S’élever malgré les obstacles –

La prière est une des plus grandes preuves de foi puisqu'on s'exprime envers Hachem sans Le voir, simplement avec la foi qu'Il est là, nous écoute.

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 05.01.23

En revenant du Mont Hamoria, Avraham avait hâte de raconter à Sara la péripétie du “sacrifice d’Yits’haq” et le bonheur qu’il avait éprouvé de voir qu’Hachem ne voulait pas lui prendre son fils. Hélas, entre temps, le yetser hara’ (le mauvais penchant) avait réussi à convaincre Sara de la mort d’Yits’haq et celle-ci ne put supporter le choc provoqué par une telle nouvelle, elle en mourut.

La douleur d’Avraham et d’Yits’haq était incommensurable. Quand Avraham réfléchit à l’endroit où il enterrerait sa femme, son choix se porta naturellement sur le Caveau de Makhpéla (Ma’arath Hamakhpéla). En effet, Sara était décédée à ‘Hévron, ville où était situé le caveau, et Avraham savait que ce lieu contenait les sépultures d’Adam et ‘Hava (Ève) et surtout qu’ici était située la porte d’entrée du Gan Eden (Paradis). Cependant, fallait-il encore convaincre le propriétaire de l’endroit de bien vouloir vendre celui-ci. L’homme en question s’appelait ‘Efron et était un mécréant renommé.
Une lecture en surface de la paracha peut nous faire croire qu’il était prêt à donner son terrain à Avraham mais telle n’était pas du tout son intention comme l’expliquent nos Sages de mémoire bénie. Le fait que finalement il consente à céder le caveau pour la somme astronomique de 400 chéqels peut déjà être considéré comme un miracle en soi. Dans ce dialogue entre Avraham et ‘Efron et dans l’histoire de cette transaction sont dissimulées des allusions concernant le service de D-ieu. Rabbi Nathan va nous les dévoiler grâce aux enseignements de Rabbi Na’hman de Breslev.
La Ma’arath Hamakhpéla représente la vie authentique, c’est à dire une vie entièrement tournée vers la préparation au monde futur et éternel, un monde uniquement constitué du délice d’être inclus dans la présence d’Haqadoch Baroukh Hou ; c’est pourquoi Makhpéla est l’entrée du Paradis. Néanmoins, pour s’attacher à cette vraie vie dans ce monde matériel et la préparer comme il convient, il faut auparavant se débarrasser des forces mauvaises, de la même manière qu’avant de manger un fruit on doit d’abord lui retirer son écorce. L’écorce en question est représentée par ‘Efron explique Rabbi Nathan.
Le mot “‘Efron” provient du mot “‘afar” qui signifie “poussière”, plus précisément la poussière du sol. Quand un homme désire s’élever spirituellement, il est alors confronté à son yetser hara’ qui essaye de le décourager afin qu’il ne commence pas à progresser. Le Michnath ‘Hassidim enseigne que chacun des 4 éléments de la création (eau, air, feu et terre c’est à dire la poussière du sol) correspond à un défaut précis. En ce qui concerne le ‘afar, il s’agit de la tristesse (‘atsvouth) et de la paresse (‘atslouth).
Pour pouvoir servir D-ieu, l’homme doit sortir de ce découragement inconscient (‘atsvouth) qui l’empêche d’agir pour D-ieu (‘atslouth). Cette force se trouve dans l’émouna (la foi) que nos Sages ont comparé à la force qui fait pousser les graines à partir du ‘afar et les transforme en plantes.
La foi en D-ieu permet de croire que l’on peut arriver à être un bon juif et que nos efforts, quel que soit leur niveau, ont énormément d’importance pour Hachem. C’est pourquoi Avraham, qui était le premier à connaitre la sainteté de la terre d’Israël qui est le symbole de l’émouna, réussit à extirper à ‘Efron la Ma’arath Hamakhpéla, lieu de prédilection de la future vie éternelle qui attend le juif en fonction de la capacité qu’il aura à se débarrasser du ‘efron qui veut l’empêcher de servir D-ieu.
Émouna  (la foi)
 
