Est-ce que c’est le bon ?

 La question des questions est : avons-nous choisi la bonne personne comme conjoint/e avec qui construire notre vie ? Raheli Reckless répond.

Chère Raheli, Chalom,

Dans l'attente d'une réponse, Iris.

Chalom chère Iris,

Voici ma réponse, c'est très important que tu arrêtes maintenant. Ne te laisses pas embrouiller dans un tourbillon de confusion. Et ne t'inquiètes pas : nous allons tout éclaircir, ensemble.

D'un côté, d'après ta lettre, il a tout ce que tu recherches en la personne qui sera ton mari. Il est (sûrement) beau, il a un bon poste (j'espère), et il est en processus de techouva. C'est clair qu'il sait ce qui est important dans la vie et ce qui ne l'est pas. Il sait que le matériel + de la nourriture non cacher= vide. Et au contraire, que chanter « Chalom Aleich'em » le Chabat + faire le kiddouch = hauteurs spirituelles. Sur le papier, tout a l'air très bien.

Nous arrivons maintenant au côté de la confusion. C'est un homme. Par conséquent, il y a en lui toutes les choses qu'il faut corriger. La liste peut être très longue, et c'est là que tu entres en jeu. En tant que future femme, tu as l'honneur de l'aider à passer le stage qui s’intitule « Qu'est-ce qui ne va pas chez moi et qu'est-ce que je dois corriger » qu'il fait en ce moment. En fait, l'homme a du mal à travailler sur lui-même tant qu'il n'est pas marié.

Mais il faut aussi être clair et bien comprendre les choses, Iris. Cela ne veut pas dire que tu dois faire des compromis. Il y a des choses qu'on peut comprendre, supporter, et il y a des choses que tu ne dois pas comprendre du tout, supporter ou quoi que ce soit d'autre. A mon avis, toute sorte de dépendance représente une chose sur laquelle l'homme doit travailler bien avant de penser à se marier. Je t'invite à questionner n'importe quel couple que tu veux, quand l'un d'eux doit faire face à la dépendance de l'autre, à quoi leur vie ressemble-t-elle ? La réponse est, telle que je l'ai entendue de nombreux couples : l'enfer sur terre pour toute la famille.

Tu dois te réjouir, parce que tu n'es pas encore engagée avec ce jeune homme, tu n'es pas mariée avec lui, même si c'est ce que tu veux ressentir. Le Créateur te donne une occasion de décider des paramètres qui feront partie de ta vie future :à quoi es-tu prête à faire face ? A quoi n'es-tu pas prête à faire face ? Que cherches-tu précisément chez ton futur mari ? Tu as maintenant  l'opportunité unique de faire usage d'un des outils extraordinaires que Rabbi Nah'man nous a donnés – la prière personnelle, (l'isolement –itbodedoute, comme il l'appelle) pour demander au Créateur qu'Il  te donne le meilleur mari pour toi.

Est-ce que tu comprends quel cadeau nous avons reçu ?

Et en ce qui concerne le jeune homme que tu décris, je n'ai pas l'impression qu'il en ait fini avec sa dépendance, si tu sens des pressions venant de lui pour des choses que tu n'es pas prête à faire, comme tu l'as souligné. Et puis je n'ai pas non plus l'impression qu'il soit aussi « spirituel » qu'il essaie de le faire croire.

J'ai connu un couple marié qui a divorcé parce que le mari était accro à des sites porno. Il a trahit sa femme (physiquement aussi) pendant des années. Il faut donner à ton ami le crédit qui lui revient pour le fait qu'il t'a avoué avoir été accro. Beaucoup de gens cachent ce genre de dépendances, et cela remonte à la surface quand la famille est déjà complètement détruite.

En fin de compte, Iris, la décision est la tienne. Qu'est-ce que tu veux vraiment de toi-même, de cette relation et de ce jeune homme. Veux-tu être une épouse-amie, ou bien une épouse-thérapeute ?

Si tu choisis la première option, ne te sens pas mal : tu le mérites. Ce n'est pas évident d'avoir le mérite d'une vie de couple épanouie, même avec quelqu'un qui n'a pas de problème de dépendance. Et tu ne dois certainement pas te rendre les choses encore plus difficiles si tu ne te sens pas en mesure de faire face à ce défi. C'est ton droit.

Si tu choisis la seconde option, tu dois décider : es-tu prête à  attendre qu'il s'occupe de son problème et le corrige ? Quel poids es-tu prête à porter dans ta vie de couple ? Je suis certaine que tu es consciente du fait que les dépendances, quelles qu'elles soient, ne sont pas quelque chose qu'on surmonte en un jour. Et parfois, on n'y arrive pas.

Maintenant que nous avons éclairci les choses, j'aimerais adresser quelques mots aux gens qui ont des dépendances. Je comprends combien c'est douloureux de vouloir corriger quelque chose en soi, et de rechuter, encore et encore. Ce n'est pas facile du tout, surtout quand on a la volonté de se débarrasser de cette chose qui dérange, qui vous détruit la vie. Toute personne dépendante connait très bien les dégâts que lui causent sa dépendance, à elle et à son entourage, aux gens qui l'aiment. Mais elle se sent impuissante, elle n'a pas la force de changer. J'ai vraiment mal pour ces gens.

En ce qui concerne ce type de dépendance en particulier, et de façon générale pour tout ce qui porte atteinte à notre sainteté personnelle de quelque manière que ce soit, le Rav Chalom Arouch a sorti un très bon livre qui s'intitule « Alliance de paix », vivement recommandé et qui a déjà aidé de nombreuses personnes à sortir de dépendances liées à l'adultère. Aidez-vous vous-mêmes et aidez ceux qui vous aiment : lisez ce livre, c'est un merveilleux guide qui vous expliquera comment préserver votre sainteté personnelle. Il existe deux versions : une pour les célibataires et une pour les personnes mariées. N'ayez pas honte de vous faire ce cadeau ! Bonne chance !