La joie de Tou be Av

« Il n’y avait pas de meilleurs jours pour Israël que le 15 Av et Yom Kippour, durant lesquels les jeunes filles de Jérusalem sortaient vêtues de blanc etc…

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Moché Yosef Sheinrman

Posté sur 03.08.22

« Il n’y avait pas de meilleurs jours pour Israël que le 15 Av et Yom Kippour, durant lesquels les jeunes filles de Jérusalem sortaient vêtues de blanc etc… et s’occupaient de rencontres et de mariages. » Qu’y a-t-il de spécial le 15 Av (Tou be Av) ?  

Comme nous le savons, Tou be Av a été fixé comme jour de joie.

Nos sages ont développé en disant « Il n’y avait pas de meilleurs jours pour Israël que le 15 Av et Yom Kippour, durant lesquels les jeunes filles de Jérusalem sortaient vêtues de blanc etc… et s’occupaient de rencontres et de mariages. »

Qu’y a-t-il de spéciale jour de Tou be Av, pas rapport aux autres jours de fêtes, et en quoi est-il plus grand qu’eux ? La comparaison entre les jours demande éclaircissement. Puisque Yom Kippour nous est connu comme un jour spécialement Saint, et à son propos, il est écrit : « Car en ce jour, vous serez expiés et purifiés de tous vos pêchés devant Hachem » (Lévitique). C’est le jour où le Cohen Gadol (le grand prêtre) entre dans le Saint des Saints pour expier les pêchés du peuple de D.ieu.

Et les sages ont dit sur le verset « Des jours ont été créés, et pour Lui (Le Saint béni soit-Il) l’un d’entre eux » – c’est Yom Kippour, c’est-à-dire que c’est un jour particulier et plus élevé que tous les jours de l’année.

Quelle est donc cette comparaison à Tou be Av ? Quel est l’élément commun qui caractérise ces deux jours ? Plus que cela, qu’y a-t-il de bon dans le fait de s’occuper de rencontres et de mariages durant ces jours ? Peut-on seulement penser à cela le jour de Yom Kippour ?

Le Talmud (Traité Taanit) énumère plusieurs raisons pour lesquelles Tou be Av a été fixé comme jour de joie. L’une d’entre elles est que ce jour-là, les gens du désert ont arrêté de mourir : ces mêmes personnes qui avaient écouté les calomnies des explorateurs sur la terre d’Israël et qui erraient dans le désert, leur punition fut de mourir dans le désert pendant ces mêmes 40 années. Ainsi, chaque année, 15 000 d’entre eux mouraient (600 000 : 40), et la quarantième année, les décès prirent fin.

Rachi explique que, puisque tous ceux qui avaient causé cela étaient morts, et qu’il ne restait dans le camp que ceux qui étaient dignes d’entrer en Israël, c’était un moment propice devant D.ieu, puisqu’à partir de là, la voie était libre pour les guider vers la terre d’Israël. De plus, Moché reçut la prophétie et atteint un niveau de conversation directe avec le Créateur.

Ainsi, nous avons un thème commun à ces deux jours. Le jour de Yom Kippour, D.ieu dit à Moché : « J’ai pardonné, comme tu l’as dit », et grâceà cela, il put revenir parmi le peuple après s’en être éloigné en conséquence de la faute du veau d’or. Et c’est un jour de pardon et de proximité du Créateur après la faute des explorateurs, à qui l’on avait dit « Vos cadavres tomberont dans ce désert etc… ». Ce pardon apporta avec lui la résidence de la Présence Divine au sein du peuple. C’est pourquoi ces jours furent emprunts d’une joie particulière.

A travers des signes et des preuves d’amour et d’affection envers son peuple, le Saint béni soit-Il instaura sa présence au milieu d’eux, comme il est dit «  Et ils me firent un sanctuaire et je résidai parmi eux. »

Essayons d’examiner ce point.

