Elever notre passé

Parachat Matot : une personne accablée par ses désirs physiques, contaminant ainsi son âme, peut se purifier en redirigeant ces mêmes désirs -

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 19.10.21

«… Voici le décret de la Torah… l'or et l'argent, le cuivre, le fer, l'étain et le plomb – tout ce qui est créé dans le feu, vous le passerez dans le feu et il sera purifié… » (Nombres 31: 21-23).

La Torah nous donne une règle de base pour la purification d'un objet : le soumettre à la même source d'énergie qui l’a contaminé. D'une certaine façon, cela semble bizarre, mais en fait, c’est assez logique. Prenez par exemple une brochette en acier inoxydable que quelqu'un a utilisé pour faire rôtir de la viande non cacher sur le feu. La brochette devient taref, impropre à l'usage avec de la viande cacher. Si on la réutilise, la brochette contaminera la viande cacher et la rendra non-cacher. Mais, la brochette peut être purifiée ; il suffit de la passer dans le feu jusqu'à ce qu’elle devienne rouge.

Rabbi Nah’man nous enseigne qu'il n'y a pas de désespoir dans le monde. Une âme qui a été contaminée et rendue impure peut aussi se purifier. Elle aussi, est soumise à la même source d'énergie qui l’a contaminée, mais cette fois, elle canalise cette source d'énergie vers le côté de la sainteté, alors que dans le passé, elle l’utilisait dans le pêché.
 
Voici un exemple : si une personne a un problème de désirs physiques, contaminant ainsi son âme, elle peut se purifier en redirigeant ces mêmes désirs – dans toute leur puissance et leur ampleur- vers l’amour d’Hachem et de Sa Torah et Ses commandements.

Le Rambam enseigne ce principe de purification et le codifie dans ses lois de Téchouva : « Qu'est-ce qu’une Téchouva parfaite ? C’est quand une transgression passée se représente à la personne et que celle-ci a la possibilité de la commettre à nouveau, mais choisit de ne pas le faire, non pas par peur ou par incapacité mais parce qu’elle est animée par son désir de se repentir. Comment cela ? Dans le passé, tel homme entretenait une relation interdite avec une femme ; il la rencontre à nouveau et éprouve toujours une forte affinité envers elle. A nouveau, il se retrouve dans la même situation, mais cette fois, il abandonne la transgression et ne la commet pas. Ceci est le baal téchouva parfait… »

Les forces innées que nous avons en nous sont ahurissantes. L'âme est comme une puissance atomique – elle peut soit illuminer le monde ou bien le détruire, que D.ieu préserve.

Que penseriez-vous si quelqu'un vous disait qu’un de nos grands chefs spirituels contemporains était marié à une ancienne prostituée de Las Vegas ? Seriez-vous dégoûté ? Penseriez-vous que cette personne vous fait une mauvaise blague ?

Ce n’est pas une blague, c’est notre Tanakh, notre Bible. C'est très vrai. Le Livre de Josué raconte l’histoire de Rah’av, la prostituée qui vivait dans un logement construit dans la grande muraille extérieure de la ville de Jéricho. Elle avait une corde qui sortait de sa fenêtre et par laquelle ses clients grimpaient dans sa chambre. Pourtant, lorsqu’elle a décidé de changer sa vie, elle a utilisé la même corde pour permettre aux deux espions israélites d’escalader le mur, de se cacher sur son toit et de remplir leur sainte mission d'espionnage. Rachi explique qu'elle a utilisé exactement la même corde que par le passé. Rah’av dit : « Maître du monde, avec cette corde j’ai fauté, et avec cette corde, pardonne-moi ! »

Rah’av a changé sa vie du tout au tout. Son dévouement pour aider les espions était si grand qu'elle a mérité d'épouser Joshua, le successeur de Moïse et le leader du peuple juif ! Si cela ne témoigne pas de la puissance de la réparation, confirmée par la Torah, qu'est-ce qui pourrait en témoigner ? De plus, Rah’av a donné naissance à huit filles, toutes ont épousé des grands prêtres. Elle a donc été la grand-mère de huit autres Cohanims qui sont tous devenus de grands prophètes – Jérémie, H’ilkiya, Saria, Maasia, Baruch ben Neria, Chanamel, Shalum et Neria. Certains disent que H’ulda, la prophétesse, était aussi la progéniture de Rah’av.

De plus, Rah’av est considérée comme l'une des femmes converties les plus justes de tous les temps, avec Osnat (épouse de Joseph), Tsipora (la femme de Moïse), Batya (la fille de Pharaon), Ruth et Yaël (la femme de Hever le Kinnite).

Qu'apprenons-nous de tout cela ? Vous n’avez pas à jeter votre passé au loin ! Prenez votre pouvoir dans toute sa force et élevez-le ! Hachem vous a donné ce pouvoir et il veut tout simplement que vous le canalisiez dans la bonne direction. Si Rah’av en a été capable, alors chacun d’entre nous le peut certainement !

Traduit par Carine Rivka Illouz

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