfants a changé du tout au tout, et aujourd’hui ils sont épanouis, pleins de confiance en eux et de joie, grâceà D.ieu.

Mais ce qui m’a le plus étonné, c’est que lors de discussions avec des amies –et mon mari avec ses amis- qui ont, eux aussi, lu ce livre extraordinaire, seulement quelques-uns acceptent de parler des idées que la Rav Arouch présente dans le livre, et de s’y confronter.

Ce sont les mêmes personnes qui trainent leurs enfants hyperactifs de psychiatres en psychologues qui les bourrent de toutes sortes de cachets ; eux qui refusent d’accepter le fait que présente très clairement le Rav Arouch : les enfants sont le reflet de leurs parents, point.

C’est le fondement et la base du lien entre parents et enfants, et c’est quelque chose qui doit être traité à la maison, pas chez des psychologues en tous genres.

Leur doigt accusateur désigne les autres : les enseignants, les psychologues, les amis de leurs enfants, bref, tout le monde ! Car tous sont à blâmer, sauf eux, les parents « parfaits ».

Au début, l’étrange rapidité avec laquelle mes amies mettaient un terme à la conversation quand on abordait le sujet du miroir me troublait, c’était à cause de ce point dérangeant : le fait que c’est à nous, les parents, de changer et de voir de quelle façon nous traitons nos enfants.

Nous aimons tous nos enfants, n’est-ce pas ?

Nous ferions tout pour eux, n’est-ce pas ?

Nous ferions tout pour qu’ils soient heureux et joyeux, n’est-ce pas ?

Mais avec le temps, ça m’a frappée…. En fait, la réponse à ces questions n’est pas toujours « oui », surtout lorsque l’allusion faite ici est que je suis –moi, le parent- celle qui doit changer.

En attendant, chez nous, à la maison, nous continuons d’avancer avec notre politique de « zéro tolérance envers une éducation de colère et de violence verbale » (sauf les quelques rares fois où nous nous sommes un peu énervés). Dans tous les cas, nous avons expliqué aux enfants que ce n’est pas un comportement approprié –c’était la partie la plus délicate en ce qui nous concerne- et que nous faisons une grande téchouva (repentir) là-dessus.

Les cris et les paroles désagréables ont disparu de notre maison, mais j’ai réalisé que le problème nous entoure, et pas seulement dans les maisons de notre voisinage, mais bien au-delà. Quand les journées sont chaudes et que les fenêtres restent ouvertes, on peut entendre les parents crier sur leurs enfants, les surnoms négatifs qu’ils utilisent, les accusations, la colère presque 24 heures sur 24 !

Mais le pire de tout a été de me rendre compte que ça n’arrive pas uniquement derrière des portes closes, mais partout ! Au magasin, dans la salle d’attente du médecin, au parc, au jardin d’enfants… Partout ! Sans honte, les parents s’adressent à leurs enfants de façon agressive.

Certes, on n’est pas des anges et pas un parent ne peut affirmer n’avoir jamais « explosé » ici et là et crié sur ses enfants. Des cas « ponctuels » n’indiquent pas quelque chose d’inhabituel. Mais lorsque l’on entend cela encore et encore, qu’on le voit aussi à l’extérieur, que des parents parlent mal à leurs enfants sans aucune honte en pleine rue, c’est qu’il ne s’agit pas de quelque chose de ponctuel : c’est de la violence verbale, tout simplement !

Je sais que mes mots font mal aux yeux et résonnent dans les oreilles. Mais je crois que le moment est venu pour chaque parent de se prendre en main et de comprendre que les cris et les menaces, ou toute parole négative qu’il lance à ses enfants, sont de la violence verbale qui détruit l’âme de l’enfant ! Et même si les parents ont subi cette violence dans leur enfance, c’est le moment d’arrêter ce cercle douloureux et d’empêcher qu’un nouveau maillon de la chaine ne se forme : nos enfants, qui pourraient eux aussi humilier et dévaster les suivants ! Et bien entendu, nous ne devons pas nous dire que le fait qu’on nous ait traités ainsi rende cette façon de parler aux enfants légitime.

Si, comme nous le disons, nous aimons réellement nos enfants, nous devons changer ! Nous devons prendre la ferme décision que ça suffit, on stoppe là ! Et expulser la colère et les insultes qu’on a en nous. Parce que si nous le faisons, nos enfants grandiront et deviendront des gens heureux et joyeux, des adultes capables de vivre leur vie au maximum de leur potentiel.

Et si non ? Nous resterons des parents abusifs… Et même si l’on essaye de se voiler la face, devant D.ieu, on n’y arrivera pas…

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