Un enfant

« J’ai grandi dans un endroit où ça prend des années d’en arriver à ce dossier qu’on appelle les enfants. »

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Sharon Rotter

Posté sur 17.03.21

 « J’ai grandi dans un endroit où ça prend des années d’en arriver à ce dossier qu’on appelle les enfants. » Sharon Rotter a changé la coutume et nous raconte cette merveille qui est venue agrandir la famille : un enfant.

Franchement, je ne voulais pas avoir un autre bébé.

Ce que je veux dire, c’est qu’en théorie, je voulais qu’on ait un autre enfant : trois c’est beau, mais quatre, c’est une famille nombreuse et honorable, et puis c’est bien connu qu’une table est stable grâce à ses quatre pieds…

Evidemment, je les aime de tout mon cœur, et je suis même toujours curieuse de connaitre l’âme qui nous a rejoint, MAIS ! Entre moi et moi-même, je n’étais pas convaincue de pouvoir faire face.

J’ai grandi en plein Tel Aviv, dans cette ambiance bohème où l’on a un chat et un chien pendant vingt ans avant d’envisager d’ouvrir ce nouveau dossier qu’on appelle les enfants, et pendant toutes ces années, on est concentré sur soi et sur sa carrière. Selon les valeurs de cette culture, la liberté est considérée comme objectif principal : être libre de partir en Thaïlande quand on en a envie, de sortir à un vernissage ou en soirée, de faire du yoga trois heures par jour, ou encore d’aller se coucher à cinq heures du matin pour se lever à une heure de l’après-midi.

La plupart de mes amis non-religieux se sont suffi d’un ou deux enfants, trois : c’est l’extrême. Par contre, ceux qui ont fait téchouva (qui sont revenus à la religion) se sont peut-être mariés tard, mais à partir du moment où ils en ont eu la possibilité, la plupart d’entre eux a « enchainé » au rythme d’un enfant chaque année, ce qui veut dire que ces cinq dernières années, chaque couple a eu quatre ou cinq enfants, et le compteur tourne encore.

Alors peut-être d’avoir été inspirée par les amis proches, ou sous l’influence de mon cher mari qui s’est dit qu’on était déjà bien lancés, qu’on avait intérêt à saisir l’instant présent vu notre âge et qu’on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve… Ou peut-être ma curiosité qui m’a toujours poussée à me lancer dans des situations relevant du défi ? Et sans aucun doute, les conversations entre moi et le Créateur, mes supplications -puisqu'en fin de compte cet enfant est pour lui- qu’Il m’envoie un enfant gentil et facile à éduquer, qu’Il le garde de toute chose mauvaise et nous apporte en abondance tout le nécessaire pour l’élever… Tout cela m’a finalement poussée à sauter dans ce grand bassin en espérant que l’eau ne serait pas trop froide.

La grossesse a été relativement facile, mis à part le fait que les hormones me transforment en une femme un peu folle que j’ai du mal à reconnaitre et avec laquelle j’ai des difficultés à me connecter… Mais tout le monde à la maison sait déjà comment la prendre…

L’accouchement, qui est un des moments qui m’effraie quelque peu, s’est très bien passé, en toute confiance, et à part les films et les angoisses dont je me remplis toujours la tête, tout était parfait. Grace à D.ieu, les bonnes personnes m’ont accompagnée : une bonne amie, agréable et drôle, un respect complet de mes choix pour l’accouchement, et presque pas de douleurs. Je sentais l’aide de D.ieu et la providence Divine, si seulement je pouvais toujours voir Son intervention aussi précisément que pendant l’accouchement !

Après la naissance, j’ai passé trois jours à me reposer à la maternité, et si j’avais voulu, on m’aurait laissé rester quelques jours de plus, on me l’a même offert gratuitement, mais je m’ennuyais et j’avais envie de rentrer à la maison.

Ma chère maman a pris les enfants chez elle jusqu'à la brit (circoncision), la maison était calme et on a eu le temps d’organiser cet évènement qui fut tellement saint et spécial pour nous, exactement dans le style qui nous convenait.

Et puis, grâce à D.ieu, je n’aurais pas pu imaginer une transition plus parfaite que celle-là, avec l’aide de toute la communauté du yishouv où nous habitons : les gens nous déposaient les enfants à l’école et les ramenaient à la maison, nous préparaient des repas et nous soutenaient autant qu’ils le pouvaient.

J’avais juste oublié une chose. Un petit détail que je ne m’étais pas imaginé à l’avance. Quelque chose qui accompagne le processus d’amener un enfant au monde, quelque chose dont j’avais complètement oublié l’existence et qui, une fois arrivé, m’a prise au dépourvu…

Elle est arrivée en douceur, par vagues, elle m’a libérée et stupéfaite, et dès que je l’ai ressentie, une sensation de plénitude m’a gagnée. Mon esprit s’est tranquillisé et tout autour de moi m’est soudain apparu logique et juste, et au moment où l’on a posé le nouveau-né sur moi, un mélange de joie et de bonheur intense qui accompagne ce moment unique m’a envahie…

Pour être franche, je ne peux pas décrire cette sensation de renouveau que ce petit enfant nous apporte, à moi et à toute la famille. C’est une régénération singulière qui fait que je me sens à nouveau vivante, comme je ne m’étais pas sentie depuis longtemps.

Cette combinaison de joie et de renouveau donne des forces inimaginables, et quand je les ressens, je comprends tout de suite la raison pour laquelle j’ai mis encore un enfant au monde et je me sens tellement sure de cette décision que je pense immédiatement à la prochaine fois.

Ces déductions et cette sensation extraordinaire, je souhaite qu’on ait toutes le mérite de les ressentir chaque jour de nos vies, en répandant cette merveille dans le monde…
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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