Un allemand au repas de Pâques !

"Cela va-t-il encore être long ?" pensa l'allemand, "ces gens-là n'ont-ils jamais faim ?" Finalement, les matsoth ont été amenées sur la table. Un autre verre de vin fut servi...

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Rabbi Na'hman de Breslev

Posté sur 10.04.22

Une histoire de Rabbi Na’hman de Breslev  

Un juif et un allemand voyageaient ensemble. La fête de Pessa’h (la Pâques juive) s’est approchée à grand pas et le juif avait entrepris de décrire à son compagnon de voyage le festin somptueux que les familles juives diffèrent à cette occasion. « Le vin est servi en abondance et des plats très fins que vous n’avez certainement jamais goûtés sont amenés sur la table, les uns après les autres. Tout en écoutant d’une façon polie, l’allemand – n’ayant jamais participé à un Séder – avait de la difficulté à partager l’enthousiasme du juif.
Vous devez absolument savoir ce dont il s’agit” dit le juif. « Peut-être pourrais-je vous enseigner à prétendre que vous êtes juif ; Ainsi, le soir de Pessa’h , vous pourriez m’accompagner à la synagogue où un des membres bien élevé de la congrégation vous invitera certainement. Il sera ravi de vous avoir à sa table pour le festin.
Cela semblait être une bonne idée et en moins de temps qu’il faut pour le dire, l’allemand avait appris à se comprendre pour qu’on puisse penser qu’il était juif. Il apprit même le yiddish, une langue qui n’était pas très différente de sa langue natale.
Peu de temps avant la fête, le juif explique à son ami allemand les coutumes traditionnelles du Séder . « Il y a le Qidouch , que nous récitons sur un verre de vin ; ensuite, nous nous lavons les mains et nous mangeons une tranche de concombre. Après, nous racontons la Haguada qui décrit la sortie d’Égypte ; nous lisons le texte entier de la Haguada et nous posons tout un tas de questions pertinentes au récit.
Tout se passe selon un ordre précis et, en fin de compte, nous entamons le succulent repas, avec la quantité phénoménale de spécialités juives que je vous ai décrites. Par accident, le juif oublia de dire à son ami qu’il fallait manger – à un moment précis du Séder – des herbes amères.
La veille de la fête de Pâques – avant d’aller à la synagogue – l’allemand jeûna le jour entier. Il désirait être prêt avec un appétit digne du repas exceptionnel qu’on lui avait promis. Lorsque les prières furent terminées à la synagogue, les deux amis furent invités – chacun dans une maison différente – à partager le Séder.
Lorsqu’il pénétra dans la maison de son hôte, une odeur merveilleuse sortait de la cuisine et remplissait toute la maison. On montra à l’allemand une chaise splendide – proche de celle de maître de maison – sur laquelle on invita l’allemand à s’asseoir pour commencer le repas. La salive commençait déjà à remplir sa bouche, lorsqu’il entendit le maître de maison réciter le Qidouch. Chaque personne assise autour de la table but un verre entier de vin. “Quelle merveilleuse coutume,” pensa l’allemand, ”un bon repas doit toujours commencer avec un bon vin.”
Peu de temps après, on apporta de l’eau à la table et les participants au Séder commencèrent – les uns après les autres – à se laver les mains, en utilisant un gobelet de grande taille. “Étrange, très étrange,” réfléchit l’allemand, “ils se lavent pour le repas.” Ensuite, on donna à chaque personne un tout petit morceau de concombre qu’il fallait tremper dans de l’eau salée.
Ces juifs ont décidemment une idée particulière de ce que doivent être les hors d’œuvres,” pensa-t-il, “cependant, la nourriture que je sens sera sans aucun doute plus copieuse que cela.” Le temps passait et l’allemand commençait à se sentir impatient. Il n’avait pas mangé de la journée et son estomac commençait à se faire sentir. De fait, le vin et le concombre le rendaient malade. Ce qui le surprenait, c’est que tout le monde autour de lui semblait joyeux.
Les deux heures qui suivirent furent consacrées à la lecture et à la discussion de la sortie d’Égypte des juifs. “Cela va-t-il encore être long ?” pensa l’allemand, “ces gens-là n’ont-ils jamais faim ?” Finalement, les matsoth furent amenées sur la table. Un autre verre de vin fut servi et tout le monde commença à se laver les mains, pour une deuxième fois.
L’allemand fixa les matsoth et se força à rester clame. Il était persuadé qu’on ne tarderait pas à amener les bons plats qu’il attendait depuis si longtemps. Les matsoth étaient dures et sans goût, mais cela représentait l’avantage de pouvoir au moins manger quelque chose Il se laissa aller sur les morceaux de matsoth qu’on lui tendait et attendit avec impatience la suite du repas.
Son ami juif lui avait déjà dit ce qui allait se passer à propos de l’originalité de se laver les mains de cette sorte. Cependant, lorsqu’on servit l’herbe amère, pour la première fois de la soirée, l’allemand ne savait pas ce qui se passait et il ne connaissait pas la nourriture qu’il devait manger. Dès l’instant où il mit un morceau de raifort dans sa bouche, ses yeux devinrent rouges et il s’étrangla.
Pensant qu’il s’agissait du plat principal du repas, il sortit de la maison en courant pour se rendre à la synagogue. Les deux amis avaient promis de s’y rencontrer après la fin du Séder. “Maudits juifs,” pensait-il, “après toute cette cérémonie ils servent du raifort à table !”
Plus tard dans la soirée, son ami juif arriva, l’air heureux et la panse pleine. “Comment a été la soirée de vôtre côté ?” demanda-t-il. “Vous les juifs, êtes complètement fous !” répondit l’allemand. “Vous êtes n’agissez pas d’une façon normale.” Il continua à parler en détaillant les évènements de la soirée et la façon dont il s’était échappait du Séder. “N’êtes-vous pas bête d’avoir fait cela ?” dit le juif. Si vous aviez attendu quelques minutes de plus, vous auriez mangé les meilleurs plats que nous n’avez jamais vus ! Ne saviez-vous donc pas que le repas commence réellement après les herbes amères (le raifort) ?”
La situation est identique lorsqu’on désire se rapprochait de D-ieu. Après que les efforts aient commencés, on nous donne une certaine dose d’âpreté à déguster dans le but de nous purifier. Cependant, si nous pensons que cette chose amère à avaler représente la totalité de notre service de D-ieu, nous quittons le service en courant et nous perdons le repas entier ! D’autre part, si nous restons un peu plus longtemps, nous sentons la joie naître en nous et le plaisir qui accompagne notre rapprochement de D-ieu.

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