“Grâce à la émouna, Haqadoch Baroukh Hou te pardonnera pour toutes tes fautes.”
Commentaire : Voila un message d’espoir qui concerne chaque juif, du plus avancé au plus éloigné. Étant donnée la faiblesse spirituelle dans laquelle se trouve notre génération, s’il avait fallu s’en tenir à la stricte justice, peu nombreux auraient été ceux qui auraient obtenu gain de cause en face du Tribunal céleste. En effet, par rapport à la grandeur de D-ieu un moindre soupçon de péché constitue déjà une faute très difficile à racheter, alors à plus forte raison à notre époque où les forces du mal se sont tellement étendues, en long et en large, devient-il quasiment impossible selon la stricte justice de pouvoir réparer nos erreurs.
Cependant, grâce à l’intervention des Tsadiqim authentiques de chaque génération, D-ieu laisse toujours la porte ouverte même aux pires des fauteurs. Peu importe le poids du passé, il existe un moyen de voir nos fautes pardonnées, un moyen accessible à chacun si on décide seulement de l’utiliser : il s’agit de l’émouna (la foi). Quand un juif travaille son émouna et qu’il s’efforce de l’exprimer dans sa vie de tous les jours, il n’en faut pas plus au Créateur pour accepter celui-ci à nouveau sous les ailes de la Chékhina (Présence divine).
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“Parfois, Haqadoch Baroukh Hou envoie une souffrance à l’homme et le frappe sans pour autant qu’il s’affaiblisse. C’est pour éprouver sa foi.”
Commentaire : Premièrement, il faut rappeler ce qu’ont affirmé nos Sages de mémoire bénie. D-ieu n’envoie pas à l’homme une épreuve ou une souffrance que celui-ci ne puisse supporter. Une fois ce principe énoncé, étudions cette sentence de Rabbi Na’hman. Il existe des souffrances qui nous affaiblissent et nous empêchent littéralement de pouvoir agir.
D’un autre côté, certaines souffrances nous atteignent sans pour autant nous enlever nos forces. Nous les trainons avec nous tout au long de nos activités. C’est au sujet de ce type de souffrance que Rabbénou dit qu’il est parfois envoyé uniquement par rapport à la foi (sans relation avec les actions passées).
Si on passe cette épreuve en étant convaincu que tout ce qui nous arrive est envoyé par Hachem pour notre plus grand bien, non seulement on a réussi le test mais on grandit encore plus dans la foi qui est la source de toutes les bénédictions.
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“À cause d’un faux serment on chute dans la foi.”
Commentaire : L’émouna est entièrement liée au concept de la parole. On apprend cela dans la paracha Béchala’h, lors de la guerre contre ‘Amaleq. Moché Rabbénou avait les mains étendues “en émouna” (“vayehi yadav émouna”) que le traducteur Onqélos a traduit par : “des mains étendues en prières.”
En effet, la prière est une des plus grandes preuves de foi puisqu’on s’exprime envers Hachem sans Le voir, simplement avec la foi qu’Il est là, nous écoute et qu’Il peut accéder à nos demandes.
Rabbi Na’hman enseigne aussi qu’un des moyens de raffermir sa foi quand on la sent s’affaiblir est de prononcer simplement des paroles d’émouna à haute voix comme : “Je crois d’une foi parfaite que tout ce que fait D-ieu est pour le bien”, etc. En sens inverse, celui qui utilise sa parole de mauvaise manière, et surtout celui qui jure quelque chose faussement ou en vain, celui-là abime la sainteté de sa parole et par conséquent son émouna, puisque celle-ci est directement dépendante de la parole.
Lois de Chabath
Les jours de grand froid, il est permis de demander à un non-juif de mettre en marche le chauffage, même si c’est pour une personne qui n’est pas malade, ceci d’après le principe de nos Sages que par rapport au froid tout le monde est considéré comme malade. Mais ceci n’est permis si et seulement s’il s’agit d’un grand froid. Néanmoins si le froid n’est pas si intense que cela mais qu’il y a un malade (même sans danger de mort) qui a besoin de chaleur, on pourra aussi demander à un non-juif d’allumer le chauffage.
Généralement, il n’est pas permis à un juif de profiter d’une transgression du Chabath faite par un non-juif pour le juif lui-même, mais dans le cas où le non-juif a allumé le chauffage ou l’électricité pour un malade, il sera alors permis à un autre juif d’en profiter.
Conseils
 
“En s’approchant et en s’attachant au Tsadiq authentique on est sauvé de la passion pour l’argent qui est en-soi, de l’idolâtrie, de l’obscurité et de la mort (spirituelle). On est alors épargné de l’amertume du monde matériel qui n’est que souci et efforts pour gagner de l’argent, chose pour laquelle la majorité du monde passent la majorité de leur vie. Grâce à l’attachement au Tsadiq, on atteint la vraie joie, celle d’être heureux de son sort et on attire sur soi la lumière de la face du “Roi vivant” (Hachem).
Mais en sens contraire, celui qui s’oppose au Tsadiq (D-ieu en préserve) s’enfonce encore plus dans la passion pour l’argent (Ta’avath mamon) et éprouve encore plus d’amertume, c’est à dire l’amertume de ce monde matériel qui n’est que soucis d’argent et de subsistance, car pour en sortir il faut la force du Tsadiq authentique qui a conservé l’alliance (brith) parfaitement.
Chacun doit beaucoup demander et beaucoup prier Hachem Itbarakh d’être attaché à un Tsadiq authentique tellement grand, qu’il puisse faire entrer en lui des perceptions de la Divinité (Assagoth Éloqouth), ce qui est le but essentiel (c’est à dire connaitre D-ieu et se rapprocher de Lui). En effet, il n’est possible d’atteindre des perceptions de la Divinité que par l’intermédiaire de plusieurs “Tsimtsoumim” (“contractions”), c’est à dire des clefs et moyens d’actions détournés extraordinaires que le Tsadiq authentique applique à chacun selon son niveau jusqu’à ce qu’il atteigne des perceptions de la Divinité.
Par conséquent il n’est possible d’arriver à cela que grâce à un Rabbi authentique qui possède un niveau absolument exceptionnel.” (Liqouté Etsoth, Tsadiq 36 et 37)

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