Debout !

Comme on le sait, chaque jour de l'année est propice à la réussite du travail spirituel de l'homme. Mais il est des périodes durant lesquelles on reçoit un levier...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 20.09.22

La Guemara nous dit que si le Saint béni soit-Il n’aidait pas l’homme, celui-ci ne pourrait pas surmonter le mauvais penchant. C’est un fait. Point.

Et les gens sont moroses, pleurent, tombent, se découragent. Pourquoi ? Parce qu’ils ont un mauvais penchant. Le problème, c’est qu’ils ne comprennent pas un point très important : c’est que c’est la situation de départ de chacun d’entre nous, par défaut, nous naissons tous avec un mauvais penchant. Pas besoin de pleurer ou de se sentir gêné. C’est comme cela que le Saint, béni soit-il, nous a créés : avec un mauvais penchant que nous ne sommes pas en mesure de surmonter. Donc le fait qu’on ait un mauvais penchant, personne ne peut nous le reprocher, pas même le Créateur du monde Lui-même dans toute sa grandeur. Aucun de nous ne s’est acheté ce penchant au centre commercial. Nous l’avons reçu malgré nous comme un fait clair qu’on ne peut contester.

Jusque-là, ce sont les faits. Mais qu’est-ce qu’on en fait ? N’y a-t-il pas un moyen de changer ? De le surmonter ? Quelque chose ?

Bien sûr que si. La Torah dit à l’homme : premièrement, accepte ta situation avec joie, et justement quand ça ne va pas, quand le mauvais penchant noircit tout le tableau. De plus, elle nous enseigne que pour surmonter le mal, « s’éloigner du mal », nous devons faire usage de la force exceptionnelle qu’on nous a donnée : la prière !C’est en fait l’explication de la Guemara citée plus haut : que seul le Saint, béni soit-Il, peut aider l’homme.

L’homme doit être conscient des forces qu’il a en lui, dont le mauvais penchant- qui est une force extraordinaire pour le bien, ou pour l’inverse, D.ieu préserve, et de quels outils  dispose-t-il pour lutter–la principale arme reste  la prière, grâce à laquelle il pourra vaincre son mauvais penchant.

Comme on le sait, chaque jour de l’année est propice à la réussite du travail spirituel de l’homme. Mais il est des périodes durant lesquelles on reçoit un levier, la possibilité d’atteindre un point spécifique grâce à un coup de pouce du ciel. Par exemple, le mois d’Eloul, qui est le mois de la miséricorde, du pardon et de la téchouva. Et l’essentiel, de  la téchouva –repose sur la la réparation des mauvaises moeurs –l’alliance endommagée-, comme le dit Rabbi Nah’man de Breslev- qui est le cœur de notre préparation à Roch Hachana et de la glorification du Créateur du monde. De là, on peut réparer le monde de tous ses dégâts, des dégâts dont la source est la faute de Adam et Eve qui ont, en cela, causé la destruction la plus grande et grave que le monde ait connu, en passant par toutes les destructions physiques et jusqu’à celle dans laquelle nous nous trouvons actuellement : la perte de raison, quand la stupidité des envies s’empare fermement de la royauté.

Le peuple d’Israël a traversé, et traverse encore, la terrible souffrance de la prolongation de l’exil, des difficultés dans tous les domaines, en général et en particulier, et n’a toujours pas été délivré. Et de jour en jour, les problèmes sont plus grands que ceux des jours précédents, pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que nous ne comprenons pas vraiment et en profondeur que notre travail essentiel dans ce monde est celui de la sainteté personnelle et de la foi, La lutte est basée sur deux lois « éloigne-toi du mal et fais le bien », le travail sur la sainteté intime correspondant à « éloigne-toi du mal » et le travail sur la foi correspondant à « fais-le bien »; et de ces deux éléments, découlent toutes les bonnes choses, ou l’inverse, D.ieu préserve.

Dans les prières de Chabat et des fêtes, nous demandons : « Sanctifie-nous par Tes commandements ». Mais en fait, c’est assez difficile à comprendre, pourquoi demander que les commandements –mitsvotes-nous sanctifient ? Est-il possible que les mitsvotes ne sanctifient pas l’homme,-elles sont elles-mêmes sainteté ? En fait cette prière de nous sanctifiés est la base de la sainteté personnelle. En fait nous demandons de recevoir, au travers des mitsvotes, les outils nécessaires et la force de nous sanctifier dans l’alliance de sainteté, il nous faut donc le demander clairement. Le but de la Torah et des mitsvotes, c’est de donner à l’homme la force d’être saint, de lui donner les outils nécessaires pour connaitre son Créateur. C’est là-dessus que nous devons toujours  concentrer dans notre étude et nos mitsvotes, en mettant l’accent sur les deux fondements que sont : « éloigne-toi du mal et fais le bien » –la sainteté personnelle et la foi.

Rabbi Nah’man de Breslev dit (Likoutey Moharanל”ז) que tout le but du service Divin est « de connaitre Hachem, béni soit-Il » etc., c’est ce qui concerne la foi : le fondement du « fais le bien ». Mais ce n’est pas suffisant, car nous avons besoin des deux fondements de façon à ce que tout le but de la Torah et des mitsvotes soit de nous sanctifier dans une alliance de sainteté, comme il écrit : « Soyez saints car je suis saint ». Nous étudions donc la Torah et nous observons les mitsvotes pour recevoir la force de nous éloigner du mal -dont l’essentiel , le mal général dont découlent toutes les souffrances et les difficultés- ainsi que la force de faire le bien, dont l’essentiel est de croire en le Créateur du monde : le bien général dont découlent toutes les bonnes choses.

