Nous pouvons tous atteindre le Ciel

Hachem ne s'offusque guère de nos fautes. Il est le premier à savoir dans quel monde nous vivons et notre petitesse spirituelle...

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

 

La semaine prochaine, nous fêterons Yom Kipour (le jour du Grand Pardon). Ce n’est sans doute pas un hasard si ce jour succède au jour de Roch Hachana (le jour de l’an juif.)
 
Il est intéressant de noter que lors de Roch Hachana, nous ne faisons presqu’aucune mention de nos fautes et du pardon que nous pourrions demander à Hachem. Plutôt, le sujet essentiel des prières de Roch Hachana est de déclarer D-ieu comme étant notre Roi et qu’à ce titre, nous Lui dévouons notre vie entière. De fait, c’est seulement après avoir déclaré notre volonté de faire le Créateur notre Roi que nous pouvons Lui demander pardon.
 
Se donner un Roi
 
S’excuser n’est pas facile. Le plus souvent, nous évitons de le faire. Sommes-nous arrivés en retard à un rendez-vous ? “Le pneu de ma voiture a crevé” disons-nous pour nous excuser ; avons-nous oublié la date d’anniversaire de notre femme ? “Si tu savais la tension qui règne au bureau,” rétorquons-nous ; avons-nous perdu un objet ? “Quelqu’un me l’aura volé” pensons-nous. Etc.
 
Même si ces réactions ont une part de vérité, elles aboutissent cependant toutes à la même chose : nous dédouaner de notre responsabilité. Nous savons qu’un pneu crève à l’occasion ; prenons cela en considération lorsque nous calculons notre heure de départ. Si nous avions rendez-vous pour recevoir 150 000 euros d’une personne généreuse, la tension qui règne au bureau aurait-elle des chances de nous faire oublier ce rendez-vous important ? Si nous avons perdu un objet, cela nous a-t-il réellement fait réaliser qu’il existait des voleurs ? Ne le savions-nous pas avant ?
 
Dans le domaine spirituel, nous agissons souvent de la même façon. Avons-nous oublié de prononcer une prière ? “Personne me l’a apprise !” Ne pensons-nous pas souvent à D-ieu ? “J’ai tellement de choses en tête !” Avons-nous perdu le souvenir de la véritable signification de vivre en tant que juif-ve ? “Je ne sais pas à qui m’adresser pour l'apprendre !“ Dans tous ces cas aussi, nous disons au Maître du monde que cela n’est pas de notre faute.
 
C’est pour commencer à rectifier cette situation que nous proclamons à Roch Hachana qu’Hachem est notre Roi. Après l’avoir oublié tant de jours pendant l’année, il est bien de nous le rappeler. La sonnerie du chofar nous a aidés à nous réveiller de notre torpeur spirituelle et nous nous présentons devant D-ieu le jour de Yom Kipour en sachant à qui nous nous adressons.
 
Un pardon essentiel
 
Parce que nous avons fait ce que nous avons fait, nous devons impérativement demander pardon. Cependant, ce n’est pas avec le cœur triste que nous devons formuler notre demande ; plutôt, c’est le cœur rempli d’espoir que nous nous tournons vers D-ieu. L’espoir est double : celui de savoir que notre prière sera acceptée et celui de vouloir définitivement changer notre façon d’agir.
 
Avant tout, essayons de ne pas commettre la faute dont nous avons fait référence plus haut et qui consisterait à chercher un nombre infini de prétextes pour expliquer nos écarts. Il est plus honnête de dire à D-ieu : “J’ai fait ce que j’ai fait parce que je T’ai oublié” ; “Je me suis écarté de Toi parce que je me suis donné le premier rôle” ; “J’ai couru après les vanités de ce monde car je recherche les plaisirs immédiats et faciles”…
 
Lorsque notre pardon prendra les formes d’un pardon véritable, nous sentirons notre cœur s'alléger d'un poids important. C'est de cette légèreté que notre espoir né. D-ieu ne peut pas refuser une téchouva (un repentir) complète ; si nous parvenons à la faire, nous ressemblerons à un nouveau-né devant son père : blanc comme la neige.
 
C'est parce que nous désirons commencer l'année d'un poids léger que nous devons accorder la plus grande importance à notre pardon. C'est précisément parce que l'enjeu est de taille que notre mauvais penchant fera tout pour nous le rendre inaccessible.
 
Une des tactiques préférées des forces du mal pour nous empêcher de nous rapprocher d'Hachem est de nous faire croire que le Créateur désire que nous soyons parfaits. Selon cette logique : Hachem nous aimerait seulement dans les cas où nous ne fautons pas. Il n'y a rien de plus faux que de penser cela.
 
Si nous fautons, c'est parce que D-ieu nous en a laissés la possibilité. Rien n'aurait été plus facile pour Lui que de nous créer sans mauvais penchant ; c'est ce dernier qui nous pousse à faire des bêtises. En son absence, nous serions tous des anges. C'est parce qu'Hachem le désirait autrement, que nous sommes des êtres humains empêtrés dans leurs défauts, leurs obsessions…
 
Fauter… mais ne plus vouloir            
 
En règle générale rien ne sert de mentir et Yom Kipour ne fait pas exception. Si nous devions promettre à D-ieu que nous allons être des anges, des êtres parfaits qui ne fautent jamais… cela serait déprimant. Qui peut réellement croire qu'il atteindra ce niveau ?
 
Plutôt, l'essentiel consiste à promettre à D-ieu deux choses : que nous ne désirons plus fauter et que si nous le faisons, nous nous tournerons vers Lui pour lui demander Son aide. Si nous réalisons pleinement cela – et que nous agissons en conséquence – notre rapprochement d'avec le Divin sera spectaculaire.
 
Hachem ne s'offusque guère de nos fautes. Il est le premier à savoir dans quel monde nous vivons et notre petitesse spirituelle. Cependant, si nous ne désirons pas bien faire, cela est plus grave. Également, si lorsque nous fautons, nous oublions de faire appel au Maître du monde, cela équivaut à se placer complètement en dehors de l'Influence divine, que D-ieu nous protège.
 
Ainsi, à Yom Kipour nous demandons réellement pardon à notre Roi ; nous Lui crions : “Pardonne-nous !” Ce cri du fond du cœur peut percer les barrières les plus résistantes. Nous promettons également de faire ce qui est en notre pouvoir pour ne plus tomber et de demander l'assistance céleste dès que le besoin s'en fera sentir. En aucun cas, nous jouons “perso” et ne laissons l'impression que nous pouvons mener notre vie tous seuls-les.
 
Considéré sous cet aspect, Yom Kipour conclut le processus commencé le mois précédent, avec la récitation des prières des Séli'hoth. C'est en criant “Je Te demande pardon” que nous ouvrons les portes du ciel. Quels changements fondamentaux chez la personne qui vit un tel Yom Kipour !
 
Puissions-nous tout tenter afin de vivre ce moment exceptionnel ! Lorsque nous nous tournons vers le Maître du monde pour Lui demander pardon, que nous Lui déclarons notre volonté de bien faire et notre promesse de faire appel à Lui – dans tous les cas – nous sommes des êtres humains qui frisent la perfection.
 
Le sentiment d'atteindre ce niveau nous procurera une joie et un bonheur incomparables à ce que le monde matériel peut nous offrir.
 
 
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