Une maison où le soleil brille toujours

“Comment pourrais-je être contente de moi-même ?” demanda-t-elle. “Je ne suis bonne à rien. Je crie après mes enfants et je n'arrive pas à rendre mon mari heureux.”

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

“Vous êtes bonne. Vous faites un nombre important de mitswoth.” “Comment pourrais-je être contente de moi-même ?” demanda-t-elle. “Je ne suis bonne à rien. Je crie après mes enfants et je n'arrive pas à rendre mon mari heureux. Quel bon se trouve en moi ?” 
 
La joie chez la femme
 
Les femmes juives sont précieuses aux yeux d'Hachem. Le monde juif dépend de leurs capacités uniques – leur foi pure, leur abnégation, leur prières profondes, leur sagesse, et bien plus encore.
 
C'est parce que les femmes jouent un rôle aussi important, que le mauvais penchant les défie en leur faisant connaître un sentiment de tristesse, de déprime qui – que D-ieu nous protège – a le pouvoir de détruire tout ce qu'elles ont construit.  
 
C'est la raison pour laquelle il est très important d'apprendre à surmonter ces émotions destructives. Cependant, avant d'apprendre cela, il faut prendre le temps d'étudier un personnage important : la reine Esther.    
 
Esther dans le palace
 
Esther fut emmenée au palace royal plusieurs années avant le terrible décret de Haman. Esther et Mordekhaï ne savaient pas que la présence de celle-ci dans le palace royal jouerait un rôle d'une telle importance dans la rédemption du peuple juif. De fait, il semble que les officiers du roi kidnappèrent Esther – qui selon de nombreux commentateurs était la femme de Mordekhaï – sans raison apparente.  
 
Esther était âgée de soixante-dix ans lorsqu'elle fut kidnappée et amenée dans la maison d'un roi idolâtre. Il n'est pas difficile d'imaginer le choc que cela a du représenter pour Esther qui était une femme qui craignait D-ieu et qui avait était élevée dans la sainteté et la pureté. Après avoir été kidnappée, le futur semblait devoir se résumer en deux éventualités l'une aussi abominable que l'autre : devenir la femme de A'hachveroch (Assuréus) ou… sa maîtresse !   
 
La situation dans laquelle se trouvait Esther apparaissait sans espoir. Elle avait toutes les raisons de se décourager et de penser : “Hachem est en colère contre moi. Le fait qu'une telle chose puisse m'arriver, prouve que je suis mauvaise. Si j'étais une véritable femme pieuse, Hachem n'aurait jamais laissé cela m'arriver.”
 
Il devait être particulièrement difficile pour Esther de rester forte, de continuer à penser d'une façon positive. Pour autant, elle y réussit et cela lui permit d'avoir le privilège d'être celle qui libéra le peuple juif. Si elle avait plongé dans la dépression, nous n'aurions pas eu le livre d'Esther, ni la fête de Pourim !  
 
Lorsqu'Esther fut kidnappée, Mordekhaï ressentit un test similaire. Pour lui aussi il aurait été facile de se sentir découragé et de penser qu'“Hachem est en colère contre moi. Le fait qu'une telle chose puisse m'arriver, prouve que je suis mauvais. Si j'étais un véritable homme pieux, Hachem n'aurait jamais laissé cela m'arriver.”   
 
Si Mordekhaï et Esther s'étaient laissés aller à la déprime, notre histoire aurait été changée d'une façon drastique ! 
 
D'où provenait la force qui permit à Esther de faire face au danger qu'elle a rencontré ?
 
En fait, Esther se renforçait d'une façon très simple : avec la emouna, avec la foi. Elle se dit : “Dans la mesure où je suis ici, cela signifie que D-ieu désire que je sois là ! C'est à cet endroit que D-ieu désire que je Le serve. Sans doute, veut-Il que j'élève les étincelles saintes que sont tombées dans les endroits les plus bas. Il se pourrait également qu'il existe une autre raison que je ne peux pas comprendre. D-ieu à Ses raisons pour me mettre où je suis et je dois me renforcer et Le servir de la meilleure façon que je peux ! ”    
 
Mordekhaï choisit également de se renforcer et par conséquent, il mérita de libérer le peuple juif. Ces deux personnages particulièrement pieux ont eu le privilège de sauver leurs compatriotes car ils restèrent mentalement forts et qu'ils servirent Hachem dans des conditions extrêmement difficiles.
 
De l'expérience vécue par Mordekhaï et Esther, nous apprenons l'importance de se renforcer dans chaque situation, peu importe que celle-ci soit difficile ou peu agréable. Que nous soyons dans le palace d'un roi idolâtre, ou dans la cuisine de notre belle-mère, il dépend de nous de rester forts et de ne pas se laisser aller à la déprime. Nous pouvons apprendre de quelle façon il faut servir Hachem n'importe où. Lorsque nous nous renforçons, et que nous apprenons à servir Hachem en dépit d'un environnement difficile, nous donnons un plaisir immense à Hachem.
 
