Une journée haute en couleurs

Comment transforme-t-on des jours de grisaille et de tristesse en jours de joie colorés ? Lior Yehuday vous donne le secret...

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 15.03.22

On a du mal, ce n’est pas nouveau.

Un rapide coup d’œil sur ce qui se passe dans le monde nous, une fois de plus, dans quels temps difficiles nous vivons en rappel. Des choses se passent, beaucoup de choses. Le monde connaît un bouleversement sans nom que personne ne sait gérer, comment tout cela at-il commencé ? Pourquoi ? Et qui a commencé ? Ces questions et beaucoup d’autres encore, nous inondent et nous tracassent sans cesse.

Toute personne bien fondée fera valoir, à juste titre, le fait que nous avons des milliers de raisons (et même plus) d’être tristes ! Car dites-moi franchement, quelle raison avez-nous de sourire ? Hein ? Quelle raison avons-nous d’être joyeux ? Le problème, c’est qu’on nous demande en permanence d’être joyeux ! Pourquoi ? Parce que c’est une grande mitsva d’être dans la joie, dans n’importe quelle situation et à n’importe quel moment !

L’état dans lequel le monde se trouve aujourd’hui nous oblige à « jongler » entre les différents sentiments que nous éprouvons – un jour de solidarité avec tel pays à cause d’une catastrophe naturelle, ou d’attaques d’organismes extrémistes sur des civils innocents, solidarité avec nos coreligionnaires qui se font massacrer et assassiner à cause d’une haine aveugle et de l’antisémitisme qui les frappent, la tristesse se mélange à la joie, l’émotion à l’inquiétude… La vérité, c ‘est que nous sommes fatigués d’avoir mal, d’être tristes et de nous identifier. Mais le Rav Pinkus zatsal dit que c’est justement par le biais de cette préoccupation pour autrui, de cette identification et de ce sentiment de douleur pour l’autre qu’on en arrive à la joie !

S’identifier, aider concrètement, sourire, réconforter par une parole : ce sont les choses qui font de nous des gens joyeux.

Le Rav Pinkus dit qu’un des traits caractéristiques les plus frappants du peuple juif, à toutes les époques, est la joie. Au fil des générations, les juifs ont toujours vécu dans la joie, un trait de caractère qui faisait partie intégrante de leur vie et de leur être. Mais aujourd’hui, comme on peut le remarquer dans plusieurs de ses écrits, il semble qu’il regrette que la joie soit moins visible au sein du peuple. Certes, on n’a pas besoin de se demander pourquoi, un rapide coup d’œil sur le monde explique tout.

Mais le Rav ne renonce pas, il dit que le cœur de notre génération bat toujours et peut ressentir cette joie juive, ce cœur joyeux. Comment ? Lorsque l’on se sent responsable pour le peuple d’Israël, on peut ressentir la joie, « La joie de la mitsva ».

Et quel est le lien entre les deux, responsabilité et joie ?

Il s’agit d’un lien très profond. Lorsqu’une personne s’habitue à ne pas être égoïste, lorsqu’elle exprime son intérêt pour les autres et qu’elle est même prête à renoncer à ce qu’elle a pour eux, de cette façon, elle acquiert en fait ce degré de « joyeux de son lot », et comme on le sait tous : la vraie joie commence par le fait de se réjouir de son sort.

La tristesse n’est pas un pêché, mais le mal dont elle est la cause, même le plus gros des pêchés ne peut pas l’égaler. Aucun pêché ne peut nous faire ce que la tristesse nous fait, et rien n’est plus nocif pour l’homme et ne donne plus de force au mauvais penchant que la tristesse et la mélancolie. Nous devons donc nous renforcer et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous réjouir, car « l’essentiel du renforcement se fait par la joie et la gaieté ».

24 heures sur 24 ?

Afin de trouver une réponse à la question des questions, penchons-nous sur les paroles du Rav Eliezer Papo –le « pélé yoets » zatsal : « Quelle valeur que celle de l’homme que le roi aime et a choisi pour Le servir, il doit d’autant plus se réjouir à l’idée que le roi du monde –qui dispose de hordes entières d’anges- l’a choisi pour se tenir devant Lui et Le servir, pour bénir en Son nom et pour Lui parler face à face à tout moment, et puisqu’Il ne permet pas à Ses anges de faire tout cela et Se satisfait grandement de nos actes, nous ne pouvons qu’être heureux et joyeux ! »

Les anges n’ont pas reçu la permission du Créateur de faire tout ce que nous faisons, cela suffit pour être joyeux 24 heures sur 24, même si ça a l’air difficile.