Qu’est-ce que la « résidence de la Présence Divine » ?

On peut définir cela comme une proximité spéciale avec le Divin et l’illumination du Créateur sur ses créatures, puisqu’Il emplit le monde entier, mais le peuple d’Israëla le mérite d’une proximité plus spirituelle.

Dans ce bas monde de faiblesse, celui de la matière et du matériel, une âme spirituelle, suprême, sainte et pure, nous a été envoyée. Tant que le matériel définit le monde de l’homme, ses désirs et ses aspirations, et que tous ses efforts sont faits à cette fin, la présence Divine n’a pas de place dans son cœur.

La volonté du Saint béni soit-Il est que notre âme, qui nous a été donnée et se trouve dans notre corps, soit ce qui nous guide et nous dirige, et que pour elle, le corps sacrifie tous ses besoins, et que le matériel soit au service de l’âme. Alors le Créateur, béni soit-Il, résidera dans le cœur et dans la maison qui se seront ouverts à lui.  Ce sera un moment unique, porteur de tous les plaisirs du monde. C’est à ce propos qu’il est dit : «  la vie éternelle est plantée en nous ».

C’est pourquoi la présence Divine résidait dans le Tabernacle et dans le Temple, là où l’on offrait les sacrifices, ce qui rapprochait l’homme du Saint béni soit-Il en expiant ses fautes involontaires, et qui éveillait l’homme à se repentir et regretter ses actes délibérés, commis dans son égarement. C’était un lieu où les Cohanims faisaient Sa volonté, accomplissant le Service divin et prononçant des louanges en Son honneur, un endroit entièrement rempli de la dignité du ciel, car vide de tous les besoins du corps, et la présence Divine se répandait dans les cœurs, et tous les enfants d’Israël qui venaient pèleriner la maison de D.ieu, une joie et une exaltation particulière les entouraient et emplissaient leur cœur.

De là, nous voyons, que justement en ce jour où l’on s’élevait grâce à l’expiation de la faute –celles du veau d’or et des explorateurs- on élevait particulièrement sa volonté, d’où la comparaison entre les jours.

Puisque dans la Torah, la place du mariage est sacré, et comme nous le disons « Voici, tu m’es consacrée par cette bague », et dans la bénédiction « …qui sanctifie Son peuple, Israël, par la houpa et le mariage, » c’est pourquoi il est dit « Un homme et une femme qui le méritent, la présence Divine réside entre eux. » C’est-à-dire que leur maison et leurs cœurs sont cacher et peuvent absorber une abondance spirituelle divine, parce qu’eux aussi ont l’intention de vivre le lien qui les unit selon la volonté de D.ieu et la religion de Moché et d’Israël, en s’investissant et en concédant chacun de son côté ; il est alors clair que le Saint béni soit-Il, qui est l’origine de leurs deux âmes, se joint à leur foyer pour y faire résider Sa présence.

C’est ici que tout se rejoint. Tou be Av et Yom Kippour sont en fait au même niveau, mais sous un angle différent. Et le dénominateur commun est de donner une place à la Présence Divine, d’ouvrir son cœur pour recevoir Sa présence bénie.

Il y a ici un aspect nouveau et instructif, pour comprendre la largeur d’esprit de nos Rabbins, d’où émane la joie particulièreà ces jours, qui sont les plus joyeux qui soient.

C’est d’ailleurs le point qui vient éclaircir la loi obligeant le Cohen Gadol qui effectue le service dans le Saint Temple le jour de Kippour, à être marié, et on lui prépare même, en « stand-by », une autre femme, au cas où sa femme ne décède, D.ieu préserve. Tout ceci dans le but que la présence Divine puisse résider parfaitement et dans tous les cas, alors qu’il s’apprête à remplir le rôle le plus important et le plus sacré qui soit pour le peuple d’Israël.

Pour recevoir la bracha du Rav Chalom Arouch https://fr.breslev.com/lp/3786439/

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