Au-delà du monde de l'espace
 
Rabbi Na'hman de Breslev écrit (Liqouté Moharan 56) :
 
Lorsqu'une personne possède un coeur, l'endroit où elle se trouve n'a pas d'importance. Au contraire, “Elle représente l'espace de l'univers et le monde n'est pas Son espace.” De fait, le concept de “divinité” se situe dans notre coeur, comme il est écrit (Psaumes 73) : “D-ieu est le Rocher de mon coeur.” En ce qui concerne Hachem, il est écrit (Exode 33) : “La place est en moi” – Il représente l'espace de l'univers et le monde n'est pas Son espace. [Ce qui signifie que chaque individu porte en lui une étincelle de divinité. Hachem se situe au-delà des limites de temps et de place. Hachem porte le monde en Lui et Il n'est pas limité au monde. Par conséquent, si nous nous concentrons sur l'étincelle de divinité qui se trouve en nous, nous aussi ne serons pas limités par l'endroit où nous nous trouvons. (La rédaction)]. Par conséquent, une personne qui possède un coeur juif ne devrait jamais dire qu'une certaine place n'est pas bonne pour Lui, car Hachem dépasse les limites imposées au concept de “place”. Au contraire, Il est la place du monde et le monde n'est pas Sa place.  
 
Même si la reine Esther se retrouva dans un endroit horrible – et dans une situation terrible – elle fut capable de s'élever grâce à sa foi pure et d'atteindre l'inspiration divine. Rabbi Na'hman a écrit : “Lorsqu'une personne possède un coeur, peu importante l'endroit où elle se trouve.”
 
Blâmer est destructeur
 
Parce que les femmes sont impliquées dans les aspects pratiques de la vie, elles ont tendance à se comparer aux autres et à s'accuser lorsque les choses ne se passent pas comme elles auraient voulu. Cette tendance peut éventuellement mener à la dépression.
 
Un jour, une femme se plaignit à son Rabbi : “Je ne peux rien faire. Je ne peux pas réciter les Tehilim ; je ne peux même pas prier ! Qu'attend Hachem de moi ? Pour quelle raison ne me laisse-t-Il pas le servir ? Pour quelle faute dois-je me repentir ?”
 
Le Rabbi répondit : “Hachem ne désire rien de particulier de votre part. Il est très content de vous et Il est même fier de vous ! Le problème est que vous n'êtes pas contente de vous-même et vous passez votre temps à vous faire des reproches. À cause de votre sentiment de dépression, vous n'êtes même pas capable de réciter un chapitre des Tehilim. Hachem désire seulement que vous souriez, et que vous soyez contente.”
 
“Mais comment pourrais-je sourire et être contente de moi-même ?” répondit la femme. “Je ne suis bonne à rien. Je crie après mes enfants et je n'arrive pas à rendre mon mari heureux. Quel bon se trouve en moi ?”
 
Le Rabbi répondit : “Malgré tout, vous êtes bonne. Vous faites un nombre important de mitswoth et vous désirez servir Hachem. Il faut que vous disiez à voix haute : 'Je suis bonne'.”
 
La femme commença à balbutier. Elle ne pouvait pas répéter ces mots ; elle avait l'habitude de s'accuser des pires maux et de chercher toutes ses fautes. Elle ne possédait presque pas d'amour-propre.
 
Le Rabbi lui parla pendant un long moment. Finalement, un sourire apparu sur son visage et elle dit : “Je suis bonne.” Plus tard, le rabbi lui apprit la manière convenable de faire hitbodedouth et de chercher – et d'apprécier – ses bons aspects. La femme retourna chez elle en étant une nouvelle personne.
     
Rav Nathan a écrit :
 
“La joie d'une personne devrait augmenter chaque fois qu'elle trouve en elle-même un bon aspect supplémentaire de sainteté juive. Cela donnera à la personne de la vitalité, et la joie qu'elle ressentira lui permettra de prier, de chanter et de remercier Hachem, tel qu'il est écrit (Tehilim 146) : 'Je chanterai mon D-ieu tant que be'odi (j'existerai).' Le mot be'odi signifie qu'on trouve en soi un peu plus ('od) de bon et qu'on n'est pas mauvais. En utilisant ces bons aspects, la personne peut chanter et remercier Hachem. Le verset dit azamra, Je chanterai ; ceci nous apprend que chercher nos bons aspects – tel que nous l'avons expliqué – nous permet de créer des chansons et des mélodies.
 
