Une ordonnance vitale

Croire en D-ieu, d'une façon pure et simple, représente une bouée de sauvetage. Sinon, le monde dans lequel nous vivons risque de nous emporter.

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

25 'hechvan 5769 – 23 novembre 2008

 
Nous avons abondamment parlé de la joie et de son importance dans notre vie. Nous avons également précisé que la joie et le bonheur doivent représenter la pierre de fondation de nos faits et gestes quotidiens. Cela est vite dit… mais pas facile à faire. De fait, même si les textes saints nous révèlent l'existence d'un endroit nommé “Guéhinom” (“l'enfer”) destiné à certaines personnes après leur mort – que D-ieu nous préserve – les problèmes que nous rencontrons tous les jours peuvent nous amener à croire que l'enfer n'est pas un concept éloigné destiné à certaines personnes. Plutôt, il semble que le plus souvent, nous vivons dans un véritable enfer dont les avatars les plus fréquents sont : la recherche d'un emploi (ou son maintien pour les personnes qui en ont un), une vie de couple où l'harmonie a de la difficulté à résider, des enfants que les parents ne pensent pas pouvoir bien élever…
 
Pourtant, même dans ce parcours du combattant qu'est notre vie, nous nous devons de trouver la joie. Ainsi, la question se pose : où trouver cette joie ? Quelle source intarissable peut nous fournir une joie quotidienne et un bonheur sans cesse renouvelé ?
 
Lorsqu'une question de cette importance surgit, il est impératif de se pencher sur les Écritures saintes. Celles-ci nous ont été données pour nous aider à vivre, c'est-à-dire nous aider à tracer notre chemin de vie. Ceci est la différence fondamentale entre la Bible et la philosophie. Si la première représente – idéalement – notre mode de vie, la seconde doit rester cantonnée dans les débats d'idées.
 
Afin de nous aider dans notre recherche, un verset nous offre une indication de taille : “En D-ieu je trouverai la joie, je me réjouirai en D-ieu qui me protège” (Habacuc 3:18). En quelques mots, ce verset ouvre nos yeux : la véritable joie est l'immatérielle, la spirituelle. Certes, l'achat récent de notre voiture peut nous être agréable ; les derniers gadgets technologiques à la mode peuvent nous faciliter la vie ; une victoire de notre équipe de football favorite peut amener le sourire sur nos lèvres… Cependant, nous devons comprendre que toutes ces joies sont éphémères car elles ne possèdent pas de substance en elles-mêmes.
 
Dit autrement, à toutes les joies liées au monde matériel est attaché un élément pervers : celui de nous limiter à notre aspect physique. Hors, nous sommes avant tout des êtres spirituels. Notre mal de vivre s'explique le plus souvent par les efforts que nous consacrons à trouver le bonheur et la joie dans des domaines qui ne pourront jamais les satisfaire pleinement. C'est pour cette raison que nous pouvons passer notre vie à courir les magasins sans pour autant avoir atteint la plénitude en nous-mêmes. En absence de joie, l'être humain ne peut pas vivre d'une façon équilibrée et ce sont les forces autodestructrices qui se trouvent en nous qui nous portent à courir après le mauvais cheval.
 
Rabbi Nathan de Breslev a expliqué en détail les points essentiels sur lesquels nous devons nous consacrer afin d'atteindre cette joie que nous recherchons tous-tes. Hommes et femmes ; juifs et non juifs ; tous et toutes sont concernés-es par ses conseils. En tenant compte de la particularité de chacun-e, nous pouvons tous-tes appliquer ces principes dans notre vie. Il nous suffit de penser aux conséquences dramatiques de l'absence de joie dans notre vie (stress, angoisse, dépression…) pour que nous lisions ces conseils comme une ordonnance vitale délivrée par un médecin d'un type particulier.
 
Selon Rabbi Nathan, atteindre la joie repose sur quatre aspects fondamentaux :
 
Être joyeux-se de croire en D-ieu ;
Être joyeux-se d'être attaché-e aux véritables Tsadiqim et ne pas leur être opposés-es ;
Trouver en nous-même nos bons aspects : les bonnes actions que nous faisons ;
Faire des efforts afin d'accomplir des bonnes actions supplémentaires.
 
Croire en D-ieu, d'une façon pure et simple, représente une véritable bouée de sauvetage dans la vie. Si nous n'y prêtons pas gare, le monde dans lequel nous vivons risque de nous emporter et de nous perdre. Croire en D-ieu, c'est être convaincus-es que tout est pour le mieux, car voulu par D-ieu. D'autre part, si nous donnons aux évènements de notre vie les aspects de : chance, hasard, malchance… nous perdrons souvent notre calme, nos nerfs et notre joie.
 
Être attaché-e aux Tsadiqim, cela signifie que nous mettons notre confiance en leur pouvoir de nous ouvrir les yeux afin de nous aider à nous rapprocher de D-ieu. Il existe une différence de taille à faire dans notre attachement aux Tsadiqim : si notre attachement à pour but ultime de nous rapprocher d'un Tsadiq en particulier, cela est de l'idolâtrie, ce qui est évidemment interdit. Plutôt, l'attachement dont il est question est celui qui nous permet de nous rapprocher du Maître du monde, de D-ieu. Plus notre attachement est profond, plus nous pouvons nous rapprocher de D-ieu. Ceci est à l'image d'un apprenti : plus il s'attache aux paroles de son maître, plus il augmente ses chances d'atteindre un niveau élevé de perfection dans son domaine.
   
Une personne que possède une piètre image d'elle-même ne peut être joyeuse. C'est pour cela qu'il nous faut, dans toutes les situations, trouver en nous-mêmes des bons aspects. Est-ce une pièce de monnaie que j'ai donnée pour les nécessiteux ? Est-ce un mot gentil que j'ai prononcé pour une personne qui en avait besoin ? Même la pensée d'une bonne action possède son importance. De plus, si nous suivons les conseils de Rabbi Nathan, nous possédons au moins trois bons aspects : 1) Celui de croire en D-ieu ; 2) Celui de croire en les Tsadiqim et 3) D'apprécier à leur juste valeur les bonnes actions que nous avons faites. Dans tous les cas, nous devons trouver en nous-mêmes suffisamment de raisons pour être joyeux-ses.
 
Les militaires savent que la meilleure défense est l'attaque. Dans le domaine spirituel, nous devons appliquer la même logique. La satisfaction de soi-même doit nous servir qu'à nous éloigner de la tristesse qui représente un véritable danger pour la vie. Cependant, nous ne devons jamais tirer de cette satisfaction une raison pour “faire du surplace.” Tous les jours, nous devons essayer d'augmenter le nombre des bonnes actions que nous faisons. Notre mentalité doit être semblable à celle d'un joueur de tennis qui désire rester aux sommets de la hiérarchie mondiale : pour lui, le surplace représente une chute certaine dans les classements mondiaux.
 

On le constate, la majorité des sources de la joie proposées par Rabbi Nathan n'est pas liée au monde dans lequel nous vivons. En d'autres termes, notre joie ne doit pas dépendre d'autres personnes et de leurs comportements ; elle ne doit pas non plus dépendre d'évènements circonstanciels. Ainsi, peu importe que notre conjoint corresponde à nos attentes ; peu importe que nos enfants ne nous écoutent guère… Dans tous les cas, nous devons liée notre joie et notre bonheur à D-ieu, seule valeur immuable du monde.  

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