Savoir identifier notre ennemi

Les lendemains de la Shoah avaient mis un bémol aux discours et actions antisémites dans le monde. Aujourd'hui, la situation a changé…

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

Existe-t-il une bénédiction plus recherchée par l'être humain que celle de la paix ? Depuis le confort de nos maisons – où les relations entre mari et femme ne sont pas toujours empreintes par l'harmonie qu'il faudrait ; où l'éducation des enfants ressemble quelques fois à un combat de tranchées – aux grandes chancelleries du monde – dont les conflits étatiques représentent une valeur récurrente – le monde entier semble aspirer à la paix. Pourtant…

La semaine dernière, une des plus horribles faces des forces du mal s'est dévoilée durant soixante-dix heures cruelles qui ont entraîné avec elles la vie de près de deux cents personnes. En Inde, le mal a frappé, lourdement, odieusement et sans regard pour le moindre respect des valeurs qui devraient être le bagage de chaque personne digne de ce nom.
 
Les soixante dernières années nous ont leurrés. Les lendemains de la Shoah avaient mis un bémol aux discours et actions antisémites dans le monde. Nous étions loin de vivre une lune de miel avec les habitants des pays dans lesquels nous vivons, mais le mal fait au peuple juif avait été d'une telle monstruosité que même les ennemis les plus virulents du peuple juif évoluaient avec une certaine précaution. Aujourd'hui, la situation a changé.
 
La chasse est ouverte
 
Quelle naïveté des premiers militants sionistes qui pensaient que la création d'Israël aurait comme conséquence première de faire baisser l'antisémitisme dans le monde ! En fait, l'opposé s'offre tous les jours à nos yeux et la tragédie de Bombay en est un bon exemple.
 
Peu importe que la majorité des juifs qui ont été tués ne supportaient certainement pas l'idée sioniste ; ils ont été tués par des bêtes humaines qui voulaient montrer leur haine qu'ils éprouvent envers le sionisme et l'État moderne d'Israël. L'état d'Israël lui-même ne s'est pas trompé en désirant envelopper les cercueils du drapeau de l'État juif.
 
Ainsi, chaque personne juive doit prendre conscience – certains diront qu'il serait largement temps – qu'elle est une cible pour des assoiffés de sang d'une nature animale et qui n'ont d'être humain que l'apparence. Dans le meilleur des cas, nous devons nous attendre à une absence de réaction de la plupart des nations du monde ; dans le pire des cas, nous constaterons leur collaboration dans cette chasse d'un autre âge. Certes, certains non juifs peuvent venir à notre aide, comme un petit nombre l'a fait pendant la Shoah ; seulement, ce chiffre est tellement infime que nous aurions tort d'y chercher une source d'espoir.
 
Avez-vous entendu le discours de la rue ? Si le discours des média est souvent “purifié”, celui de la rue possède le mérite de révéler les pensées du cœur. “Que faisaient-ils là-bas ces juifs ? Qu'avaient-ils besoin de vouloir embrigader leurs compatriotes ?” Certains n'hésitent pas à déclarer : “Cela paye pour les crimes de l'État d'Israël ! C'est l'État juif qui prêche la haine avec sa politique des colonies.”
 
Honte à nous de vivre dans une génération qui entend de telles choses et honte à nous si nous prêtons une oreille compréhensive à de telles paroles. Il y a trois années, l'État d'Israël a donné la bande de Gaza aux palestiniens. Qu'entendions-nous alors ? “Cela permettra de démontrer au monde entier notre bonne foi et nous ne serons plus considérés comme étant opposés à la paix.” Ici encore, quelle naïveté ! Des milliers de personnes ont été déplacées à pure perte et tout ce qu'elles avaient construits a été démoli par des mains qui ne pouvaient supporter de profiter du travail précédent des juifs. Aujourd'hui, ces mêmes personnes crient à la misère et à l'injustice ! L'État d'Israël a-t-il retenu la leçon ? Que nenni ! Nous entendons tous les jours les cantors de la paix – dont le premier ministre corrompu vient en tête – proclamer qu'il faut se préparer à des compromis douloureux. Lorsque la tête ne veut pas comprendre, le pire est à prévoir.
 
