Croître et se renouveler

Les dix jours de techouva sont un “Grand marché” spirituel. Si nous l'abordons d'une façon appropriée et que nous nous y conduisons comme nous sommes supposés le faire...

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 06.04.21

Les dix jours de techouva (repentir) sont un “Grand marché” spirituel. Si nous l’abordons d’une façon appropriée et que nous nous y conduisons comme nous sommes supposés le faire, nous pouvons nous en servir pour atteindre des niveaux spirituels particulièrement élevés. Cependant, nous devons faire notre possible pour ne pas laisser passer cette occasion unique dans l’année, autrement…
 
 
Les dix jours de techouva (repentir) représentent une période pendant laquelle nous pouvons croître et nous renouveler spirituellement d’une façon unique, incomparable aux autres jours de l’année. Pour commencer cette période de la meilleure manière possible, nous nous préparons pendant tout le mois d’Eloul. Les dix jours de techouva (repentir) commencent avec Roch Hachana (le jour de l’an juif) et atteignent leur point culminant à Yom Kipour (le jour du Grand pardon).
 
Rabbi Chalom Schwadron, le fameux maguid de Jérusalem (un maguid prononce des discours – le plus souvent enflammés – à propos d’éthique, dans le but d’exhorter sa communauté) nous offre la parabole suivante :
 
Yits’haq possède un stand de vaisselle dans le marché de sa ville. Tous les jours de semaine Yits’haq se rend au marché, et arrive – plus ou moins – à gagner sa vie. Cependant, il existe un marché pour lequel Yits’haq se prépare d’une façon particulière. Ce marché est le “Grand marché”. Il s’agit d’un évènement annuel, et l’affluence y est telle qu’il est possible de gagner – en quelques jours – plus que ce qu’on a gagné pendant toute l’année !
 
Yits’haq passe plusieurs semaines à se préparer pour ce marché annuel. Toute sa famille participe à l’effort nécessaire : sa femme et ses cinq enfants. Tous arrangent avec attention chacun des cartons de vaisselle ; chaque carton est numéroté et fermé par un noeud spécial dans le but de déceler si une personne a voulu y toucher.
 
L’excitation des enfants d’Yits’haq atteint son point culminant la veille de son départ. Tous sont debout – aux petites heures du matin – pour lui souhaiter un bon voyage. Ils savent que si leur père atteint son objectif – vendre toute sa vaisselle – il reviendra à la maison avec un wagon rempli de cadeaux qui les comblera chacun pour l’année entière !
 
Le voyage est long. Yits’haq a quitté sa maison tôt le matin et il arrive à sa destination seulement en début d’après-midi. Il prie Min’ha (la prière de l’après-midi) et il retourne à son hôtel pour se reposer de son voyage. Lorsqu’il se réveille, la journée est déjà presque terminée et il décide qu’il est trop tard pour se rendre au marché. Ce soir-là, Yits’haq passe une soirée agréable : le repas est copieux et la compagnie de ses amis le rempli de joie. Yits’haq n’a pas l’occasion de passer de telles soirée très souvent pendant l’année et par conséquent, il ne paie guère attention à l’heure.    
 
Lorsque Yits’haq retourne dans sa chambre d’hôtel, minuit est passé depuis déjà longtemps. Cette nuit-là, son sommeil est profond et… long. Lorsqu’il se réveille, Yits’haq constate que la matinée est déjà passée et que l’après-midi est déjà bien entamé ! Pragmatique, Yits’haq décide qu’il est trop tard pour se rendre au marché et commencer à déballer toutes ses affaires. Il n’y a pas à s’inquiéter: il ira au marché dès l’aube, le lendemain.
 
Le jour suivant, Yits’haq se réveille à l’aurore ; il prie le plus tôt qu’il est possible avec un minyan, dévore son petit-déjeuner en moins de temps qu’il ne faut pour le dire et s’apprête à quitter l’hôtel pour se rendre au marché… lorsqu’il aperçoit un ami d’enfance qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs années. Les deux compères ne mettent pas longtemps à se souvenir de leurs histoires d’antan et une chose amenant une autre, le soleil était sur le point de se coucher lorsqu’ils terminèrent leur discussion.
 