Hachem est bon pour tous !

Savez-vous quelle force il y a dans ces cinq mots « Hachem est bon pour tous », qu’a prononcés le Roi David ? La force de donner à l’humanité plus de bonheur que n’importe quelle invention technologique, que tous les gadgets bon marché que les gens recherchent comme substituts de la vérité, du bonheur et de la joie !

Il faut vivre en sachant que le Saint, béni soit-Il, est le seigneur de toute la création, que c’est Lui qui dirige, qu’Il est bon pour tous et que tout ce qu’Il nous donne, le bon comme le très bon, n’est que pour notre bien, même si nous ne comprenons pas vraiment en quoi ni comment ! Le simple fait d’en être conscient vient nous renforcer dans les situations difficiles que nous traversons ou dont nous sommes témoins, et nous réjouir à l’idée que D.ieu travaille constamment à notre bien, dans ce monde-ci et dans l’autre !

Avec des bons points et des blagues !

Dans la plupart des cas, on ne peut se réjouir que par le rire, les blagues et les jeux. (Likoutey Moaran)

Rabbi Nah’man de Breslev nous a donné un magnifique outil qui est à la portée de tous : être toujours dans la joie. « L’homme se renforcera dans la joie de toutes sortes de façons, car la tristesse est très néfaste, il faut donc s’en éloigner de toutes ses forces, que ce soit en recherchant un point positif en soi, en se réjouissant par des blagues, en rigolant, en sautant, en dansant, afin d’en arriver à être joyeux, ce qui est quelque chose de très grand !

Attendez, ce n’est pas tout !

« L’homme doit toujours faire très attention à être toujours dans la joie et à s’éloigner le plus possible de la tristesse, et même la personne qui est pleine de pêchés recherchera et trouvera une mitsva ou une bonne action qu’elle a bien faite dans le passé, et se réjouira du bien qu’il a fait. Et celui qui se comporte de la sorte se soustrait du négatif et passe dans le positif ! »

Les ségoulotes* de la joie

« Celui qui est toujours dans la joie, même s’il tombe malade, D.ieu préserve, il annulera sa maladie grâce à sa joie ! »

« La joie permet d’adoucir les décrets, donc quand on ressent du négatif, D.ieu préserve, il faut tout de suite se renforcer dans une grande joie et éloigner l’amertume de soi, ce qui transforme, même en haut, l’amertume en douceur » (Recueils de conseils, Chomer Emounims)

« La joie est une ségoula pour la parnassa » ! (Torat Avot)

« Lorsqu’une personne est joyeuse, elle peut faire revivre les autres ! C’est quelque chose de très grand que de réjouir les cœurs du peuple d’Israël, car la plupart des gens sont remplis de toutes sortes d’épreuves, d’inquiétudes et de tracas, et ils ne peuvent raconter ce qu’ils ont sur le cœur, et quand vient une personne au visage souriant, cela peut tout simplement les faire revivre et c’est quelque chose d’énorme ! Car quand l’homme mérite de réjouir quelqu’un d’autre, il fait revivre une âme d’Israël, ni plus ni moins ! »

« Lorsqu’une personne est joyeuse toute la journée, elle a plus de facilité à faire son heure de prière dans l’isolement, une heure de « cœur brisé », à détailler ce qu’elle ressent et à déverser son cœur tel un courant devant D.ieu. Et après le cœur brisé, vient la joie – et c’est le signe qu’elle avait le cœur brisé : le fait qu’elle soit ensuite dans la joie ». (Recueils de Conseils – joie)

« L’essentiel de la tranquillité d’esprit vient par la joie. Car grâce à la joie, l’esprit est posé et l’homme peut le guider selon sa volonté ! Mais la mélancolie et la tristesse mettent l’esprit et la raison en exil et l’homme a du mal à poser son esprit. La tristesse est donc un très grand obstacle ! » (Rabbi Nah’man de Breslev).

Ce n’est pas une blague, à moins que si… Mais on a l’obligation d’être joyeux. Surtout ces jours-ci, ceux du mois d’Adar qui commence, puisque : « A partir du début du mois d’Adar, on augmente la joie ! » Ce n’est que de cette façon qu’on adoucira les décrets et qu’on transformera les jours gris et difficiles en jours agréables, pleins de couleurs et de joie.

*Les ségoulotes d’une chose sont ses bons présages.

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz

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