 
 
 
 
Non seulement les juifs sont redevenus un gibier de potence de peu de valeur aux yeux des non juifs, mais nous sommes les premiers à leur donner les armes pour qu'ils nous tuent ! A-t-on déjà vu une victime tendre son arme à son persécuteur ? À Jérusalem, à Paris, à New York ou à Bombay, la chasse est de nouveau ouverte. Peu importe que vous soyez éloignés-es de la Tora et vendeur de magasin ou un rabbin dont la mission consiste à rapprocher des âmes perdues : vous êtes une cible de choix pour des bêtes humaines et les photos d'Ilan Halemi (ci-dessus) et du rabbin Gavriel Holtzberg devraient trôner dans votre salon.
 


 

Nous sommes nos pires ennemis

Il est certainement plus confortable et tranquillisant de pointer du doigt les animaux qui nous abattent plutôt que de faire notre propre ménage dans notre vie. Les sauvages qui nous tirent dessus auront leur compte à rendre devant la Justice céleste et cela à de quoi nous rassurer. Cependant, il nous faut bien ouvrir les yeux et admettre que nous sommes les principaux coupables. Qu'avons-nous fait depuis vingt-quatre heures pour le Maître du monde ? Quelles paroles liées à Hachem (D-ieu) avons-nous prononcé dans la dernière heure ? Sur quoi étaient concentrées nos pensées depuis ce matin : sur notre rapprochement de D-ieu ou sur le prochain choc du championnat de football ?
 
D-ieu se sert de nos ennemis comme d'un marteau : pour nous frapper dessus lorsque nous le méritons. Qu'on se rassure : le Créateur ne nous demande pas d'être une autre personne. Plutôt, Il nous demande d'avancer vers Lui, chaque jour un peu plus. Ainsi, on n'attend pas de la personne à qui on n'a pas enseigné la beauté de la Tora de devenir le leader spirituel de sa génération. Cependant, si cette personne décide de faire quelque chose qu'elle n'a jamais fait et de réciter un chapitre des Téhilim (Psaumes) chaque jour, les anges célestes éprouveront un plaisir immense à l'entendre. À son niveau, cette personne sera l'équivalent de Moché Rabbénou (Moïse notre Maître) ! Qui peut prétendre que cela est impossible ?
 
Lorsque nous décidons de jouer le jeu de nos ennemis et d'écouter les discours de la paix à tout prix, nous pouvons être convaincus que nous aurons à payer le prix fort dans un avenir proche. Avant la paix, vient la justice. Ceux qui l'oublient portent une lourde responsabilité dans les tragédies que nous vivons. Chaque étincelle juive que nous cherchons à éteindre au fond de nous est reprise par nos ennemis afin de lui fournir la force dont il a besoin pour nous frapper, nous punir et nous tuer.
 
La personne qui vit la vie des non juifs est plus coupable que n'importe quel animal qui est prêt à tuer le premier juif venu. Selon la tradition juive, il n'existe pas de punitions en l'absence de fautes. Certes, il peut s'avérer ardu de lier la cause à l'effet ; cependant, nous devons être convaincus-es de la justice absolue du Ciel et que tout arrive au moment venu et de la façon idéale.
 
Les victimes de Bombay ne sont plus de ce monde ; leur mission est accomplie. Heureuses sont-elles de goûter maintenant aux délices de la vie éternelle. Quant à nous, notre devoir consiste à relever un défi et de poursuivre ce qu'elles avaient entrepris. En leur nom et pour notre intérêt premier, engageons-nous aujourd'hui à nous rapprocher un peu plus de D-ieu. Celui-ci peut décider de faire dorénavant attention à ne rien manger qui ne soit pas kacher ; celle-ci peut décider de suivre les lois de la pureté familiale.
 
La compassion d'Hachem est sans limite. Même si une personne décide de moins pécher, cela sera la source d'un plaisir intense de la part de D-ieu. Ainsi, la personne qui fume le Chabath et qui ne se sent pas prête à arrêter peut décider d'arrêter – en l'honneur du Chabath – une heure plus tôt de fumer. Une heure entière sans fumer en l'honneur du jour le plus saint de la semaine. Cette personne aussi s'en retrouvera énormément grandie aux yeux d'Hachem.
 

À l'instar d'un nouveau chef d'État nord-américain, nous pouvons tous-tes dire : “Nous pouvons le faire !” Il suffit de le vouloir, il suffit de passer à l'acte. Alors, chiche ?   

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