Le départ – Vayélekh

Le lendemain, pendant les prières du matin, il eut un pressentiment que le Ba'al Chem Tov allait bientôt mourir.

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le Ba'al Chem Tov

Posté sur 06.04.21

“Le Seigneur dit à Moïse : ‘Voici que tes jours approchent de leur terme’.” (Deutéronome 31:14).

À la suite de la révélation de Rabbi Israël ben Eliezer, le Ba’al Chem Tov, comme un grand leader mystique du peuple juif, de nombreuses communauté juives s’attachèrent à lui et leurs membres devinrent ses sympathisants, particulièrement en Pologne. En peu de temps, le nombre d’étudiants du ‘hassidisme devint très important. Cependant, l’heure arriva, trop tôt sembla-t-il, pour le Ba’al Chem Tov de quitter ce monde et rejoindre le prochain.
 
Lors de la fête de Pessa’h (Pâques) de l’année juive 5520 (1760), Rabbi Pin’has de Koretz vint rendre visite à son Rabbi, le Ba’al Chem Tov. La veille du septième jour de la fête, Rabbi Pin’has se sentit très faible et décida de ne pas se rendre au miqwé (bain purificateur) comme il faisait habituellement chaque veille de fête.
 
Le lendemain, pendant les prières du matin, il eut un pressentiment que le Ba’al Chem Tov allait bientôt mourir. Rabbi Pin’has se mit à prier avec encore plus d’intensité, en suppliant Hachem d’annuler le décret céleste qui avait été passé contre le Ba’al Chem Tov. Cependant, malgré ses efforts, il sentit qu’il était incapable d’inverser la décision qui avait été prise et il commença à regretter profondément de ne pas être allé au miqwé la veille au soir.
 
Par hasard, après les prières du matin, le Ba’al Chem Tov demanda au Rav Pin’has s’il était allé au miqwé la veille de la fête. Lorsqu’il lui répondit dans la négative, le Ba’al Chem Tov répliqua : “Il est maintenant trop tard pour rectifier cela.”
 
Après la fête de Pessa’h, le Ba’al Chem Tov tomba malade. Malgré son état précaire, il ne dit rien à ses sympathisants et il continua à prier devant l’Aaron HaQodech (l’Arche dans laquelle est posée le rouleau de la Loi dans chaque synagogue). Même si le Ba’al Chem Tov aurait pu informer ses plus proches sympathisants, ceux qui pouvaient modifier la nature du décret céleste grâce à leurs prières, il préféra les envoyer en mission dans les communautés avoisinantes.
 
Rabbi Pin’has, sachant que le décret avait été passé contre le Ba’al Chem Tov, préféra ne pas rejoindre son domicile et resta auprès du Tsadiq.
 
La veille de la fête de Chavou’oth (la fête du don de la Tora), tous les sympathisants du Ba’al Chem Tov se réunirent autour de lui dans le but d’apprendre la Tora toute la nuit, comme cela est la coutume pour cette fête. Le Ba’al Chem Tov développa plusieurs interprétations brillantes sur la portion de la Tora qui était lue cette semaine-là et sur le sens profond de la fête de Chavou’oth. Le matin, il demanda à ses plus proches sympathisants de se réunir dans sa chambre.
 
Le Ba’al Chem Tov informa Rabbi Leib Kessler et plusieurs autres personnes de commencer à préparer ses funérailles. Dans la mesure où ces personnes étaient membres de la société locale des pompes funèbres et qu’elles étaient versées en la matière, il leur montra les signes de sa maladie sur son corps et la façon dont l’âme émane de chacune d’entre elles. Ensuite, il leur demanda d’assembler un minyan (un groupe de dix hommes) et de prier avec lui.
 
Avant que la prière commence, il dit : “Bientôt, je serai avec le Saint, béni soit-Il.”
 
Après les prières, Rabbi Na’hman de Horodenka alla au Beith Medrach (hall d’étude) afin d’y prier pour le Ba’al Chem Tov. Peu de temps après, le Ba’al Chem Tov dit : “Ses pétitions sont vaines. Sans doute, s’il avait pu franchir les Portes célestes à l’époque où j’étais moi-même habitué à les franchir, ses prières auraient sans doute pu m’aider.”
 
À cet instant, l’âme d’un homme décédé vint rendre visite au Ba’al Chem Tov dans le but de lui demander sa délivrance. Le Ba’al Chem Tov le réprimanda en lui disant : “Pendant quatre vingt années, vous avez déambulé et vous n’avez pas prit la peine de venir me voir ; seulement aujourd’hui que je vais mourir, vous vous décidé à venir ? Sors d’ici, racha’ (mauvaise personne) !”
 
Immédiatement, le Ba’al Chem Tov avertit son gabbaï (la personne responsable du bon déroulement de la synagogue) de ce qui venait d’arriver. Il lui dit : “Dépêche-toi de prévenir tout le monde afin que personne ne sorte ; j’ai mis en colère cette âme et elle pourrait faire du mal à une personne.”
 
Avant que le gabbaï ait eu le temps de prévenir toute la communauté, l’âme avait frappée : la fille du gardien de la synagogue avait été blessée.
 