Ces fondements importants, nous les trouvons également dans le Chéma, que nous lisons deux fois par jour, le matin et le soir, et qui sont la base du judaïsme : « Et ne courez pas après vos cœurs et après vos yeux ». « Après vos cœurs », ont dit nos sages, c’est l’hérésie, ne pas délaisser la foi. « Après vos yeux », c’est la prostitution : ne pas tomber dans la débauche. S’il en est ainsi, la conclusion est très claire : c’est là l’essentiel du travail de chacun d’entre nous ici, dans ce monde. La destruction a son origine dans la débauche. C’est la racine, c’est le péché originel. Le serpent a vu Adam et Eve s’unir et a eu envie –voici la première faute liée au regard dans la création, qui a poussé le serpent à tenter Eve avec le fruit de l’arbre de la connaissance, une faute qu’elle a essentiellement commise avec ses yeux : « Et la femme vit que l’arbre était bon pour se nourrir, et désirable pour les yeux etc. » Jusque-là, le monde était pur, sans aucune emprise d’impureté ou de mensonge, à part l’épreuve isolée de l’arbre de la connaissance. Mais immédiatement après qu’ils aient fauté, le monde fit une grave chute et c’est à ce moment que s’amorça une souffrance humaine sans fin, qui est entièrement due à ce péché. Et tant que les hommes ne comprendront pas qu’une sexualité sans sainteté  est la racine de toutes les souffrances et du chaos qui existent partout dans le monde, les gens continueront à souffrir, D.ieu préserve.

Un des outils extraordinaires dont nous disposons pour lutter contre ces perversions, comme nous l’avons vu, est la prière. Et comme le dit Rabbi Nah’man de Breslev, la prière a un pouvoir énorme, et “elle est  le niveau le plus élevé de tous les échelons ». La prière personnelle, l’isolement hitbodédout dont parle Rabbi Nah’man, est le travail principale qu’on attend de nous (car le travail, c’est la prière). Nous n’avons aucun autre moyen de traiter les mauvaises tentations et de travailler sur nos mauvais traits de caractères. La prière est l’outil grâce auquel nous sollicitons la grande puissance du Créateur pour nous aider à surmonter le mauvais penchant. C’est le travail personnel que chacun doit faire avec soi-même ici, et sans cela, il est impossible de surmonter le feu des envies, le feu du mauvais penchant qui essaie en permanence de faire trébucher et tomber la personne dans un puit sans fond. Sans cela, l’exil se prolonge et la rédemption est retardée.

Et aujourd’hui plus que jamais, nous devons agir de toutes nos forces. Chaque jour, consacrer du temps, au moins une heure, et travailler sur ces deux fondements essentiels et primordiaux : la foi et la sainteté personnelle.  Cela veut dire prier pour s’élever sur l’échelle de la spiritualité et surtout sur ces deux points puisqu’ils sont la racine et le fondement de chaque personne en particulier et du peuple d’Israël en général. Et c’est ce qui est rapporté dans le testament de Rabbi Yehuda le Hassid, dans ce qui est dit sur Avraham Avinou : « Pour diriger ses enfants et les membres de sa famille après lui », il est fait ici référence à la question de la sainteté. Tout ce que l’homme doit inculquer à ses enfants, sa famille et toute personne qui est sous sa responsabilité, se rapporte à la sainteté.

Ce travail n’est pas réservé à l’élite et aux justes, mais incombe à tout le peuple d’Israël. Cependant, dans la pratique, ce n’est pas ce qui se passe. Sur le Mont Sinaï, le Créateur dit au peuple d’Israël : « Et vous, retournez ». Ils n’ont pas prêté attention à ces paroles en profondeur, ni au fait que le Créateur dit à Moché : « Et toi, ici, tiens-toi à Mes côtés » -eux aussi auraient dû en tirer une leçon pour eux-mêmes, eux aussi auraient dû aspirer à un tel niveau de sainteté. Et même si l’homme est au niveau de « retournez  », il doit croire que par le travail –la prière- il arrivera au niveau de « tiens-toi à Mes côtés » comme Moché Rabénou, pas moins ! Moché Rabénou n’a-t-il pas été nouveau-né, et enfant, comme eux ? C’est un message que Rabbi Nah’man enseigna à ses élèves à d’innombrables reprises : s’il a eu le mérite d’atteindre le niveau auquel il est arrivé, ce n’est que grâce à ses efforts et son travail, et tout homme qui se donnera du mal aura le mérite d’atteindre des niveaux élevés.

Chaque jour de l’année est propice pour prendre sur soi de se concentrer sur ce travail précieux, et surtout maintenant, pendant les derniers jours du mois d’Eloul, lorsque le roi nous attend dans les champs, qu’Il vient à notre rencontre, prêt à nous aider, à nous donner, si seulement nous demandons, si seulement nous le voulons.
Et puissions-nous avoir le mérite de réaliser le verset « et il se tenait, ce jour-là, sur le Mont des oliviers etc. », qui suggère le fait que lorsqu’on travaille sur ces deux fondements, qui sont comme les deux jambes qui soutiennent tout le judaïsme, on a le mérite de voir la délivrance complète ; qu’elle arrive rapidement et de nos jours, Amen ! 

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