Voir le bien – Balaq

La voie de D-ieu est de regarder le bien que l’on fait, et même si ce bien est mélangé avec du mauvais.

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 06.04.21

Balaq, fils de Cippor, vayaré (ayant vu)…” (Nombres 22:2)

Le premier mot de notre paracha est “vayare” qui signifie voir. Les thèmes centraux de la paracha sont la bénédiction et la malédiction.
 
Le roi Balaq qui est au courant de l’avancée d’Israël désire le détruire en s’associant à Bil’am, un sorcier dont la force réside dans la parole. Néanmoins ce dernier a besoin de contempler le peuple afin de proférer ses malédictions. À la première tentative Bil’am ne peut que bénir le peuple d’Israël ; Balaq lui demande de changer d’endroit afin de ne voir que les derniers rangs, allusion aux gens les plus faibles. Là encore, Bil’am ne peut que bénir : “Ma mission est de bénir et je ne peux aller contre D-ieu. D-ieu ne voit pas le mal en Ya’aqov …”
 
Rabbi Na’hman de Breslev enseigne : “La voie de D-ieu est de regarder le bien que l’on fait, et même si ce bien est mélangé avec du mauvais Il ne le regarde pas, ainsi qu’il est écrit dans le verset : 'D-ieu ne voit pas le mal en Ya’aqov.' À plus forte raison l’homme ne doit-il pas mal regarder autrui et chercher en lui ce qui n’est pas bon… ” (Liqouté Moharan 17, tome 2 ).
 
Cette notion est difficile à accepter. Pourtant on la comprendra plus facilement grâce au HafetzHaïm qui nous apprend que la raison pour laquelle D-ieu déteste lachone hara (la médisance) est qu’elle l’oblige à punir la personne sur laquelle on a parlé.
 
Par exemple D-ieu savait que René avait mal agi mais Il attendait qu’il se repente. Cependant lorsque Gérard et Orly parlent des fautes de René, ils créent un ange accusateur qui se présente devant D-ieu et demande que René soit puni. D-ieu est alors obligé – si l’on peut dire – de punir René. C’est la raison pour laquelle D-ieu déteste la médisance, elle l’oblige à regarder le mal qu’on fait. Une fois qu’il est vu, le mal prend une dimension concrète, il existe, ce qui implique une punition.
 
Chlomo Hamélekh (le Roi Salomon) a dit dans les Proverbes (22:9 ): “Un bon œil sera béni…” Et les sages du Talmud commentent ce verset en disant : “Ne dis pas un bon œil sera béni, mais plutôt un bon œil bénira (Sota 38b). De la même manière que le mauvais œil de Bil’am était source de malédiction – il devait voir pour maudire – un bon œil est source de bénédiction.
 
Lors d’une bénédiction le père pose la main sur la tête de son enfant, ce geste n’est pas anodin. La tête représente le monde de l’idée non encore réalisée, du potentiel, tandis que la main représente le monde de l’action, de la concrétisation. Par conséquent la bénédiction est la réalisation d’un bon potentiel.
 
Lorsque les sages nous disent qu’un bon œil bénira, c’est pour nous apprendre que l’action de voir est créatrice. Voir le bien contribue à le concrétiser et voir le mal contribue à le faire exister. Lorsque je regarde le bien qu’il y a chez autrui je réveille ce bien, lorsque je recherche les défauts je les concrétise. Il est important de se souvenir de cela pour l’éducation des enfants et la vie en couple.
 
Les scientifiques ont identifié un rayon visuel émanant de l’objet regardé et qui nous permet justement de voir cet objet. Ils n’ont pu identifier un rayon visuel antérieur, spirituel, qui est composé de l’intention avec laquelle on regarde. On verra d’autant plus facilement ce que l’on désire voir qu’on l’aura concrétisé sans le savoir.
 
D-ieu vayaré (vit) que la lumière était bonne…” (Genèse 1:4)
 
Pratiquement à chaque jour de la Création, la Tora nous signale que D-ieu voit que son travail est bien fait, une répétition dont on ne comprend pas bien l’utilité. En vérité le verset peut être lu de la manière suivante : “Vayare Eloqim – D-ieu vit…ki tov – car c’était bien (de voir).” En d’autres termes D-ieu a créé le monde bien en voyant qu’il était bien. La vision est créatrice ou plus exactement elle permet la concrétisation.
 
Faites cette petite expérience : décidez de ne voir que le bien chez la prochaine personne que vous rencontrerez. Faites-le sincèrement… et vous créerez un ami ! En vérité vous aurez concrétisé le bien qu’il avait en lui, c’est une bénédiction. Maintenant il se peut que cette même personne soit l’ennemie de quelqu’un d’autre, parce qu’il la regarde mal.
 
La raison pour laquelle D-ieu ne regarde que le bien, c’est parce que la vraie dimension du juif réside dans le merveilleux potentiel que D-ieu a placé en lui. Le défaut et le mal que je fais, ce n’est pas vraiment moi, même si ça fait parfois vraiment mal, à moi et aux autres.
 
Alors regardons bien, en commençant par soi, ça vaut le coup d’œil…
 
La joie
 
Lorsqu’on accomplit les mitswoth avec joie, c’est un signe que notre cœur est entier envers D-ieu.
 
En multipliant la joie, on raffermit la force du cerveau, et la nourriture et la boisson deviennent des vecteurs de la joie du cœur et d’éloignement de la tristesse et des inquiétudes.
 
La joie ouvre le cœur.
 
Donner la tsédaqa de bon cœur amène la joie.
 
– La mitswa dans la joie est la puissance de l’être humain.
 
Les danses et les mouvements du corps que tu fais te donneront la joie.
 
Lorsqu’une joie envahit soudainement ton cœur, c’est parce qu’un Tsadiq vient de naître.
 
La joie agrandit la compréhension intellectuelle.
 
La joie agrandit le prestige de l’homme ainsi que sa connaissance de D-ieu.
 
Celui qui est toujours joyeux réussit.

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