Lorsque le gabbaï revint afin d’informer le Ba’al Chem Tov des derniers évènements, il entendit celui-ci dire : “Je t’accorde ces deux heures. Ne me torture pas.”
 
Le gabbaï demanda : “Rabbi, à qui parlez-vous donc ?”
 
Le Ba’al Chem Tov répondit : “Ne vois-tu pas l’ange de la mort ? Auparavant, il s’échappait toujours à ma vue. Maintenant que le contrôle sur ma personne lui a été donné, il se tient devant moi en se moquant de moi.”
 
En début d’après-midi, après les prières de matin, les gens de la ville vinrent rendre visite au Ba’al Chem Tov. Personne ne les avait informées de la santé du Ba’al Chem Tov. Comme à son habitude, le Tsadiq fit un discours brillant à propos de la Tora.
 
Plus tard dans la journée, pendant le repas du jour de fête, il demanda au gabbaï de verser de l’hydromel dans un grand verre. À la place, le gabbaï utilisa un verre d’une taille modeste. Le Ba’al Chem Tov railla : “Un homme n’a aucun pouvoir le jour de sa mort : même le gabbaï ne m’écoute pas.” Ensuite, il dit : “Jusqu’à aujourd’hui, je vous ai rendu service ; maintenant, c’est votre tour de me rendre service.”
 
Tous les proches disciple du Ba’al Chem Tov étaient assis dans sa chambre, tandis que lui-même était allongé dans son lit. Il leur fit un signe et dit : “Mes amis, lorsque je quitterai ce monde, les deux horloges de cette pièce s’arrêteront.”
 
Quelques minutes plus tard, tandis que le Ba’al Chem Tov se lavaient les mains, les disciples constatèrent que les aiguilles de la grande horloge s’étaient arrêtées. Ils se tinrent debout devant l’horloge afin que le Ba’al Chem Tov ne puisse pas en voir les aiguilles.
 
Il leur dit : “Mes amis, je ne suis pas soucieux pour moi-même car je sais que dès l’instant où je quitterai ce monde, j’entrerai immédiatement dans le monde prochain.”
 
Le Ba’al Chem Tov s’assit dans son lit et demanda à ses disciples de se réunir autour de lui. Il leur parla de la Tora et de la colonne sur laquelle la personne monte du paradis inférieur au paradis supérieur. Il leur dit également que cela se reproduisait pour chacun des quatre mondes. Ensuite, il décrit le monde des âmes et il expliqua l’ordre de la prière. Il les instruisit de réciter avec lui la prière : “Puisse la bonté du Seigneur, notre D-ieu, être avec nous.”
 
Le Ba’al Chem Tov s’allongea et se releva à plusieurs reprises. Pendant tout ce temps, il se concentrait sur les kavanoth (intentions) mystiques jusqu’au point où les disciples ne pouvaient plus distinguer les syllabes qu’il prononçait. Finalement, il s’allongea et leur demande de la couvrir d’un drap. Il commença alors à trembler, comme s’il récitait la prière du Chemoné ‘Esré. Doucement, il se calma. À cet instant, les disciples constatèrent que les aiguilles de la deuxième horloge venaient de s’arrêter. Ils attendirent un long moment, mais le Ba’al Chem Tov ne bougeait plus. Une personne posa une plume sous son nez afin de constater s’il respirait encore. Ils réalisèrent qu’il était mort.
 
Rabbi Ya’aqov de la sainte communauté de la ville de Medzibouz, raconta que Rabbi Leib Kessler vit le départ de son âme sous la forme d’une flamme bleue.
 
* * * * *
 
“Ce jour-là, Ma colère s’enflammera contre lui, Je les abandonnerai, Je leur déroberai Ma face et il deviendra la pâture de chacun et nombre de maux et d’angoisses viendront l’assaillir.” (Deutéronome 31:17)
 
Le Ba’al Chem Tov raconta le parabole suivante :
 
Un jour, un roi ordonna [à un de ses serviteurs] de frapper et de punir son fils, le prince, parce qu’il avait péché. Cependant, aussi longtemps que le roi le regardait, le serviteur avait trop peur pour lever la main, même si le roi lui-même lui avait ordonné de frapper le prince.
 
Que fit le roi ?
 
Il cacha sa face afin de ne pas voir ce qui allait se passer. Immédiatement, le serviteur commença à frapper le prince jusqu’au moment où celui-ci regretta ses fautes et désira se repentir. À cette fin, le fils poussa des cris pour attirer l’attention de son père, le roi.
 
Il en est de même avec D-ieu. Aussi longtemps que celui-ci surveille d’un œil les enfants d’Israël, les forces du jugement ne peuvent les atteindre. De fait, nous sommes appelés les enfants d’Hachem. Il est écrit dans les Psaumes (104:29) : “Tu dérobes Ta face et ils sont dans l’épouvante.”  
 
 
Nous remercions la Fondation du Baal Shem Tov pour son aide précieuse. Afin d’en savoir plus sur le Baal Shem Tov, nous vous invitons à visiter le site Internet de la Fondation : http://www.baalshemtov.com/

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