Sur pieds !

L’indépendance, à la fois financière et émotionnelle, est le meilleur des sentiments ; cela permet à une personne de trouver la vérité, car elle n'a pas à flatter...

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 14.03.21

« Tu le renforceras… » (Lévitique 25:35).
L'un des commandements les plus importants de la Torah est d'aider une personne dans le besoin. Quelle est la meilleure façon d'accomplir cette précieuse mitsva ?

Rabbi Nah’man de Breslev enseigne que si une personne est dépendante des autres de quelque manière que ce soit, elle devient « nécessiteuse ». Peu importe ce dont elle a besoin, mais si elle ne peut se débrouiller toute seule, elle est vulnérable aux mensonges. Qu'une personne ait besoin d'aide pour gagner de l'argent ou qu'elle ait besoin d'un compliment de quelqu'un pour se sentir bien, elle perd son indépendance au point de dépendre d’autrui. Ceux qui dépendent des autres de quelque manière que ce soit sont susceptibles de s'écarter de la vérité pour impressionner ceux dont ils dépendent. Rabbi Nah’man explique que ce phénomène de déviation de la vérité affecte la prière d'une personne ; parfois, elle fait toutes sortes de gestes pour impressionner les autres et leur montrer à quel point elle est juste et prie avec ferveur. Une telle personne recherche probablement du prestige ou de l'aide financière, mais comme ses gestes sont destinés aux autres fidèles et non à Hachem, ils sont loin de la vérité et elle également (voir Likoutey Moharan I: 66).

L’indépendance, tant financière qu’émotionnelle, est le meilleur sentiment au monde. De plus, cela permet à une personne de trouver la vérité. Elle n'a pas besoin de flatter ou d'impressionner les gens, car elle ne se tourne pas vers la chair et le sang pour obtenir des faveurs. Elle n'a pas besoin ni de compliments ni qu’on lui donne la charité. Si elle veut quelque chose, ou même si elle a besoin d'encouragement, elle se tourne vers Hachem. Une personne qui a la foi peut se tenir debout, seule. En effet, rien n’appartient à aucun d’entre nous. Mais puisque nous nous tournons vers Hachem, nous obtenons une merveilleuse indépendance en chair et en os, car nous n'essayons pas de trouver grâce aux yeux des autres tout le temps. Nous pouvons rechercher la vérité partout où cela nous mène.

L'indépendance est une chose, mais la cruauté en est une autre. Chacun de nous doit s'efforcer d'être indépendant, mais lorsque nous voyons quelqu'un d'autre qui a besoin d'aide, nous devons, sans hésiter, remplir notre obligation envers Hachem et Sa Torah et faire tout ce que nous pouvons pour aider les personnes dans le besoin. De plus, si la personne dans le besoin est un converti vertueux, une veuve ou un orphelin, l’aider est une mitsva supplémentaire et devient doublement inestimable.

La parabole classique de Rachi parle d'un homme qui avec un âne, portant une charge énorme sur son dos. La charge commence à vaciller ; à ce stade, une personne suffit pour redresser la charge. Mais si la charge tombe au sol, quatre personnes ne pourront pas la soulever. Fréquemment, le coup de main d’une personne à quelqu’un qui vacille peut éviter que quatre personnes soient nécessaires pour l’aider s’il tombe complètement, D.ieu préserve.

Selon la loi juive, il existe huit niveaux de charité, chacun plus élevé que l'autre. Le plus haut niveau consiste à « renforcer la main d'une personne qui tombe … en lui trouvant un travail afin qu'il ne soit pas dépendant d'autrui, comme il est dit, et vous le renforcerez » (Choul’han Arouh’, Yoré Déa 249: 6). C’est la plus haute des œuvres caritatives, car en trouvant un emploi à une personne ou en lui enseignant un métier ou une compétence lui permettant de subvenir à ses besoins, le bienfaiteur permet à l’individu nécessiteux de se prendre en main. Avec son indépendance émotionnelle et financière, il est épargné par l'humiliation de tendre la main aux autres ou de se tourner vers la chair et le sang pour obtenir des faveurs. En effet, en tant qu’indépendant, une personne qui a besoin d’une telle aide atteindra un tel statut qui lui permettra d’aider les autres.

Renforcer une personne sur le plan émotionnel et spirituel est une mitsva autant que de la soutenir financièrement. Quand une personne apprend à une autre personne à parler à Hachem tous les jours et à se tourner vers Lui – qu'il n'est pas nécessaire (et inutile) de courir après les autres pour ce qu'elle recherche  dans la vie – elle aide cette personne à devenir indépendante, puisqu’elle ne sera plus dépendante d'autres personnes, ni financièrement ni émotionnellement.

Apprendre à une personne à se tenir debout et à parler chaque jour à Hachem n’est pas moins important que de lui trouver un travail ou de lui apprendre un métier, car en parlant à Hachem tous les jours, elle se verra -de ses propres yeux- devenir indépendante des autres dans tous les aspects de sa vie. Elle sera libre de trouver la vérité, car elle n'aura pas besoin de flatter ou d'impressionner une seule personne sur terre !

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