Ce soir-là, Yits’haq alla se coucher de bonne heure, fermement décidé à ne plus se laisser entraîné dans des situations qu’il regrettait chaque fois. Il était déterminé à se lever tôt – le lendemain matin – et à se retrouver parmi les premiers marchands, prêts à connaître une journée de succès ! De fait, au réveil, il pria très tôt ; il décida même de ne pas aller manger pour arriver le premier au marché. Lorsqu’il arriva sur la grande place, il était le premier… et le seul. Le “Grand marché” était terminé depuis la veille au soir.
 
Yits’haq retourna à sa maison, découragé et sans savoir ce qu’il dirait à sa famille. Il avait perdu tellement de temps et d’argent. Lorsque ses enfants aperçurent son wagon, ils sortirent précipitamment de leur maison pour aller à sa rencontre. Tous étaient impatients de constater de leurs yeux ce que leur père avait vendu et quels cadeaux il leur ramenait.
 
La femme d’Yits’haq s’était jointe aux enfants et tout ce beau monde déchargeait déjà le wagon de ses lourds paquets. Cependant, lorsqu’ils constatèrent que les noeuds de ces derniers n’avaient pas été défaits, ils s’exclamèrent: “Qu’est-il arrivé ? N’es-tu pas allé au Grand marché ?” La confusion régnait parmi les membres de la famille.
 
Envahi d’un sentiment de honte, Yits’haq répondit : “Oui, je suis allé au Grand marché.”
 
“Mais tu n’as même pas ouvert les paquets ! Que s’est-il donc passé ?” s’écrièrent les enfants. Des larmes étaient apparues sur leurs yeux tendres.
 
Selon Rabbi Schwadron, les dix jours de techouva (repentir) sont un “Grand marché” spirituel. Si nous l’abordons d’une façon appropriée et que nous nous y conduisons comme nous sommes supposés le faire, nous pouvons nous en servir pour atteindre des niveaux spirituels particulièrement élevés. Cependant, nous devons faire notre possible pour ne pas laisser passer cette occasion unique dans l’année. Autrement – comme le marchand Yits’haq – nous aurons raté une opportunité en or.
 
Voici une autre parabole utilisée par Rabbi Schwadron.
 
Mon bien-aimé frappe à la porte
 
Mena’hem languit désespérément de son fils bien-aimé. Ce dernier est parti vivre dans un autre pays, il s’est marié et a maintenant plusieurs enfants. Mena’hem n’a jamais rencontré sa belle-fille, ni ses petits-enfants. Même s’il a invité maintes fois son fils à venir lui rendre visite, celui-ci était trop occupé avec son commerce et ses obligations familiales pour répondre d’une façon positive à la requête de son père. Entreprendre un tel voyage ardu lui semblait tout simplement impossible. En fin de compte, Mena’hem informa son fils : “Puisqu’il t’est trop difficile de venir me voir, je vais venir te voir.”
 
Du jour où il avait acheté son billet pour un bateau transatlantique qui devait l’amener de l’autre côté de l’océan vers son fils bien-aimé, Mena’hem ne pouvait penser à autre chose qu’à leur rencontre émouvante future. Lorsque le grand jour arriva, il embarqua avec tous ses bagages et une multitude de cadeaux.
 
Pendant toute la durée du voyage, Mena’hem rêvait à ses retrouvailles avec son fils. Cela faisait tellement longtemps qu’il ne l’avait pas vu ! Il marchait régulièrement sur le pont dans le but de déceler les premiers signes de terre à l’horizon. Finalement, le jour attendu arriva et la terre se pointait au loin. Sur la pointe des pieds – et tandis que le bateau s’approchait du quai – il scrutait la foule qui attendait dans l’espoir d’apercevoir son fils et sa famille. Cependant, il ne voyait pas son fils.
 
Mena’hem attendait patiemment que le paquebot jette l’ancre et qu’il puisse enfin descendre sur la terre ferme pour chercher son fils. À la première occasion, Mena’hem se jeta hors du bateau et se noya dans la foule à la recherche de son fils tant aimé. Cependant, ce dernier n’était pas présent.
 
Mena’hem ne s’inquiétait pas outre mesure. Sans doute, son fils était trop occupé avec son commerce et il n’avait pas pu venir. Il devait également s’apprêter à recevoir son père et il n’avait sans doute pas vu le temps passer.
 
