La puissance de la Techouva-Nasso

Comment la pénitence verbale peut-elle effacer les fautes du passé? On ne jouit du péché que l'espace d'un instant...

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le Rav David Hanania Pinto

Posté sur 29.05.23

Comment la pénitence verbale peut-elle effacer les fautes du passé? On ne jouit du péché que l’espace d’un instant. Prenons par exemple le cas du vol. Quand on dépense cet argent acquis de façon illicite, on commence à regretter son délit, et le péché laisse un impact sérieux sur celui qui l’a commis. Comme il est écrit: Mon péché est sans cesse devant moi (Psaumes 51:5). Tant qu’on n’a pas fait téchouvah, on exprime des soupirs: une telle peine peut donc certainement effacer le délit.

Ceci nous permet de mieux comprendre le verset: Propriétaire d’une chose sainte, on peut en disposer; dès qu’on l’a donnée au Cohen, elle est à lui (Nombres 5:10). La sainteté imprègne nos trois cent soixante-cinq tendons et deux cent quarante-huit membres, correspondant aux six cent treize mitsvoth de la Torah (Makoth 23b; Matan Torah 32:4). Et au moment où on réalise un péché, une écorce (kelipah) les enveloppe. On ne peut s’en débarrasser que si on revient à son état initial, c’est-à-dire en faisant une téchouvah sincère et complète. C’est la signification de Propriétaire d’une chose sainte, on peut l’utiliser. Grâce au repentir, tout revient au Cohen, c’est-à-dire au Saint, béni soit-Il, dont le Nom est alors exalté par celui qui a fait téchouvah… Ne nous décourageons donc pas après avoir commis un péché. Ne nous demandons pas comment D-ieu peut accepter notre repentir: sachons que la peine qu’on ressent après le péché participe à effacer ce péché.

Nos Sages ont enseigné à cet effet: Là où se tiennent ceux qui se sont repentis, les plus grands Tsadikim ne peuvent pas se tenir (Bérakhoth 34:2; Zohar I, 129). En effet, si des souffrances s’abattent sur le Tsadik, il commence de suite à examiner ses voies, et s’il ne trouve pas de souillure dans sa conduite, il en vient à la conclusion que ses souffrances sont dues à la négligence de l’étude de la Torah (cf. Bérakhoth 5a). S’il n’en trouve pas même à ce stade, il peut être assuré que c’est par amour que le Saint, béni soit-Il, lui fait endurer ces souffrances. Cependant, le baal téchouvah est constamment mis à l’épreuve, et dès qu’il décide d’améliorer sa conduite, il pense déjà à savourer les délices du Monde Futur. Quand il voit que ce n’est pas le cas, il éprouve une peine immense en se rappelant les péchés qu’il a commis: sa peine est donc beaucoup plus grande que celle du Tsadik, et comme le mauvais penchant ne cesse par la suite de le mettre à l’épreuve, on peut exprimer qu’il est plus grand que le Tsadik.

Les Chroniques (II, 33:13) relatent en détail l’épisode du Roi Ménaché qui fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, plaça l’image taillée de l’idole qu’il avait faite dans la maison de D-ieu… et refusa de se repentir. Les chefs de l’armée du roi d’Assyrie le saisirent alors et l’introduisirent dans un four de cuivre et de plomb allumé. Il en ressentit une souffrance immense. Il implora tous les dieux, mais en vain. Il implora alors l’Eternel, qui accomplit ses supplications et accepta sa téchouvah. L’Eternel fit creuser une excavation au-dessous du Trône de Gloire (pour accepter son repentir) et le ramena à Jérusalem dans son royaume… (voir aussi Dévarim Rabah 2:20). C’est en fin de compte grâce à sa peine et ses souffrances qu’il est revenu sur le bon chemin… Il est certain qu’une fois repenti, il
éprouva encore beaucoup plus de peine.

Le Rambam et le Ramban interprètent différemment le concept de sacrifice. Dans son Moré Hanévoukhim (3:46), le Rambam explique que, comme les nations adoraient la brebis et l’agneau en Egypte… le Saint, béni soit-Il, a ordonné aux enfants d’Israël de sacrifier ces animaux au nom de Dieu pour qu’ils se rappellent la peine qu’ils éprouvaient quand ils adoraient ces animaux en Egypte (voir Chémoth Rabah 15:2). Cette peine incite à revenir sur le bon chemin.
Le Ramban considère quant à lui que celui qui apporte le sacrifice doit ressentir que tout ce qu’on fait à l’animal devait être fait sur soi-même (cf. Bérakhoth 17a). Il regrette alors amèrement de ne pas s’être conformé à la volonté divine et ce sacrifice lui expie ses fautes. Le Rambam et le Ramban mettent donc tous deux l’accent sur la peine qui expie la faute. Selon Rabbi Nah’man de breslev il existe des exlpications beaucoup plus profondes aux sacrifices et de comprendre la puissance de cela n’est presque impossible surtout apres avoir lu les livres du Ariza’’l.

C’est qu’en fait le corps veut toujours se conformer à la volonté divine, mais ce qui l’en empêche, c’est le levain de la pâte, (le mauvais penchant) et l’asservissement à la royauté (ibid. 17a). La peine ressentie alors aide à expier le péché. Une fois qu’on s’est dégagé du levain [le mauvais penchant, la faute d’après le Ramban] et de l’asservissement à la royauté [l’idolâtrie d’Egypte d’après le Rambam], on peut effacer le péché et revenir vers Dieu de tous les membres de son être…

Avec l’amabilité du site www.hevratpinto.org

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