Le mois d’Eloul

 Après la fatigue et la chaleur, il arrive. Pleins de forces et chargé d’espérances et de promesses. Il ne nous reste qu’à profiter du cadeau que ce mois nous apporte sur ses ailes.

Pendant les grosses chaleurs du mois d’Av, on se réfugie dans les maisons rafraichies par les ventilateurs et l’air conditionné, on fuit et on se protège du soleil brûlant qui met à la lumière chacun de nos défauts, tout cela, à bout de forces.

Et parfois, cette chaleur nous fait sortir dehors – vers les vacances et les divertissements, les hôtels et les chalets, la piscine et la mer. Le corps en a envie, mais l’âme est fatiguée. On veut du repos, du calme, ne penser à rien, recharger les batteries, un peu de vacances. On veut quelque chose.

La fatigue donne le ton. La chaleur, la fin de l’année, la fatigue du corps et de l’esprit, nous font sombrer dans le côté matériel de la vie. Certains appellent cette période “l’entre-temps” – une bulle de temps. Nous sommes coupés de notre travail sur nous-mêmes. Déconnectés de la spiritualité.

Comme si on avait mis nos pensées et nos sentiments de côté, en faisant de notre mieux pour indemniser et apaiser notre corps. Se reposer. Prendre des forces. Ou tout simplement, survivre. Jusqu’à la prochaine période positive qui nous fera tellement de bien.

C’était le mois d’Av.

Et voici Eloul !

Eloul est le dernier mois de l’année. Il est le seuil de la nouvelle année, qui sera porteuse de bonnes choses, si D.ieu veut. Ce seuil, plus on l’embellira, construira notre sentiment envers l’année qui approche. Plus on s’investira dedans, plus la nouvelle année lui ressemblera, se profilant dans la brume automnale du mois d’Eloul.

Le mois d’Eloul n’est pas juste un mois de clôture, c’est un mois de préparation pour le grand départ.

Eloul est le mois le plus spécial de l’année. Un mois sans fête. Mais il est une fête à lui seul.

Se lever très tôt (chez les séfarades) pour les seli’hotes et le son du chofar qu’on entend de différents endroits.

Les gens sortent de chez eux avant l’aube, ou parfois même à minuit, recouverts de leurs talits (châles de prière), tels des anges.

Les airs des seli’hotes raisonnent dans les synagogues, dans différents accents et différentes variantes.Le Kotel prend un air de fête, qu’on peut ressentir jusqu’au plus profond de son âme.

Certaines femmes se lèvent plus tôt pour accompagner les hommes d’une tasse de café chaud, de leur prière, cherchent à participer à ces merveilleux moments.

L’âme est excitée. Tout le monde se soucie d’elle. La voilà qui sort du corps qui la contrôlait le mois précèdent et s’enflamme vers de nouveaux sommets.

Voici le roi qui arrive !

Et nous nous tournons vers l’extérieur, sortant de nous-mêmes. D.ieu est descendu marcher dans les champs. Ne sortirons-nous pas également ?

Nous recherchons Sa proximité. Nous la ressentons de toute notre âme, qui a soif de l’amour de D.ieu, de Sa miséricorde, de Son pardon et de Ses promesses réconfortantes.

Notre âme a soif de sainteté.

Voici Eloul.

Et on a l’impression que ce Eloul n’en finit pas.

Un merveilleux mois d’espoir, de prière et de promesses.

Un mois plein de possibilités, qui sont toutes en nous, des possibilités que nous sommes les seuls à pouvoir découvrir.

Cette année, avec l’aide de D.ieu, nous serons meilleurs. Nous serons plus joyeux. Cette année sera mémorable. Cette année, nos enfants nous apporteront beaucoup de satisfactions.

Cette année, les maris renforceront leurs bonnes midotes et s’investiront beaucoup plus dans l’étude de la Torah.

Cette année, nous surmonterons nos mauvais traits de caractère. Nous serons plus patientes, nous serons plus modestes et plus humbles, nous renforcerons plus les autres, et nous serons nous-mêmes plus fortes.

Cette année, dès le mois de Tishri, lorsque nous glorifierons à nouveau le Saint béni soit-Il comme nous le faisons chaque année, nous regarderons la nouvelle année avec des yeux pleins d’espoir et de confiance.

Car cette année s’annonce meilleure que toutes les autres !

Cette année, nous allons être tellement bons ! Le Créateur nous aime toujours, mais cette année, nous lui donnerons une satisfaction particulière.

Car voilà Eloul qui arrive, et avec lui, les nouvelles opportunités, possibilités, et de nouvelles forces grandissent en nous.
Saurons-nous les utiliser ?