Notre vie : une roue qui tourne

Cela ressemble à une toupie où tout se déroule par cycles. L'homme devient un ange et l'ange devient un homme. La tête devient un pied et le pied une tête…

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le rabbin David Sears

Posté sur 14.12.22

Nous avons souvent discuté de l’interdiction de lire les ouvrages de philosophie. Ceci inclut même les ouvrages philosophiques de rabbins renommés. De fait, même ces ouvrages sont interdits, tel qu’il est dit de nombreuses fois dans les livres de Rabbi Na’hman (consulter le livre “Tsadiq : un portrait de Rabbi Na’hman”, sections 360-407 où il est fait mention des Richonim qui s’opposent à ce type de littérature). De tels ouvrages ne font pas partie “du lot de Ya’aqov (Jacob)” (Jérémie 10:16) et nous n’avons rien à faire avec eux.

Nous croyons que HaChem (D-ieu) a créé le monde et qu’Il lui permet de continuer à exister ; nous croyons également qu’un jour prochain, Il le renouvellera d’une façon que Lui seul connaît. Pour cela, nous n’avons pas besoin d’ouvrages philosophiques. La majorité des livres de philosophie religieuse posent des questions qui semblent très difficiles et fournissent des réponses qui manquent de substance. Si nous réfléchissons sérieusement, il est possible de réfuter ces réponses et de les rendre complètement inutiles.

La personne dotée de véritable sagesse réalisera que ces questions ne représentent absolument rien en elles-mêmes. Elles sont seulement (Qoheleth 1:14) “vanité et pâture de vent.” C’est pour cette raison qu’il est préférable d’éviter de tels ouvrages.

