La paix domestique par la prière

Même si le mari a entendu des milliers de cours sur la paix domestique, ils ne servent à rien s'il ne consacre pas un certain temps pour s'isoler et prier.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Il faut savoir que la prière est une condition nécessaire à la paix domestique. L'homme ne peut jouir de la paix domestique sans prier ! Et, sans la prière, l'homme ne peut profiter d'aucun conseil ou stratagème. Même s'il étudie tous les livres du monde qui traitent de la paix domestique, qu'il suive les meilleurs avis à ce sujet, et qu'il se comporte comme un mari modèle avec les meilleures vertus, il n'aura pas la paix chez lui sans la prière.

Cela est vrai pour plusieurs raisons :
 
La paix domestique est surnaturelle, ainsi que nos Sages de mémoire bénie l'enseignent : “Trouver son conjoint est plus difficile que la séparation de la Mer rouge.” C'est-à-dire que trouver un conjoint est un miracle, au même titre que la séparation des eaux de la mer et leur conversion en un terrain sec.
 
C'est que les membres du couple s'opposent totalement l'un à l'autre. Et lier ces deux entités contraires en une union authentique et permanente requiert un miracle qui nécessite beaucoup de prières, comme il est écrit (Liqouté Moharan 7) : “La prière dépasse la nature qui est déterminante, tandis que la prière change la nature.”
 
Il est rapporté (Sefer ha Midoth) que par le biais de la prière pour son prochain, on attire son amour. Le mari priera donc pour sa femme et ainsi sa femme l'aimera. De même, la femme qui prie pour son mari attire son amour.
 
Il est écrit dans les "Entretiens de Rabbi Na'hman" (263) :
 
Il très fréquent que naisse la discorde chez un nouveau couple et qu'ils se séparent pour un certain temps, et quelquefois définitivement, que D-ieu nous en préserve. Rabbi Na'hman a dit que les forces du mal prennent plaisir à ruiner la paix des jeunes mariés afin qu'ils soient pris dans leurs filets, que D-ieu nous en préserve, car elles les guettent pour les prendre au piège.”
 
Nous comprenons par là que le mauvais penchant investit toutes ses forces pour s'attaquer à la paix domestique et nos Sages de mémoire bénie ont enseigné : “Si le Saint béni soit-Il ne venait pas à son aide, l'homme ne pourrait se défaire du mauvais penchant”. Cela signifie qu'il est impossible de le dominer sans l'aide du Saint béni soit-Il, en particulier dans le domaine de la paix domestique, là où il est particulièrement agressif. L'homme doit beaucoup supplier et demander à Hachem qu'Il vienne en aide pour dominer le mauvais penchant qui veut nuire à la paix domestique.
 
Il est écrit dans la Tora : “Sache donc aujourd'hui, et porte-le dans ton cœur.” De là, nous apprenons que tant que l'homme n'intériorise pas un concept dans son cœur, il n'a rien fait, car il ne suffit pas d'étudier ou de savoir quelque chose intellectuellement pour l'accomplir, mais il doit le ressentir dans son cœur.
 
En effet, les vertus résident dans le cœur et les gens se conduisent selon les sentiments du cœur, non selon la connaissance intellectuelle. Or, imprégner la connaissance dans le cœur est essentiellement le travail de la prière, de nombreuses prières. Car le cœur, c'est la prière et tout ce qui se rapporte au cœur est lié à la prière, comme nos Sages de mémoire bénie nous l'enseignent : “Quel est le travail du cœur ? C'est la prière.” Même si l'homme a étudié tous les concepts de la paix domestique, il doit les faire pénétrer dans son cœur par la prière.
 
Ceci est vrai en particulier pour les conseils sur la paix domestique, que l'homme ne suit qu'avec difficulté comme nous l'avons expliqué au paragraphe précédent, et surtout pour la critique ; car le mari tend à critiquer sa femme. À ce propos, il faut beaucoup prier afin de ne jamais critiquer sa femme. Car même si le mari a entendu des milliers de cours sur la paix domestique, ils ne servent à rien s'il ne consacre pas un certain temps pour s'isoler et prier : “Maître du monde, aide-moi à ne plus jamais critiquer ma femme.”
 