“Notre Rabbi nous a conseillé de vivre notre vie selon sa Tora, car cela est essentiel pour quiconque veut se rapprocher d'Hachem, et ne pas perdre entièrement son monde, que D-ieu nous protège. La raison pour laquelle la majorité des personnes sont éloignées d'Hachem, est qu'elles sont découragées. En constatant ce qu'elles ont détruit à cause de leurs mauvaises actions – chacun selon ce qu'il sait de lui-même – ces personnes tombent dans le piège de la dépression et perdent complètement l'espoir de s'améliorer. Cela les amène à s'arrêter de prier avec kavana (avec concentration) et elles s'arrêtent de faire le bien qu'elles faisaient auparavant, peu importe la nature de ce bien…  
 
“Chaque fois que nous devenons dépressifs, même si cela est dû à cause de quelque chose de mauvais que nous avons fait, il s'agit tout de même d'une chute, et celle-ci mène au désespoir… Par conséquent, nous devons nous renforcer grandement pour suivre sa Tora (les conseils de Rabbi Na'hman) et chercher constamment en nous-mêmes, le plus petit aspect de bon, etc., tel que nous l'avons déjà dit. En agissant de la sorte, nous pourrons nous “réveiller” et nous réjouir, garder espoir pour notre libération, prier, chanter et remercier D-ieu, tel qu'il est écrit : “'Azamra, Je chanterai mon D-ieu be'odi.' Ainsi, nous aurons le privilège de retourner vraiment vers Hachem” (Tora 282).
 
Hitbodedouth
 
Lorsque nous faisons hitbodedouth, il est bien de commencer par chercher nos bons aspects, afin de pouvoir chanter/louer Hachem. Dans le Liqouté Moharan 54, il est dit :
 
“Nous devons nous isoler avec notre Créateur et converser avec Hachem ; une conversation profonde ; nous devons chercher à nous encourager, quels sont les bons aspects que nous possédons. Nous devons séparer ces bons aspects du mauvais esprit. Ceci correspond à ce que dit la chanson… Alors, nous pouvons répandre notre coeur, comme de l'eau devant Hachem… tel qu'il est écrit : 'Répands ton coeur comme de l'eau à la face de Hachem.' (Lamentation 2:19)
 
“Je médite en mon coeur et mon esprit se plonge dans les réflexions' (Psaumes 77:7). Cela signifie que nous sommes stimulés à converser avec notre coeur à propos de notre objectif éternel dans le monde à venir et à chercher – et à trouver – nos bons aspects (ce qui correspond au bon esprit en nous-mêmes) afin de retourner vers Hachem. Car l'aspect essentiel du repentir consiste à soumettre le mauvais esprit et à séparer le bon esprit, comme nous le savons.  
 
Avant de pouvoir penser à faire une analyse spirituelle précise de nous-mêmes, nous devons commencer à séparer le bon du mauvais. Nous pouvons faire cela en cherchant en nous-mêmes nos bons aspects et en faisant de ces derniers une source de réjouissance. C'est seulement lorsque nous sommes de bonne humeur – que nous ressentons la joie et le bonheur – que nous pouvons commencer à aborder les autres aspects d'hitbodedouth : remerciements, repentir, analyse spirituelle précise et amélioration de nos traits de caractère.
 
Cependant, tant que nous ne sommes pas contents de nous-mêmes, nous devons nous concentrer seulement sur la recherche de nos bons aspects. C'est ce qu'attend Hachem de nous. D-ieu désire que nous soyons joyeux avant de commencer notre repentir. Rabbi Na'hman a écrit (Liqouté Moharan 48) que même si une homme est réellement rempli de défauts, etc., au début de son repentir, il lui est interdit d'être triste. La première étape du repentir consiste à trouver le bon en nous-mêmes.   
 
Qu'Hachem accorde la joie aux femmes juives et à tout le peuple juif. Puissions-nous tous découvrir le bon qui est en nous et, grâce à ce mérite (zekhouth), atteindre le repentir total.

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

1. David-Yits'haq Trauttman

12/03/2008

Tikoun et femmes

Tout être humain, au cours de sa vie, doit réaliser son tikoun (ou plutôt ses tikounim). Les femmes ne sont pas différentes des hommes, même si chacun possède ses particularités qui lui sont propres.

2. David-Yits'haq Trauttman

12/03/2008

Tout être humain, au cours de sa vie, doit réaliser son tikoun (ou plutôt ses tikounim). Les femmes ne sont pas différentes des hommes, même si chacun possède ses particularités qui lui sont propres.

3. Lévy Fanny

12/02/2008

Une maison où le soleil brille toujours

À moins d’être une grande Tzadeket, je ne pense pas qu’une femme normale, déportée en camp de concentration, endroit le plus bas possible, plus que difficile, plusqu’horrible, pouvait rester mentalement forte et se dire, comme la reine Esther : "Dans la mesure oùje suis ici, cela signifie que D-ieu désire que je sois là." Vous dites, je crois (?) dans un autre article, que lafemme n’a pas besoin d’être réparée. Mais alors pourquoi ai-je souffert si ce n’est pas pour le tikoun de ma nechama ?

Merci pour votre réponse!

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