La morale de la paracha – Vayélekh

On raconte sur l’un des grands de la génération précédente qu’on avait monté un complot contre lui jusqu’à le faire jeter en prison.

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 06.04.21

Quelque chose d’acceptable

Hachem dit à Moché: 'Voici que tes jours approchent de la mort'” (Deutéronome 31:14).
 
Rabbi Eliezer a dit : “Repens-toi un jour avant ta mort.” (Avoth 2, 10).
 
Ses élèves ont demandé à Rabbi Eliezer : “L’homme sait-il donc quel jour il va mourir ?”
 
Il leur a répondu : “C'est pourquoi il doit se repentir aujourd’hui, de peur de mourir demain.” (Chabath 153a).
 
On a demandé à Rabbi Ye’hezqel Lewinstein : “De même qu’il peut mourir demain, il peut aussi mourir aujourd’hui, donc pourquoi n’a-t-il pas dit : 'De peur de mourir aujourd’hui' ?
 
Rabbi Ye’heqkel réfléchit, puis répondit : “Les Sages viennent toujours nous enseigner de façon à ce que nous puissions comprendre et accepter leurs paroles. Si nous disions à quelqu’un : 'Repens-toi aujourd’hui car aujourd’hui tu vas mourir', il ne le croirait pas et ne l’accepterait pas, puisque c’est un fait qu’il est vivant et qu’il agit, comment serait-il possible qu’il meure ? Alors que si on lui dit : 'Repens-toi aujourd’hui de peur de mourir demain', alors il est déjà capable de comprendre et d’accepter, puisque la fin de tout homme est de mourir." (MiChoul’han Gavoha)
 
Il ne peut pas voir la douleur de son fils
 
“Je leur cacherai Ma face et ils seront une nourriture” (Deutéronome 31:17).
 
Nos Maîtres les Ba’alé HaTossefoth ont expliqué : c’est une expression d’amour, comme un homme dont le fils a fauté et qui dit à son maître de le frapper, mais lui-même n’est pas capable de voir la douleur de son fils, car il a pitié de lui, et il lui cache sa face pour ne pas voir qu’on frappe son fils !
 
Cela nous enseigne que la force de l’amour d'Hachem pour Israël va jusque là !
 
Pourquoi s’appelle-t-il stupide ?
 
“Car Je connais ce que son penchant le porte à faire aujourd’hui” (Deutéronome 31:21).
 
Le plus sage de tous les hommes appelle le mauvais penchant “un roi vieux et stupide” (Kohéleth 4, 13).
 
Cela signifie non pas que lui-même soit stupide, puisque au contraire nous voyons qu’il a la force de prendre au piège même le plus grand sage, car il n’y a pas de juste sur terre qui fasse uniquement le bien et ne faute pas. Plutôt, cela signifie qu’il porte ce nom à cause de son travail, comme quelqu’un qui fait des chaussures s’appelle “cordonnier”, et celui qui fait des vêtements s’appelle “tailleur” ; de même le mauvais penchant s’appelle “stupide” car son travail est de rendre les hommes stupides, il fait tout pour les rendre stupides. (‘Hafets ‘Haïm).
 
On raconte sur l’un des grands de la génération précédente qu’on avait monté un complot contre lui jusqu’à le faire jeter en prison. Quand il y rentra, il s’étonna de la présence du mauvais penchant stupide qui est venu le trouver là. Il l'interpella en lui disant : “À la rigueur moi, contre qui on a monté un complot, on m’a amené ici malgré moi ! Mais toi, est-ce que quelqu’un a monté un complot contre toi, ou peut-être qu’on t’a saisi pour t’amener ici ? Qu’est-ce que tu fais donc là, espèce de stupide !” (Torath HaParacha)
 
Enlève la colère de ton cœur
 
Le Talmud (Nédarim 22a) donne un exemple des extrémitésauxquelles peut mener la colère.
 
Lorsque le Sage Oula monta deBabylonie en Eretz Israël, il était accompagné de deux juifs de la ville de‘Hozaï. En chemin, une discussion s’éleva entre ces deux personnes.Elle se prolongea par la colère et ils en vinrent aux mains, au point quel’un d’eux se leva et dans sa colère égorgea l’autre. Immédiatementaprès, alors que la victime se tournait de côté, le couteau ruisselant desang étant encore dans la main de l’assassin, celui-ci se tourna et dit àOula : “N’ai-je pas bien fait de le tuer ?” Oula craignit que s’il essayaitd’exprimer la moindre critique devant l’assassin, ou s’il lui reprochait lacolère qui le dominait, il lui ferait la même chose.
 
C’est pourquoi il luidit : “Oui, tu as bien fait. Ouvre plus profondément la blessure pour qu’ilmeure rapidement.”
 
Oula lui-même avait de bonnes intentions, ayantconstaté que la victime se trouvait dans une situation où il n’y avaitaucun espoir de la sauver, à cause de la blessure profonde et parceque l’assassin empêcherait tout secours. C’est pourquoi il voulut aumoins lui épargner une longue agonie. Mais en réalité, il avait présentéles choses de telle façon que le meurtrier comprit qu’il était d’accordavec son acte, ce qui le calma.
 
Cependant, Oula ne se calmait pasde ses propres paroles. Quand il vint devant Rabbi Yo’hanan en EretzIsraël, il lui dit : “Ai-je bien fait de lui dire qu’il agrandisse la blessure,en soutenant ainsi un pécheur ?”
 
Rabbi Yo’hanan lui dit : “Tu as bienfait ! Il n’y a pas à se laisser tuer plutôt que de transgresser l’interdictionde flatter. Ainsi, en cas de danger il est permis de flatter un méchantet de sauver sa vie. Autrement, il t’aurait tué.”
 
 
Extrait de “La voie à suivre”, reproduit avec l'aimable autorisation des Institutions Hevrat Pinto.

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