Une maman, pas un robot !

Il n’y a nulle part où s’enfuir et dehors, c’est encore pire. Que faire ? Comment survivre à un autre mois sans perdre la tête ? Sharon Roter ne demande pas grand-chose !

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Sharon Rotter

Posté sur 17.03.21

C’est les grandes vacances, il fait chaud. Les centres aérés sont finis et les trois semaines aussi sont passées. J’ai tellement attendu ce jour marquant la fin de la routine et le début d’une ambiance libérée et non restrictive, sans le stress du matin, les réveils trop tôt, les retours trop tard à la maison, toutes les tâches et les nombreuses responsabilités.

Les vacances de l’année dernière m’ont laissé un agréable souvenir et je me réjouissais de l’opportunité de revivre ça, cette année encore. Mais la réalité, comme toujours, ne dépend pas de moi, et la donne a changé. Les enfants ont grandi et j’ai perdu un peu de ma patience. La chaleur moite et épuisante, combinée aux disputes incessantes à la maison, ont eu raison de mes forces mentales et je me sens perdue et parfois impuissante.  

Et tous les mails que je reçois, pleins d’idées d’activités à faire avec les enfants pendant les vacances, ne font que m’énerver encore plus, vu que quand j’essaie d’en mettre une en route, les désaccords se manifestent dès le stade de la planification, avec des mains qui volent en l’air, ce qui me met le moral à plat et m’enlève toute motivation.

Tout au long de la journée, il n’y a pas un moment de libre et quand vient le soir, je m’effondre de fatigue sur mon lit, dans l’espoir que demain sera meilleur.

Je sais que c’est une superbe occasion de travailler sur mes midotes –mes traits de caractère-, d’élargir mes limites et de grandir encore un peu. Mais la vérité, c’est que je n’arrive pas à surmonter tout ça, et justement maintenant que j’ai besoin de tous mes outils, je me sens vide, à l’étroit et surtout, frustrée.

Les tâches ménagères, qui n’ont pas pris de grandes vacances en même temps que les enfants, ont décidé de se surpasser et de se faire concurrence les unes aux autres. La lessive tire la langue à la cuisine et les courses veulent tout le temps commander, car pour une raison inconnue, les enfants ont tout le temps faim. Quoi, le reste de l’année aussi ils mangent tout ça ? Et comment peut-on seulement manger par cette chaleur ?

A certains moments, j’ai l’impression de me perdre. Où suis-je, moi, dans toute cette histoire ? J’arrête tout et je demande : et où es-Tu, Hachem ? Je l’appelle, je le supplie en sachant que seul Lui peut me délivrer.

Il n’y a nulle part où s’enfuir, les alternatives à l’extérieur me font encore plus peur que celle de la maison. Les piscines, les parcs et les plages sont noirs de mondes, ce qui réduit toutes mes chances de pouvoir surveiller mes petits coquins, et même si j’y arrivais, ce serait au prix de toutes mes forces et d’une transpiration excessive. 

Que faire ? Comment survivre un mois de plus et garder toute ma tête ? Il doit forcément y avoir un moyen qui ne me pompera pas des forces surhumaines, mais grâce auquel nous resterons, moi et mes enfants, sains d’esprit. Je veux une homogénéité naturelle, l’unité et la coopération de chacun, dans la joie, je veux que l’amour de l’un pour l’autre domine et nous montre le chemin et que grâce à cela, nous ayons le mérite de se juger positivement et de s’encourager les uns les autres. Je veux qu’on soit dans la joie et pas dans les pleurnicheries, qu’on remercie pour ce qu’on a au lieu de tout le temps vouloir ce qu’ont les autres ; qu’on sache apprécier, sans prendre chaque chose pour acquise ; qu’on soit connectés les uns aux autres, chacun à soi-même et au Créateur. Que l’on mérite d’être vraiment patients, de voir l’autre et ses besoins, et de savoir respecter, donner et communiquer vraiment, dans un réel désir de parvenir à un compromis.   

Je veux des forces spirituelles et physiques, beaucoup de créativité et de patience pour montrer la voie. En particulier, je veux être dans la joie et que ça rejaillisse sur toute ma maisonnée.

Et si tout cela n’est pas possible ici et maintenant, je prie pour pouvoir lâcher un peu les reines et laisser le Saint, béni soit-Il, diriger Son monde et mon petit monde à moi, mon petit Beit Hamikdach, guider mes pas avec précision, ou juste me laisser m’allonger sur le canapé et me donner assez de serviteurs pour m’aider à traverser cet été saine et sauve.

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz

 

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