Ma femme ? Un miroir déformant !

La femme n'est pas un miroir reflétant les choses grandeur nature, mais qu'elle grossit tout. Le Créateur agit ainsi parce que l'homme tend à ignorer ses défauts et insuffisances.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Ton miroir personnel

Le principe que la femme est le miroir du mari est la première chose qui doit l'empêcher de formuler la moindre critique et dès qu'il remarque un défaut chez elle, il cherchera en lui-même ce qu'il doit corriger. De fait, ce qu'il voit n'est rien d'autre que son image se reflétant comme dans un miroir.
 
L'homme qui voit sa chemise froissée dans un miroir, arrange-t-il la chemise du miroir ou la sienne ? De plus, même s'il cherche à défroisser la chemise reflétée, elle restera froissée. C'est exactement ce qui se passe ici : les critiques formulées envers la femme ne changent rien, et non seulement il ne corrige rien, mais il fait qu'aggraver la situation, car sa critique entraîne chez la femme la douleur et la colère. Elle pleurera et sera brisée.
 
Un homme qui ignore ce qui précède souffre de chaque insuffisance qu'il voit chez sa femme ; il pense qu'elle ne se conduit pas convenablement et se lamente en se demandant quel mauvais sort lui a fait rencontrer une telle mégère ; il croit que l'entremetteur l'a trompé et qu'il a commis une grave erreur. Bien entendu, il pense que c'est son devoir de la réprimander, lui faire des remarques, l'humilier afin de l'éveiller et la conduire à changer et à se corriger elle-même. Il est bien évidemment difficile de l'aimer car il ne la considère pas d'un bon œil.
 
C'est à cause d'une telle attitude que naissent tous les problèmes de la paix domestique, car tant que l'homme pense que sa femme doit se corriger, et à plus forte raison qu'il est celui qui devra la corriger par ses critiques et ses reproches, sa vie et la sienne deviendront pires que l'enfer.
 
Par conséquent, la première chose que le mari doit réaliser est la suivante : tu n'as pas épousé ta femme pour la corriger. Tu t'es marié pour te corriger en observant ta femme comme dans un miroir.
 
Un miroir grossissant
 
Il faut savoir que la femme n'est pas un miroir reflétant les choses grandeur nature, mais qu'elle grossit et polarise tout. Par exemple : si le mari est légèrement enclin à la colère, le Créateur le lui montrera par l'entremise de sa femme qui est si coléreuse qu'il n'y a aucun rapport avec sa colère.
 
Le Créateur agit ainsi parce que l'homme tend à ignorer ses défauts et insuffisances. Si le Créateur se contentait de les lui suggérer obligeamment, en lui montrant dans son miroir (c'est-à-dire sa femme) sa colère grandeur nature, il n'y prêterait aucune attention et ne s'éveillerait pas à réparer son défaut. C'est seulement lorsqu'il le voit à travers un miroir grossissant qu'il peut prendre conscience et s'éveiller. Il est donc nécessaire d'utiliser de grossières allusions, comme nos Sages de mémoire bénie l'ont enseigné : “Une simple allusion suffit au sage, mais il faut apaiser le fou avec une pierre.”
 
Miroir ou amertume
 
Lorsque nous disons que la colère de la femme reflète celle du mari, cela est vrai pour un mari qui ne critique jamais sa femme, qui l'écoute, la respecte, la place au premier plan de sa vie et qui néanmoins la voit se mettre en colère matin et soir. Mais s'il la critique et la chagrine, sa colère provient directement de son profond chagrin et le message est alors très clair : “Tu opprimes ta femme ! Tu dois te repentir et cesser de la tourmenter.”
 
Ce mari dont la femme explose de colère matin et soir et qui, au lieu de comprendre sa peine et tenter de la soigner, s'enorgueillit en pensant qu'il est supérieur, quelle compassion éprouve-t-il pour elle ? Il doit savoir qu'il est aussi éloigné de la réparation et du repentir que l'orient de l'occident. Sa réparation consiste à étudier “Le jardin de la paix” et prier pour accomplir ce qui est écrit dans ce livre.
 
Dans la plupart des cas, la froideur et l'indifférence du mari envers la colère de sa femme ne viennent pas du tout de la patience et de la compassion. La preuve est que dans d'autres cas où il doit montrer froideur et calme, il laisse exploser sa colère et son impatience. C'est seulement lorsque sa femme est en colère que son mauvais penchant revêt les apparats de la tranquillité et de la sérénité. Il lui est alors agréable de passer pour un homme juste et paisible et se gonfler d'orgueil, tandis qu'elle est “la méchante”.
 
En réalité, il se revêt de l'écorce (qlipa) d''Essav appelée “Alouf Na'hath” (Genèse 36:17) un des descendants d''Essav mentionnés dans la Tora.
 
En vérité, son chagrin devrait immédiatement toucher sa fibre intérieure, l'éveiller de son indifférence et de sa fausse tranquillité ; l'encourager à chercher le message, ce qui la chagrine et cause une telle explosion de colère. En général, le message est simple : sa femme est envahie par un sentiment de détresse et son mari doit chercher la cause et la guérir.
 
Si le mari s'analyse et voit qu'il est un mari modèle, s'il ne critique jamais sa femme, ne la prive de rien, et qu'elle est toujours coléreuse, il doit alors comprendre qu'Hachem (D-ieu) lui signale qu'il est coléreux et qu'il doit se corriger.
 
Un miroir de l'intériorité
 
Il faut encore savoir que la femme est le miroir de l'intériorité de l'homme, non pas de son extériorité. Si chacun regardait attentivement son for intérieur, il y verrait ses défauts et ses nombreuses insuffisances. Mais la nature de l'homme consiste à cacher et brouiller la vérité, car il lui est plus agréable de croire que tout va bien chez lui. Cependant, la croyance que sa femme est le miroir de son intériorité doit l'amener à se corriger et à découvrir la vérité, car son intérieur est encore affecté par de nombreux manques et il doit commencer son travail de réparation.
 
En réalité, de nombreux maris se plaignent de leur femme, et lorsque je leur dis que cela reflète seulement leur propre carence, ils ne peuvent l'accepter. Cela prouve que non seulement ils ne travaillent pas sur eux-mêmes et sur leurs traits de caractère, mais qu'ils ne veulent même pas reconnaître leurs insuffisances lorsqu'elles se reflètent, comme dans un miroir.
 
Lorsque l'homme veut réellement et fermement savoir qui il est et ce qu'il doit corriger et qu'il accomplit chaque jour son examen de conscience, c'est-à-dire qu'il passe une heure par jour à faire hitbodédouth (la prière isolée) [Pour en savoir plus sur hitbodédouth, cliquez ici] où il examine tout ce qu'il a fait depuis la veille et il s'efforce de corriger ce qui est perverti en lui, alors le Créateur lui montre dans cette hitbodédouth ce qu'il doit réparer.
 
Dès lors, il n'est pas nécessaire d'en venir à de grossières allusions par le biais de sa femme et il en résulte que leur vie est tranquille et ce qu'il ne réussit pas à distinguer dans son hitbodédouth, le Créateur peut lui faire comprendre par l'entremise de son miroir et d'une manière subtile.
 
Quant à l'homme qui préfère pratiquer la politique de l'autruche et cacher sa tête dans le sable afin de fuir ses insuffisances, il faut l'éveiller, le secouer en les lui montrant, comme à travers un miroir grossissant, par le biais de sa femme. Si cela ne suffit pas, c'est l'indice qu'il est encore très éloigné du repentir et de toute réparation. 

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