Apprendre à marcher spirituellement – Noa’h

Lorsqu'une personne brûle d'un attachement spirituel important, D-ieu doit prendre de la distance…

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le Ba'al Chem Tov

Posté sur 06.04.21

“Tu feras une fenêtre à l'arche” (Béréchith 6:16)

En hébreu, le mot “téva” (arche) veut également dire “mot”. Ainsi, “Tu feras une fenêtre à l'arche” fait allusion au fait qu'une fenêtre permet à la lumière de passer et d'éclairer. Le verset signifie : “Vos prières à D-ieu doivent être lumineuses” (Ba'al Chem Tov).
 
Tout le monde savait que Rav Chlomo était un homme pieux et érudit et qu'il était grandement fier de ses succès dans l'étude de la Tora. Un certain jour, il trouva un livre saint obscur dans lequel était écrit qu'une personne qui s'abstient de converser d'une façon futile pendant une durée consécutive de quarante jours, reçoit le Roua'h Haqodech (l'inspiration divine).
 
Rav Chlomo désirait désespérément obtenir un Roua'h Haqodech équivalent à celui de son Rabbi, le Ba'al Chem Tov. Conséquemment, il décida de ne pas parler pendant quarante jours consécutifs, même avec sa femme. Après cette longue période, Rav Chlomo constata qu'il n'avait toujours pas l'inspiration divine. Découragé, il se rendit chez le Ba'al Chem Tov pour obtenir une explication.
 
Il raconta son histoire au Ba'al Chem Tov en concluant : “Rabbi, j'ai fait ce que je devais faire, mais je n'ai pas reçu une once de Roua'h Haqodech. Pour quelle raison ?”
 
“As-tu prié pendant ces quarante jours ?” demanda le Ba'al Chem Tov.
 
“Évidemment Rabbi, trois fois par jour… et avec quel soin !”
 
“As-tu lu les Téhilim (Psaumes) ?”
 
“Absolument. En fait, j'ai lu le livre entier des Psaumes chaque jour,” répondit Rav Chlomo.
 
“As-tu récité tes prières et les Téhilim avec 'qavana' (pensées kabbalistiques) ?” demanda le Ba'al Chem Tov.
 
“Bien sûr, Rabbi ! Je prie toujours avec les intentions les plus saintes !” répondit Rav Chlomo.
 
“Dans ce cas,” continua le Ba'al Chem Tov, “si l'on considère que tu as récité les mots saints avec les intentions les plus pieuses, tel que tu me l'as dit, il est évident que les mots des prières et des Téhilim que tu as récités représente ce qui est pour toi une conversation futile.”    
 
Apprendre à marcher
 
“Ceci est l'histoire de Noé. Noé fut un homme juste, irréprochable, entre ses contemporains ; Noé marchait avec D-ieu.” (Béréchith 6:9).
 
Cependant, à propos d'Avraham, il est écrit : “D-ieu, devant qui je marchais” (ibid. 24:40). Noé avait besoin de l'aide de D-ieu, ainsi que de Son support, tandis qu'Avraham se renforça et marchait grâce à sa propre vertu (Rachi).
 
Un certain jour, un des disciples du Ba'al Chem Tov lui demanda : “Pour quelle raison une personne qui 'colle' à D-ieu, et qui sait dans son âme qu'elle est proche de Lui, peut perdre soudainement ce sentiment de dévéqouth (attachement spirituel) et se trouver éloignée du Créateur ?”
 
Le Ba'al Chem Tov répondit avec une parabole. Lorsqu'un père désire apprendre à marcher à son enfant, que fait-il ? Il met son fils debout à quelques pas de lui ; ensuite, il tend les bras et l'enfant se met à marcher en se dirigeant vers son père. Lorsque l'enfant se rapproche des bras de son père, celui-ci recule quelque peu afin que son fils puisse se rapprocher de lui de nouveau.
 
De cette façon, l'enfant apprend à marcher. Si le père ne reculait pas à chaque fois, l'enfant pourrait marcher seulement quelques mètres, de l'endroit où son père l'avait mis debout au commencement. Cependant, parce le père prend régulièrement de la distance, l'enfant continue à avancer.
 
C'est de cette façon que D-ieu établit un rapport avec Ses créatures. Lorsqu'une personne brûle d'un attachement spirituel important, D-ieu doit prendre de la distance ; autrement, le sentiment de dévéqouth de cette personne ne pourrait pas rester fort et se produire régulièrement. Cependant, parce que D-ieu “recule” de quelques pas, la personne doit constamment renouveler et renforcer son sentiment de dévéqouth.
 
C'est l'allusion faite par le Roi David dans les Téhilim (Psaumes 48:15) : “Il nous dirigera éternellement.” Selon Rachi : “De la même façon qu'un homme dirige son jeune fils, doucement.” (Touré Zahav, Roch Hachana)
 
Pour cette raison, D-ieu est appelé “le D-ieu caché”. De fait, un Tsadiq ne pense jamais qu'il a atteint la perfection dans son service de D-ieu. Plutôt, il lui semble qu'il est toujours très loin de Lui. L'objectif est de lui permettre de se rapprocher encore plus de D-ieu. Cela est la signification de : “Il nous dirigera éternellement.”  C'est parce qu'Il reste caché que D-ieu pourra toujours nous guider. De la sorte, nous pourrons nous rapprocher de Lui. (Qédouchath Levi, Chémoth)  

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