Job : Parents

Sharon Roter avec quelques conseils et astuces, pour une vie de famille plus zen...

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Sharon Rotter

Posté sur 17.03.21

Parfois, je suis fatiguée de tout ce « ils sont mignons ! » autour des enfants. Combien peut-on donner de nous-mêmes ? On leur donne sans fin, mais ils ne sont jamais satisfaits. Oui, je veux écrire la phrase « on leur donne un doigt et ils veulent toute la main, » mais si seulement c'était un seul doigt ! Ce n’est pas non plus une seule main, mais tout. Presque tout. Parce que les enfants, comme tous les enfants, voudront toujours plus, peu importe combien vous leur donnez. Et plus il y a, plus les désirs grandissent…

Et je ne parle même pas de leur manque de reconnaissance, ou du fait qu’ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez (surtout à leur jeune âge, mais aussi à l'adolescence). Je sais, c’est comme ça. J'y étais, moi aussi.

Mais tout le côté exploitation, et la sensation qu’on me suce la moelle des os : Je veux arrêter ! Parce que tout, vraiment tout, est entre mes mains. Ou plutôt, tout dépend de ma façon de voir les choses.

Après tout, depuis onze ans que j’élève des enfants, et avec une production satisfaisante de cinq enfants, D.ieu merci, je ne suis vraiment plus sûre que toute l'approche New Age (dans laquelle je suis plongée) soit vraiment bonne pour eux.

« Nous devons écouter la volonté de l'enfant et la respecter », « Il faut lui permettre d’extérioriser ses frustrations », « l’écouter, le comprendre », « penser à ce qui le dérange, essayez de le faire parler et toucher à la racine du problème », « Il faut le protéger et l'envelopper pour qu’aucun mal ne lui soit causé », « il faut lui donner une mer d'attention, surtout quand un nouveau bébé arrive dans la famille », « On devrait leur lire des histoires avant le coucher. Cela développe leur imagination et les calme », « Il faut les aider dans leurs devoirs et leur rappeler ce qu’ils sont à faire pour l’école »… Il faut, il faut et il faudrait… Et ce ne sont là que les basiques, je ne suis pas encore entrée dans les exagérations inutiles.

C’est ce qu’on attend d’un parent moyen de nos jours – qu’il lise dans les pensées, sache toujours quoi dire, comment diriger, et résoudre tous les problèmes en présence des amis, des enseignants et des frères et sœurs, qu’il soit disponible, compétent et créatif pour les devoirs d'école et de maternelle, qu’il joue avec les enfants et passe du bon temps avec eux – tous ensemble et séparément, pour les protéger soigneusement des dangers de ce monde, qu’il décide combien laisser couler et combien serrer la vis, tout en étant actif avec les parents d’élèves, qu’il aide les enfants à réaliser leur potentiel, sans oublier de leurs faire faire du sport, des ateliers et ainsi de suite…

Cette liste pourrait se poursuivre sur au moins trois autres pages et facilement. Tout cela en plus de l'évidence – les nourrir d’un régime alimentaire nutritif et équilibré, les habiller, les doucher, veiller à ce qu’ils aient des vêtements propres, des fournitures scolaires, que la maison soit propre et soignée, qu’ils aient des jouets etc…

Dites-moi, que se passe-t-il ? Je pense que nous sommes devenus fous et que nous avons perdu toute proportion. Nous avons mis des enfants au monde et au lieu de leur permettre de s'intégrer naturellement dans nos vies, sans le vouloir, nous sommes devenus leurs esclaves et nous sommes mis à « travailler » comme parents.

Si au moins c’était la recette et que nous voyons vraiment des résultats satisfaisants, je veux bien. Mais ces enfants, au fond, ne sont jamais satisfaits.

J’ai donc décidé d'arrêter toute considération, prise en compte, tous les pourparlers tard le soir avec mon mari et un/une prof, les navettes aller/retour pour les ramener de chez leurs copains/copines, le bénévolat pour chaque petite chose en classe et au mouvement de jeunesse… Assez. Je reviens au minimum et peu importe ce que tout le monde en pense !

Voici la liste – en version courte :
A manger – il y a.
Des vêtements propres – il y a.
Un câlin quand il faut – il y a.
Changement de couches et douches – il y a.
Tout le reste, c’est bonus.

Eh bien. Les enfants n’ont pas l’air plus tristes depuis que je changé mon approche. Je ne suis même pas sûre qu'ils le remarquent. Tout est dans ma tête. Et je me rends compte que je ne suis pas l’assistante de Dieu et que je n’ai pas la capacité d'atteindre les objectifs que je me suis fixée en ce qui les concerne. Je ne sais pas tout, je n'ai pas de solutions, et en plus, je suis fatiguée, je me suis épuisée pour être honnête. Alors maintenant, je laisse aller, et laisse la place à mon Père dans le Ciel pour compléter ce que je ne fais pas.

L'enfant a des problèmes à la maternelle ? « Papa, arrange-ça, parce que moi, je ne peux pas » (Je ne vois pas comment je le pourrais. Je ne suis pas là-bas et je n'ai aucune idée de ce qui s’y passe).

La grande s’est chamaillée avec sa copine ? « Papa, occupe t’en » (et je Lui dis – « Je comprends que tu es triste ma chérie, mais seul Hachem, dans les Cieux, peut t’aider. Tourne-toi vers Lui et tu obtiendras les meilleurs conseils. »). Et ainsi, je continue. Etat de conscience minimum.

Et les enfants, grâce à D.ieu, sont tout heureux que leur mère soit un peu plus détendue. Parce que de cette façon, tout trouve sa place et chaque problème est résolu, au final.

Une petite note pour conclure, cet article ne doit pas être considéré comme une recommandation à faire à la maison. Que vous ne veniez pas me dire que vous avez dit à la prof qu'elle règle le problème elle-même, et que votre fille a été suspendue de son école, D.ieu préserve…

Traduit par Carine Rivka Illouz

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