Le pouvoir de la prière – Va-Et’hanan

Moché Rabbénou pouvait prononcer cinq cents quinze fois la même prière, sans afficher le moindre signe de désespoir.

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le Rav Shmuel Stern

Posté sur 06.04.21

Le pouvoir de la prière
 
Nous apprenons dans la paracha Va-et'hanan que Moché Rabbénou (Moïse notre Maître) prononça la même prière à plusieurs occasions.
 
En hébreu, chaque lettre possède une valeur numérique. La première lettre de l'alef-beth équivaut à un, la seconde à deux… Ainsi, la valeur numérique du mot “Va-et'hanan” est de cinq cents quinze. C'est exactement le nombre de prières que Moché Rabbénou prononça. Toutes ces prières n'avaient qu'un seul objectif : demander à Hachem de le laisser entrer en Eretz Israël (en Terre d'Israël). Cinq cents quinze prières pour demander la même chose !
 
Cela nous permet d'apprécier à sa juste valeur la véritable force de Moché Rabbénou. Celui-ci pouvait prononcer cinq cents quinze fois la même prière, sans afficher le moindre signe de désespoir. A la fin de chaque prière, il recommençait à demander à Hachem ce qu'il désirait, de toutes les façons qu'il pouvait. Tout cela dans le but de calmer et d'apaiser l'Eternel et de pouvoir entrer en Terre sainte.
 
Après cinq cents quinze prières, Hachem s'exclama (Deutéronome 3:26) : “Assez ! Ne me parle pas davantage de ce sujet.” Ceci nous apprend que si Moché avait prononcé une seule prière supplémentaire, Hachem l'aurait laissé entrer en Eretz Israël. C'est parce qu'Il ne le désirait pas, qu'Hachem a demandé à Moché Rabbénou d'arrêter de prier.
 
Ceci nous permet de comprendre que le pouvoir de la prière est unique en son genre. Si Hachem n'avait pas ordonné à Moché Rabbénou d'interrompre ses prières, celui-ci aurait obtenu ce qu'il souhaitait tellement : entrer en Eretz Israël.
 
La prière : une épée spirituelle
 
Rabbi Nathan a écrit dans le Liqouté Halakhoth (Halakha Ne'haloth 4) que la prière est l'équivalent d'une épée avec laquelle nous devons trancher un cheveu ; si nous désirons atteindre la cible, il est préférable d'être précis ! C'est pour cette raison qu'il faut incliner notre épée – c'est à dire notre prière – ni à droite, ni à gauche. Plutôt, nous devons viser le centre afin d'être certains d'atteindre notre cible.
 
Que signifie réellement la comparaison entre la prière et une épée ? Quelle est la signification “d'incliner” notre prière à droite ou à gauche ?    
 
Rabbi Nathan fournit l'explication suivante :
 
Ne pas incliner vers la droite – Cela signifie que nous ne devons pas hésiter à multiplier le nombre de nos prières et que nous ne devons jamais désespérer recevoir une réponse favorable.
 
Ne pas incliner vers la gauche – Cela signifie que nous ne devons pas penser : “J'ai suffisamment prié ; cela suffit. Il ne me sert à rien de continuer à prononcer mes prières.” Plutôt, nous devons toujours continuer à essayer d'obtenir ce que nous désirons en priant ; nous ne devons jamais abandonner notre épée aux bords tranchants.
 
Rabbi Na'hman a écrit dans le Liqouté Moharan 9, que la terre d'Israël correspond au concept de prière et d'emouna (de foi). Par conséquent, pour mériter de vivre en Terre sainte, nous devons multiplier nos prières. Ceci est conforme à l'attitude de Moché Rabbénou : grâce à ses nombreuses prières, il aurait bel et bien mérité d'entrer en Eretz Israël.
 
Par conséquent, dans la mesure où la terre d'Israël correspond au concept de prière, il s'agit d'une terre d'emouna (de foi) et de miracles. C'est pour cette raison qu'Hachem a dû ordonner à Moché Rabbénou d'arrêter ses prières. Dans le cas contraire, s'il avait continué une seule fois à prier, il aurait atteint d'une manière parfaite le concept d'Eretz Israël, grâce à ses prières. Cela signifiait pour Moché Rabbénou de pouvoir hériter de la Terre sainte et d'amener la rédemption du peuple juif, dans sa totalité. Nous comprenons maintenant la raison de l'insistance de Moché Rabbénou.
 
Cependant, Moché Rabbénou avait fauté lors de l'épisode des espions (Nombres 13). Il avait frappait le rocher qu'Hachem lui avait seulement demandé de montrer avant d'en faire couler de l'eau. Cette faute représentait une atteinte à la foi que possédait Moché Rabbénou envers D-ieu. Par conséquent, le concept de la Terre sainte – c'est à dire la prière et la foi – était devenu hors d'atteinte pour le leader du peuple juif. C'est pour cela que le Créateur ne désirait pas que Moché Rabbénou entre en Terra sainte et à cette fin, Il lui ordonna d'interrompre ses prières.
 
De ceci, nous apprenons que chacun d'entre nous peut mériter réellement la Terre sainte s'il multiplie ses prières à cette fin. Peu importe les fautes que nous avons faites auparavant, nous savons que l'Eternel ne nous juge pas avec la même rigueur qu'Il juge les Tsadiqim. Ainsi, notre travail consiste à multiplier nos prières. Cela nous permettra de parfaire notre foi, ce qui correspond à la Terre d'Israël.  
 
En atteignant cet objectif, nous mériterons également d'être les bénéficiaires de nombreux miracles, de la rédemption finale et totale, rapidement et de nos jours. Amen.  
 
 
Extrait du livre "Chev'i-hi méchévé ta'am" Editions ”Na'halé Netsar". Reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur.

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