Mena’hem décida de prendre un train pour se rendre dans la ville où résidait son fils. Il était certain qu’à la gare, il retrouvait celui-ci. Cependant, une nouvelle déception attendait Mena’hem : arrivé à la gare, il constata que personne ne l’attendait.
 
L’inquiétude avait maintenant envahi Mena’hem. Quelque chose avait du se passer. Peut-être que son fils était malade ; peut-être qu’une chose encore plus grave était arrivé. Mena’hem s’efforça de sortir cette horrible idée de sa tête et il sauta dans un taxi auquel il demanda de se rendre le plus vite possible à l’adresse de son fils.
 
Pendant que le taxi traversait la ville, Mena’hem fit son possible pour rester calme. Il commençait à rêver d’un accueil chaleureux et rempli d’émotion. Cependant, lorsque le taxi lui indiqua qu’ils étaient arrivés à l’adresse de son fils, Mena’hem vit une maison dans laquelle aucune lumière était allumée !  
 
Mena’hem commença à taper doucement à la porte d’entrée. Personne ne répondit. Il continua à frapper, de plus en plus fort, jusqu’à ce qu’il se retrouve à frapper la porte de toutes ses forces. De l’intérieur, il entendit finalement une petite voix dire d’un ton irrité : “Qui frappe à cette heure-ci de la nuit ?”
 
Mena’hem reconnût la voix de son fils. “C’est moi, ton père !” répondit-il, en s’attendant à des retrouvailles émouvantes qui en fin de compte, allaient bientôt avoir lieu. “Je suis venu de loin, mon fils. Ouvre la porte. C’est ton père bien-aimé.”
 
Après quelques minutes de silence, le fils répondit en s’écriant : “Je suis déjà en pyjama. Il est trop tard pour que je descende les escaliers et que je vienne t’ouvrir la porte. Il y a un hôtel de l’autre côté de la rue. Dors-y ce soir et je viendrai t’y voir demain matin.”
 
Mena’hem sentit que son coeur allait défaillir. “Depuis plusieurs années” pensa-t-il, “j’ai attendu que mon fils me rende visite. Lorsque j’ai compris qu’il ne viendrait pas, j’ai traversé le monde entier pour venir le voir. Et maintenant, même si je frappe à sa porte, il ne désire pas me voir ! Il ne descendrait même pas pour venir m’accueillir ? Je ne puis l’attendre plus longtemps. Je retourne chez moi à l’instant !”
 
Le lendemain matin, le fils se réveilla. Un sentiment de culpabilité l’envahit. Comment avait-il pu agir de la sorte ? Il s’habilla rapidement et traversa la rue en courant pour aller voir son père. Cependant, celui-ci était déjà parti.
 
Toute l’année, explique Rabbi Schwadron, Hachem attend que nous retournions vers Lui. Lorsqu’Il s’aperçoit que nous ne retournons pas vers Lui, Il vient vers nous – pendant les dix jours de repentir – à propos desquels il est dit : “Cherchez D-ieu pendant qu’Il est accessible ! Appelez-Le tandis qu’Il est proche !” (Isaïe 55:6).
 
Cependant, si nous agissons comme le fils de Mena’hem – et ignorons l’appel de notre Père et ne venons pas à sa rencontre – le jour de Yom Kipour, c’est D-ieu Lui-même qui vient frapper à la porte… de notre coeur ! Il est si proche de nous, tout ce qui nous reste à faire consiste à “descendre les quelques marches” des fausses hauteurs de notre arrogance et à ouvrir la porte à notre Père qui attend d’être réuni avec Son fils.
 
“Écoute, mon bien-aimé frappe à la porte.” Hachem frappe à notre porte. Tel le fils de l’histoire, plutôt que de nous dépêcher à venir rencontrer notre Père, nous répondons : “J’ai déjà ôté mon manteau, comment puis-je le remettre ? Je me suis déjà couché, comment puis-je me relever ?”
 
Cette année, ouvrons la porte à Hachem. Allons rencontrer notre Père de la façon qu’il convient et laissons Le entrer dans notre coeur. En fin de compte, il s’agit de la seule opportunité de ce genre de l’année.

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