Comme le verset dit : “Sache donc aujourd'hui, et porte-le dans ton cœur.” Il est certain que le savoir (“Sache”) est nécessaire, car si l'homme n'étudie pas, il ignore sur quoi prier. Mais après avoir écouté un cours, il a compris qu'il est interdit de critiquer sa femme, qu'il doit l'honorer, et ainsi de suite ; il connaît le concept, mais ce dernier n'est pas encore entré dans son cœur et pour qu'il y pénètre, il doit prier, car la prière est nécessaire pour animer le concept.
 
Rabbi Na'hman de Breslev nous a enseigné qu'il est nécessaire de prier pour tout, même sur le bouton qui manque à une chemise. L'homme doit prier pour chaque chose, grande ou petite, et c'est seulement ensuite qu'il agira. S'il ne prie pas, il tombe dans l'hérésie de “Ma puissance et ma force” et pense que le résultat ne dépend que de lui, sa force, sa sagesse, son talent, etc.
 
Sans la prière, l'homme est un orgueilleux qui dit : “Je sais comment me conduire, comment parler, comment apaiser, comment persuader.” Voilà déjà une raison suffisante pour tomber, comme le sage roi Chlomo le dit : “L'orgueil précède la ruine, l'arrogance est le signe avant-coureur de la chute.” L'homme doit donc multiplier ses prières sur chaque chose et demander à Hachem qu'il l'aide à se conduire comme il convient, parler comme il le faut et réussir.
 
Un homme qui ne prie pas vit pratiquement sans D-ieu. Celui qui fait la moindre chose sans prier pour sa réussite, annonce qu'il n'a pas besoin du Saint béni soit-Il, que D-ieu nous en préserve, car peut-on réussir sans Hachem ? Par conséquent, il doit prier pour chaque chose qu'il réalise, la plus petite qui soit, et à plus forte raison pour une chose plus importante, comme la paix domestique.
 
Par exemple, en étudiant ce livre, il doit résumer chaque chapitre afin d'en extraire l'idée d'une façon claire, et savoir quelle est la voie de la vérité. Ensuite, il devra prier et supplier Hachem pour mériter d'accomplir ce qu'il a appris et qu'Il l'aide à réussir.
 
La fille du Ba'al Chem Tov déclara dans la prière de la sortie du Chabath débutant par ces mots “Maître du monde” (“Ribon Ha-Olamim”) qu'il faut répéter l'expression “les portes de l'Aide divine” (Cha'aré Si'ata De-Chmaya) à plusieurs reprises, car c'est la chose dont nous avons le plus besoin.
 
Grâce à D-ieu j'ai mérité de voir des couples dont seulement un des conjoints s'éveillait au repentir et je leur ai conseillé de consacrer dix minutes d'isolement par jour, afin que l'autre se repente ; et après une certaine période, tous revinrent m'annoncer que grâce à D-ieu le conjoint était revenu au judaïsme.
 
Voilà donc la règle : il faut d'abord protéger la paix domestique et ne pas répudier la Présence divine de la maison, mais seulement augmenter la joie et l'amour et consacrer dix minutes de prières chaque jour pour l'autre : cela s'appelle aimer son conjoint.
 
Tout le sujet de la paix domestique tourne autour de la prière. Toute étude est stérile et inaccomplie si on ne prie pas pour elle, car c'est en exprimant verbalement ce qu'on désire qu'on actualise le potentiel. C'est cela la prière. Car, lorsque l'homme désir quelque chose, il prie pour concrétiser son désir et actualise ainsi le potentiel. Sans la prière, même en le voulant, la chose reste au stade du potentiel.
 
Il faut donc prier beaucoup pour la paix domestique, prendre le livre, les CD, les étudier, les écouter de nouveau et prier sur ce qu'on a étudié. Il est certain que celui qui agit ainsi méritera de jouir de la paix domestique et de tous les saluts.

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