D’une génération à l’autre – Vayélekh

L'absence de volonté de s'annuler entièrement devant le Tsadiq s'était révélée par le fait que ses frères avaient vendu Yossef.

3 Temps de lecture

le Rav Shmuel Stern

Posté sur 06.04.21

“Moïse appela Josué et lui dit en présence de tout Israël : ‘Sois fort et vaillant ! Car c’est toi qui entreras avec ce peuple dans le pays que l’Éternel a juré à leurs pères de leur donner, et c’est toi qui en feras le partage.” (Deutéronome 31:7)

La relation qui existait entre Moïse et Josué et le prototype de la relation qui doit exister entre le maître et son élève. Moïse correspond au soleil, c’est-à-dire à la lumière de la Tora, tandis que Josué correspond à la lune, qui ne possède pas de lumière en elle-même et qui ne peut que refléter celle du soleil.

De son vivant, Moïse transféra ses pouvoirs de dirigeant et de commandant du peuple d’Israël à Josué. Cela est semblable à l’amour qui existait entre Ya’aqov et Yossef, ce dernier étant le plus aimé par son père parmi ses frères. Ceci nous apprend la façon par laquelle le pouvoir est généralement transféré d’un Tsadiq à celui de la génération future. Tous dépend de la volonté du premier Tsadiq ! Même si un disciple peut dépasser le niveau que son maître avait atteint et recevoir le double (en sagesse, savoir…) que celui-ci – comme cela s’est produit avec Elicha’ qui reçut le double de son maître, Eliyahou – tout repose sur la volonté du maître.
 
Ya’aqov, leur père, leur dit : ‘Vous m’arrachez mes enfants ! Yossef a disparu…” (Genèse 42:36). Rabbi Na’hman a expliqué dans le Liqouté Moharan I:10 que le mot en hébreu “arrachez” (CHiKaLtem) possède la même racine que le mot hébreu “intelligence” (SHeKeL). Ainsi, Ya’aqov voulait dire à ses fils que ceux-ci lui faisait perdre son intelligence et que cela s’expliquait parce qu’ils ne possédaient pas l’intelligence véritable qui est atteinte lorsqu’on s’annule devant le Tsadiq.
 
L’absence de volonté de s’annuler entièrement devant le Tsadiq s’était révélée par le fait que ses frères avaient vendu Yossef. Certes, ils avaient appris la Tora à travers la bouche de leur père Ya’aqov, mais ils n’avaient pas mérité de recevoir l’intelligence parfaite car ils ne s’étaient pas annuler devant leur frère Yossef.
 
De fait, même si Ya’aqov était le Tsadiq de la génération, il avait appris à ses fils l’amour qu’il devait apporter à leur frère Yossef. De la sorte, il désirait leur faire comprendre que c’est Yossef qui personnifierait son essence. C’est la signification du verset : “Voici l’histoire de la descendance de Ya’aqov, Yossef…” (Genèse 37:2) [Nous apprenons de la juxtaposition des deux noms que Yossef représentait l’essence de Ya’aqov]. C’est pour cette raison que les frères de Yossef devaient s’annuler devant lui.
 
Ceci correspond à Moché Rabbénou (Moïse notre maître) qui enseigna de son vivant à Yéhochou’a (Josué) qu’il serait le prochain leader du peuple juif et qu’il poursuivrait la tâche de Moché. C’est ainsi qu’il est dit (Avoth 1:1) : “Moché reçut la Tora du Mont Sinaï et il la transmise à Yéhochou’a…” Ainsi, la relation typique qui existe entre un Rav et son élève correspond à celle qui existait entre Moché et Yéhochou’a. Nous savons que tel était le cas entre Rabbi Na’hman de Breslev et son élève Rabbi Nathan. Cette situation se reproduit dans chaque génération : le Rav le plus important de la génération reçoit sa Tora de celui de la génération précédente.
 
C’est pour cette raison que Rabbi Na’hman a dit que des élèves produisent des élèves. De plus, dans chaque génération, il existe un Rav qui est la lumière du Tsadiq véritable et qui illumine tous les individus de sa génération. Ceci correspond au concept de l’élève qui reçoit sa Tora du Rav de la génération précédente.

C’est cette situation qui a prévalu depuis toujours et c’est elle qui durera jusqu’à l’apparition du Troisième Temple à Jérusalem, rapidement et de nos jours. Amen.

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire