Le Minyan de Baba Salé

Nous devons être particulièrement prudents dans nos relations avec nos semblables, en faisant très attention à tout ce que nous faisons et disons. Il est facile de s'entendre avec Hachem, mais ce n'est pas toujours facile de s'entendre avec les autres et de les apaiser.

Le Code de la loi juive (le Choul’han Arou’h) stipule : Yom Kippour ne répare pas les pêchés commis entre l'homme et son prochain tant que « l'agresseur » ne s’excuse pas devant sa « victime ». Même s'il lui a fait du mal d'une manière verbale, en d'autres termes, sans agression physique, ne serait-ce que  quelques mots insultants, l'agresseur doit faire amende honorable avec la victime. Si la victime refuse de pardonner, l'agresseur doit demander pardon une deuxième et une troisième fois. Chaque fois, il devrait prendre trois personnes avec lui et dire : « S'il vous plaît, accompagnez-moi dans mes efforts pour apaiser un tel ou une telle. Ces trois personnes devraient aider à convaincre la victime d'accepter les excuses de l'agresseur. Si elle n'accepte pas les excuses, l'agresseur devrait l'approcher accompagné de trois escortes différentes. Si la victime n'est toujours pas d'accord pour pardonner, l'agresseur est désormais exempté et n'a plus besoin de demander pardon à la victime, car il a rempli son obligation.

Chaque personne devrait évaluer par elle-même, si elle a nui à un autre être humain de quelque façon que ce soit. On devrait écrire cela dans un cahier – ce que l’on a fait et à qui on a fait du mal. On devrait également prier pour recevoir l'aide divine dans ce domaine en faisant amende honorable. Les gens qui travaillent avec un public, tels que les juges, la police, les avocats, les inspecteurs municipaux et autres, et qui suscitent facilement l'animosité d'autres personnes devraient être particulièrement prudents dans leurs rapports avec les autres. Ils doivent aussi expier leurs pêchés, ceux de blesser les gens, même s'ils l'ont fait dans l'exercice de leurs fonctions. Les enseignants et autres professionnels de l'éducation doivent également faire très attention à ne pas insulter ou embarrasser un élève. S'ils le font, ils sont tenus de faire amende honorable. Un tsaddik a dit une fois que peut-être que la raison qui se cache derrière le fait que tant d'enseignants sont célibataires, des diplômés du séminaire qui n'ont pas été capables de trouver une âme sœur convenable, est qu'ils ont dû insulter un élève d'une manière ou d'une autre.

Rabbi Moché Moyal m'a raconté une de ses visites chez Baba Salé, à l’heure de la prière du soir : il manquait un dixième homme pour le minyan. Après une longue attente, un dixième homme arriva. Les fidèles présents chuchotèrent au Baba Salé : « Rabbi, nous pouvons commencer à prier maintenant. »
Le Baba Salé répondit, « N’interférez pas dans mon minyan. » Ce n'est qu'après l'arrivée d'une onzième personne que le saint rabbi accepta de commencer à prier.

Quand les prières furent terminées, Rabbi Moyal demanda à Baba Salé : « Honorable Rabbi, pourquoi n'avez-vous pas commencé à prier quand nous étions dix hommes ? »

Le Baba Salé répondit : « Le dixième homme était une personne qui aime les querelles, maudit souvent les gens, et qui ne peut donc pas être compté dans un collège de prière. » Nous apprenons d'ici qu'une personne qui est pleine de conflits et de mépris pour les autres chasse la Présence Divine.

Une personne doit s'évaluer quotidiennement et confesser chaque mauvaise parole qui sort de sa bouche. Alors seulement, elle peut se purifier. Clairement, tous les jours, nous vidons la poubelle et sortons la jeter. Pourquoi la maison est-elle plus importante que l’âme ? L'auto-évaluation, la confession et la techouva, ou repentir, sont notre élimination quotidienne des déchets de l'âme. Même si nous demandons pardon à quelqu'un d'une manière moins que parfaitement sincère, cela n'en est pas moins digne car cela montre que nous admettons nos erreurs et que nous n'essayons pas de les cacher.