Faire téchouva avec le sourire

Pourim est la preuve que les gens interprètent mal la téchouva ; ils pensent que pour rectifier les pêchés du passé, ils doivent pleurer et tomber dans la mélancolie…

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 17.03.21

Nos sages nous enseignent que le terme utilisé en Hébreu pour Yom Kippour : Yom Kipourim, peut-être littéralement traduit par « Un jour comme Pourim ». Puisque Pourim est un merveilleux jour de joie, et que Yom Kippour est un jour de téchouva, on en déduit que la meilleure façon de faire téchouva est d’afficher un sourire sur son visage. Ainsi, Pourim –lorsqu’on l’observe comme il se doit- est un merveilleux jour de prière et de téchouva. Réciproquement, Yom Kippour –lorsqu’on l’observe, lui aussi, comme il se doit- est un merveilleux jour de joie.

Beaucoup de gens interprètent mal le concept de téchouva ou de repentir. Ils pensent à tort, que pour rectifier les pêchés du passé, ils doivent pleurer et tomber dans la mélancolie. Ils se sentent obligés de s’auto-persécuter pour chaque petit écart de conduite ou mauvaise pensée. Les Tsadikim nous disent, au contraire, que c’est l’opposé qui est vrai : le chemin de la téchouva et de la rectification est le chemin de la joie. La première chose qu’une personne doit faire lorsqu’elle recherche la sainteté personnelle c’est de travailler à être joyeux et optimiste, tout le temps. C’est également la clé pour gravir les échelons du service Divin.

Comme nous l’avons déjà vu, la Guemara enseigne que sans l’aide Divine, personne ne peut vaincre le mauvais penchant. Rabbi Nah’man va plus loin et écrit que lorsqu’une personne se bat pour être joyeuse, Hachem Lui-même, préserve sa sainteté personnelle, et grâce à la joie, une personne mérite la sainteté personnelle. Il ajoute à propos de la tristesse que non seulement, elle n’aide en rien, mais qu’elle ruine encore plus les choses (Likoutey Moaran 1 :169).

La tristesse et une sainteté personnelle ternie se renforcent l’une l’autre pour créer une spirale infernale susceptible de mener à la plus grosse dépression. Plus une personne est déprimée, plus elle ternit sa sainteté personnelle ; et plus une personne porte atteinte à sa sainteté personnelle, plus elle déprime, D.ieu préserve. La dépression et une sainteté personnelle dégradée abiment toutes deux le lien entre la personne et Hachem. Par conséquent, on doit toujours faire son maximum pour trouver des façons de maintenir son optimisme et sa joie, en permanence.

Rabbi Nah’man enseigne que la tristesse est une émotion qui appartient au côté obscur et qu’Hachem méprise la tristesse. Et puisque la tristesse émane du côté obscur, elle est l’opposé de la sainteté. Il s’en suit que seule une personne qui se maintient dans la joie peut remplir le commandement d’Hachem comme il se doit : « Vous serez Saints ». Donc si une personne est triste et déprimée, à quoi bon toute la Torah qu’elle étudie et toutes les mitsvotes qu’elle fait, si elles tombent toutes entre les mains du côté obscur ?  Donc dès qu’une personne ressent le plus petit signe de tristesse et de dépression, elle doit mettre tout le reste de côté et se concentrer à reconstruire et renforcer sa joie.

La joie est la voie, à la fois vers la téchouva et vers la sainteté personnelle. Toutes deux demandent beaucoup de prières. La prière devrait donc se faire dans la joie.
Le niveau spirituel de chacun est déterminé par ses prières, pas par ses prouesses dans l’étude. On peut être très calé et être tout aussi hérétique. Certaines personnes étudient car elles sont motivées par l’honneur ou la grandeur personnelle, qui n’ont, pour sûr, rien à voir avec la sainteté. Par contre, une prière sincère, particulièrement lorsqu’elle est nourrie de joie et de foi, est une indication directe de sainteté.

Sans la joie, la personne ne peut pas se connecter avec Hachem ! Une fois, un de mes élèves m’a dit qu’il était tellement triste et déprimé qu’il n’arrivait même pas à lire les mots de son livre de prières. Je lui ai donné un de mes disques à écouter : La joie, en toute circonstance, et je lui ai dit de l’écouter en boucle ; cela n’a pas été bien long avant qu’il ne sorte de sa dépression et se remette à prier et à étudier avec joie.

La joie est le moyen de se connecter à la sainteté, la foi, la vérité et l’humilité. La joie est la clé d’une prière sincère et prononcée avec ferveur. Si une personne veut améliorer son caractère, elle doit se mettre en mode « joyeux ». Quand on est joyeux, on peut prier comme il faut. Une sainteté personnelle sincère demande beaucoup de prières ; encore une fois : la joie est la clé de la sainteté personnelle.

Pour le dire simplement : la joie est la connexion qui lie la personne à Hachem. La joie n’est pas juste « quelque chose de sympathique » à avoir, mais un outil vital et de base. La tristesse, c’est exactement l’opposé. La tristesse ne construit rien, elle ne fait que détruire. La tristesse ruine le lien qui existe entre la personne et Hachem. Par conséquent, une personne triste ne peut pas prier ou obtenir toute autre élévation spirituelle. En Hébreu, le mot utilisé pour « alliance », brit, signifie également lien et connexion. Tandis qu’une sainteté personnelle rectifiée –tikoun habrit– permet de créer une connexion avec Hachem, la tristesse détruit cette dernière et endommage également la sainteté personnelle (pgam habrit).

Pour améliorer votre relation avec Hachem, travaillez à être joyeux ! Mettez de la musique, chantez, dansez, racontez des blagues ou faites tout ce qui pourrait ramener de la joie dans votre vie. Plus vous serez joyeux, plus Hachem vous aidera. Si l’on ne se sent pas joyeux, on doit tout de suite supplier Hachem de nous aider à retrouver la joie, car la joie est le moteur qui propulse notre service Divin.

Traduit de l’anglais par Carine Illouz

  

 

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