L’amour d’une maman

Avec sa simplicité et sa douceur, avec ses prières et des mots d’amour, à l’ancienne, comme les bonnes mamans. C’est comme ça que maman nous aimait.

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Tsipora Berrebi

Posté sur 05.04.21

Comment notre maman nous aimait-elle ?

Avant de parler des choses qu’elle faisait, je commencerai justement par ce qu’elle ne faisait pas, et qui n’annule pourtant pas le fait qu’elle nous aimait énormément.

Maman ne nous envoyait pas de messages avec des smileys et autres émoticônes, elle ne nous appelait pas non plus pour nous encourager ou nous complimenter.

Maman ne nous prenait presque pas dans ses bras, juste quand nous étions petits et fragiles ; quand nous étions innocents et que chaque câlin était reçu avec joie et un peu de nostalgie.

Quand nous savions recevoir l’amour de maman. Alors, avec cette innocence, elle nous serrait fort dans ses bras, de tout son cœur. Elle murmurait des mots pleins de magie et d’amour.

Puis nous avons grandi, nous nous sommes assagis, nous sommes devenus plus sceptiques et cyniques. Et maman a arrêté de nous faire des câlins. Les réservant aux petits-enfants, aux bébés en général.

Mais elle nous a toujours aimés, à l’ancienne, comme les bonnes mamans. Et cet amour nous a toujours accompagné au fil des années, on comprend, on ressent, on goûte, on intègre. Dans ses bons petits plats. Dans les délices qu’elle préparait, dans la façon dont elle nous servait, propageant la chaleur à la maison.

C’est comme ça que maman nous aimait.

Elle aimait avec ses mains, et elle priait avec son cœur.

De ses mains elle nettoyait, frottait, lessivait, tout en nous observant avec espoir et contentement, et tout en priant.

C’est comme ça que maman nous aimait.

A la cuisine : quand elle tamisait la farine, quand elle pétrissait la pâte, quand elle roulait le couscous avec amour, quand elle coupait, éminçait, râpait et mélangeait. Tout partait de ce grand amour en elle.

En pétrissant la pâte, elle demandait : « Ribono chel olam (Maitre du monde), fais que ma fille trouve un bon zivoug et qu’elle se marie ! Ribono chel Olam ! Que mon fils réussisse dans les études ! Ribono chel olam, qu’ils soient bien ! Ribono chel olam, qu’ils soient en bonne santé ! »

Quand elle roulait la semoule pour le couscous, elle disait : « Ribono chel olam, protège-les, par le mérite de Rabbi Shimon Bar Yoh’ai, par le mérite de Rabbi Meir baal Haness, que la paix soit sur lui, par le mérite d’Eliahou Anavi. »

Comme ça, elle faisait entrer les Tsadikim (les grands sages) dans notre maison, leur confiait ses inquiétudes et s’en remettait à eux pour les solutions et la bénédiction.

C’est comme ça qu’elle nous aimait ;
Avec des peurs, des préoccupations ;
Avec l’espoir d’une bonne vie ;
En priant pour le bonheur de nous tous.

C’est comme ça qu’elle nous aimait. Dans le silence du pétrissage et de la cuisson. Dans le silence de la prière du cœur pour notre réussite, « Ya Rabbi ! Garde-les !… » Dans un silence d’impuissance face à une douloureuse réalité.

Parfois aussi, avec des larmes. Maman pleurait un peu. Lorsque tout s’écroulait dans ses mains et qu’elle n’avait plus la force. De toutes ses forces, elle nous aimait.

Priant en silence, elle nous servait avec une légère supplication dans les yeux : que cette nourriture, que ce couscous riche et plein de bonnes choses, que ce pain parfumé, que ce plat soigne et calme la douleur, renforce le corps et nous dévoile combien maman nous aime.

Comme ça, de ses propres mains.

De tout son cœur, de toute la chaleur de son cœur.

Et me voilà, devant le bol de farine tamisée, je me mets à pétrir doucement avec attention et avec amour, et les prières sortent, et mon cœur se connecte à celui de maman. 

Elle pétrissait, elle priait.

Elle aimait.
C’est comme ça que maman nous aimait.

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz

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