Le secret du chofar-Zoth Habrakha

“Dans le palais du Roi, il existe de nombreuses portes et chacune exige sa clé particulière si on désire l'ouvrir. Cependant, il existe une autre façon de procéder afin d'ouvrir...

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le Ba'al Chem Tov

Posté sur 06.04.21

“Vous ferez retentir le son du chofar à travers tout votre pays.” (Lévitique 25:9)

“Au septième mois, le premier jour du mois, aura lieu pour vous un repos solennel ; commémoration par des sons de chofar, convocation sainte.” (Lévitique 23:24)
 
Un certain jour, le Ba’al Chem Tov demanda à un de ses proches disciples, Rav Wolff Kitzis, de venir le voir.
 
Rav Wolff, accepterais-tu de nous faire l’honneur de sonner dans le chofar pendant les prières de Roch Hachana ?” lui demanda le Ba’al Chem Tov.
 
“Évidemment,” répondit immédiatement Rav Wolff, “même si je ne me sens pas qualifié pour une telle sainte tâche.” Rav Wolff rajouta : “Vous pourriez m’apprendre les pensées que je devrais avoir pendant que je sonne les différentes sonneries du chofar ; je vous en serais extrêmement reconnaissant.”
 
Pendant les deux semaines qui précédèrent le jour de l’an juif, le Ba’al Chem Tov apprit à Rav Wolff les qavanoth (pensées) sur lesquelles il devait méditer lorsqu’il sonnerait du chofar. Rav Wolff commença à s’entraîner à sonner de la corne de bélier et à étudier avec beaucoup d’attention les qavanoth que le Ba’al Chem Tov lui enseignait.
 
Afin d’être certain qu’il ne les oublierait pas, Rav Wolff notait au fur et à mesure les qavanoth sur un bout de papier. Il notait toutes les significations mystiques des Noms Divins associés à chacune des sonneries du chofar. Son intention était de consulter ce papier lorsqu’il devrait sonner du chofar à la synagogue.
 
Le Ba’al Chem Tov s’aperçut que Rav Wolff noter tout ce qu’il lui disait à propos des qavanoth. Il lui dit : “Rav Wolff, penses-tu que tu dois absolument écrire toutes les qavanoth ? Il n’est sans doute pas très sage d’écrire de tels secrets ; de plus, je suis certain que tu te souviendras de toutes lorsque tu devras sonner du chofar.”
 
Cependant, Rav Wolff était une personne de type nerveux. Malgré l’avis du Ba’al Chem Tov, il continua à écrire toutes les qavanoth que le Ba’al Chem Tov lui enseigna. Avec beaucoup de précaution, il remettait chaque fois le morceau de papier dans sa poche.
 
Le premier jour de Roch Hachana, Rav Wolff se dirigea vers la synagogue, son papier de notes dans sa poche. Un coup violent de vent fit envoler ce dernier et il se perdit dans les airs, sans que Rav Wolff s’en aperçoive.
 
Lorsque le moment arriva de sonner le chofar, Rav Wolff sortit délicatement son chofar de son sac en velours. Il se dirigea ensuite vers le centre de la synagogue et avant d’arriver au bima (plate-forme centrale), il glissa sa main dans sa poche afin d’en sortir ses notes. Soudainement, Rav Wolff se figea : sa poche était vide ! Un sentiment de terreur l’envahit. Toutes ses notes à propos des qavanoth avaient disparues. Qu’allait-il faire ? Il fouilla toutes ses poches, mais rien n’y fit : sa note avait bel et bien disparue.
 
Toute la congrégation attendait avec impatience les sonneries saintes du chofar. Même si Rav Wolff était nerveux au plus au point, il n’avait pas d’autre choix que de s’exécuter et de commencer à sonner du chofar. Le moment était intense. Les prières de Roch Hachana étaient à leur pinnacle et les regards de tous se dirigeaient vers Rav Wolff. Celui-ci porta le chofar à sa bouche ; un silence parfait régnait dans la synagogue.
 
L’idée de sonner du chofar sans se souvenir d’aucune des qavanoth qu’il avait apprises du Ba’al Chem Tov avait plongé Rav Wolff dans un état de désespoir. Malgré tous ses efforts, pas une seule des pensées mystiques ne revenait à son esprit. “Non seulement j’ai perdu bêtement mes notes, mais en plus, je ne me souviens de rien de ce que j’ai appris !” Le cœur brisé, Rav Wolff commença à pleurer. Ne pouvant plus retarder le moment crucial, il commença à sonner du chofar, du mieux qu’il put.
 
Lorsque les prières furent terminées, le Ba’al Chem Tov s’approcha de Rav Wolff ; il lui dit : “Dans le palais du Roi, il existe de nombreuses portes et chacune exige sa clé particulière si on désire l’ouvrir. Cependant, il existe une autre façon de procéder afin d’ouvrir toutes les portes : en utilisant une hache. Les qavanoth mystiques que tu as étudiées représentent les clés de chaque porte. Ton étude a été faite avec une extrême attention et toutes les portes du palais céleste auraient s’ouvrir grâce à elle.
 
Cependant, un cœur brisé et humble possède le pouvoir de briser d’un seul coup toutes les portes. Mon cher Rav Wolff, c’est exactement ce que tu as accompli en sonnant du chofar comme tu l’as fait : les portes ont toutes étaient brisées en un seul coup.”

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