Il est très étonnant de constater le nombre important de personnes qui sont attirées par la philosophie. En même temps, ces mêmes personnes ne prêtent aucun intérêt pour les ouvrages fascinants de Kabbale, tels que le Zohar ou les écrits du Arizal. Le monde est à la recherche de la sagesse, mais ignore les ouvrages dont les (Téhilim 119:101) “paroles sont plus douces que le miel” et qui rendent (ibid. 146:8) “la vue aux aveugles.” En fait, ces personnes ne peuvent pas faire face à de tels ouvrages saints à cause de leur mauvaise nature congénitale (Béréchith Raba 28).
Même si elles possèdent le libre arbitre qui leur permettrait de vaincre cette nature, le fait qu’il s’agisse d’un trait de naissance le rend encore plus difficile à surmonter. Heureuse est la personne qui est née en sainteté.
Un des sujets préférés des philosophes concerne l’ordre de la Création. Ils peuvent se demander la raison pour laquelle une étoile mérite d’être une étoile, ou une constellation une constellation… Également, les questions du genre : “Pour quelle raison les animaux ne possèdent-ils pas les facultés humaines ? Pourquoi une tête est une tête et non un pied ? (La vanité de ce type de questions est abordée dans le livre “Émounath veDé’oth 6:4). Ce sont ces questions qui font l’objet de longues discussions dans ces livres.
Cependant, tout cela est “vanité et pâture de vent.” De fait, HaChem est Juste et Droit (Deutéronome 32:4) et il est impossible de questionner Ses raisons.
Le monde est une roue qui tourne
Cela ressemble à une(toupie) où tout se déroule par cycles. L’homme devient un ange et l’ange devient un homme. La tête devient un pied et le pied une tête. Chaque chose suit un cycle, pivote et alterne avec quelque chose d’autre. Tout change, une chose en devient une autre, une monte tandis que l’autre descend. Ce qui était au sommet se retrouve à la base, et vice-versa (Chémoth Raba 31:14, Chabath 151b, Soukoth 5:6, Ketouboth 10:6).
Toute chose possède sa racine
Il existe des êtres suprêmes – comme les anges – qui ne possèdent aucun lien avec le matériel. Il existe un monde céleste dont l’essence est extrêmement subtile. Enfin, il existe un monde – ici-bas – qui est entièrement physique.
Ces trois entités proviennent de sphères différentes, mais elles partagent la même racine.
La totalité de la Création ressemble à une roue qui tourne, pivote et oscille. À un moment donné, une personne peut se trouver au sommet – l’équivalent de la tête – et à un autre moment elle peut se trouver en bas – l’équivalent du pied. Dans ce cas, la situation est inversée. La tête devient pied et le pied devient tête. L’homme devient ange et l’ange devient homme.
 Nos Sages nous ont enseigné que certains anges furent envoyés hors du monde céleste. Ils entrèrent dans des corps physiques et furent sujets à tous les désirs de ce monde (Targoum Yonatan à propos de Béréchith 6:4 ; Yalqouth 1:44). D’autres anges furent envoyés en mission dans notre monde et durent se revêtirent de corps physiques (Targoum à propos de Béréchith 18:2). Dans certains cas, des êtres humains devinrent littéralement des anges (Targoum Yonatan à propos de Béréchith 5:24, Bamidbar 25:12, Zohar ‘Hadach 20b, 21a).
Tout cela s’explique parce que le monde est l’équivalent d’une roue qui tourne. Il tourne comme une toupie tandis que tout émane d’une seule et même racine. (Les pieds de certains sont également plus élevés que la tête  d’autres. De fait, dans les mondes supérieurs, le niveau inférieur d’un monde supérieur est plus élevé que le niveau supérieur d’un monde inférieur. Cependant, en réalité, toutes les choses évoluent par cycles.)
C’est pour cela que nous jouons avec à la toupie lors de la fête de ‘Hanouka (la fête de ‘Hanouka célèbre la défaite des grecs qui représentent la philosophie grecque.)
‘Hanouka possède un aspect du Temple de Jérusalem. L’aspect principal du concept du Temple est celui d’une roue qui tourne. Le Temple était dans la catégorie du “supérieur en bas et inférieur en haut” (Pessa’him 50b ; Baba Bathra 10b). HaChem amena Sa Présence à un niveau inférieur – dans notre monde – pour la faire pénétrer dans le Temple ; ceci correspond au “supérieur en bas”. Le “modèle” du Temple était gravé dans le ciel (Tan’houma Péqoudé 1, Zohar I, 80b) ; ceci correspond au “inférieur en haut.”
Par conséquent, le Temple est comme une roue qui tourne, dans laquelle tout tourne et s’inverse.
Le Temple réfute la logique philosophique
HaChem se trouve au-dessus de tous concepts philosophiques. L’idée selon laquelle le Créateur a limité Sa présence dans les récipients du Temple dépasse l’entendement humain. “Alors que le ciel et que tous les cieux ne sauraient Te contenir, combien moins cette maison que je viens d’édifier !” (Rois I 8:27). Néanmoins, HaChem amena Sa présence dans l’enceinte du Temple ; de la sorte, Il détruisit toute logique philosophique.
La philosophie ne peut pas expliquer la façon dont les être humains peuvent avoir une quelconque influence dans le ciel. Le concept selon lequel un simple animal peut être sacrifié, monter au ciel comme une “délectable odeur” (Béréchith 8:21, Chémoth 29:19, …) et procurer du plaisir à Hachem dépasse l’approche philosophique. Nous savons que ce plaisir correspond à Sa volonté, mais de quelle façon peut-on appliquer la notion de plaisir à D-ieu ?
Pourtant, HaChem amena Sa présence au sein du Temple et accepta les animaux comme une délectable odeur.
Le Maître du monde a établi le fait comme contradiction à la logique philosophique.
Cette logique est mise à plat par la toupie, la roue qui tourne qui amène “le supérieur en bas et l’inférieur en haut”.
Entre le potentiel et la réalité, se tient le pouvoir de D-ieu (Ramban à propos de Béréchith 1:2, Etz ‘Hayim Cha’ar Drouché ABYA). Avant que toute chose existe dans le monde réel, elle existe en potentiel. Afin de passer du potentiel à la réalité, il faut passer à travers l’étape intermédiaire que représente D-ieu. Ainsi, toute réalité émerge de D-ieu.
Par conséquent D-ieu est source de toute création.
Les trois catégories de création – transcendantale, céleste et physique – proviennent toutes de cette même racine. Au fur et à mesure qu’elles changent, elles tournent toutes autour de cette racine.
Il y a quatre lettres inscrites sur une dreidel : , noun, guimel et chin
Le est la première lettre du mot (en hébreu) “D-ieu”.
Le noun est est la première lettre du mot (en hébreu) “transcendantal”.
Le guimel est la première lettre du mot (en hébreu) “céleste”.
Le chin est la première lettre du mot (en hébreu) “physique”.
La dreidel inclut ainsi toutes les formes de la Création. Tout cela évolue par cycles qui changent et tournent, une chose en devenant une autre.
Le mot ”‘Hanouka” veut dire “inauguration.” Ceci est l’inauguration du Temple saint de Jérusalem, le “le supérieur en bas et l’inférieur en haut”. Cette roue qui tourne est la toupie.
Le concept de rédemption est également un cycle du type va et vient. Le supérieur (le puissant) est en haut et l’inférieur (l’oppressé) est en bas ; comme cela était le cas dans le Temple.
Lorsque les juifs traversèrent la Mer rouge, après avoir été libérés d’Égypte, ils chantèrent (Chémoth 15:17) : “Tu les as amenés, fixés sur ce mont, Ton Temple, résidence que Tu t’es réservée.” La libération d’Égypte fut sur le compte du Temple : -la roue qui tourne. Lorsque le supérieur est en bas et l’inférieur en haut, cela montre que tous possèdent une seule racine.
Cela est le sens profond des lettres inscrites sur la toupie
Ces quatre lettres sont également la première lettre des quatre mots (en hébreu) : “Ta tribu, Ta propriété, que Tu délivras de ce Mont Tsion” (Téhilim 74:2).
Chin – Ta tribu ;
Noun – Ta propriété ;
Guimel – Tu délivras ;
– le Mont Tsion.
Le verset “Ta tribu, Ta propriété, que Tu délivras de ce Mont Tsion” représente le Temple saint, qui symbolise la roue qui tourne qui représente le concept principal de la rédemption.
Rabbi Na’hman de Breslev a également discuté de cela dans la leçon du Liqouté Moharan (vol. II, 7) qui fut dite pendant la fête de ‘Hanouka de l’année 5570 (1809). Cette leçon aborde les concepts de “supérieur en bas et inférieur en haut”, ainsi que du fait que ‘Hanouka représente l’inauguration du Temple. Les “puissances environnantes” dont il est question dans cette leçon représentent  la roue qui tourne ; de fait, ces puissances environnantes tournent autour de nous.
La sagesse dont Rabbi Na’hman parle est celle de D-ieu. Celui qui désire comprendre doit étudier cette leçon du Rabbi avec beaucoup d’attention.
Après avoir expliqué tout cela, nous pouvons revenir à notre sujet de discussion du début. Nous n’avons aucun besoin de la philosophie et, de toute façon, est strictement interdite. Nous avons l’émouna (foi) en D-ieu, Créateur du monde et qu’Il nous permet de continuer à exister ; nous croyons également qu’un jour prochain, Il le renouvellera d’une façon que Lui seul connaît.
Reproduit avec l’aimable autorisation du “Breslov center” http://www.nachalnovea.com/breslovcenter/default.html

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