Un cœur brisé

C'est le cœur brisé qui nous permet de recevoir la Tora, depuis Béréchith, et d'en recommencer l'étude avec toutes nos forces.

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le Rav Shmuel Stern

Posté sur 06.04.21

Les derniers mots de la Tora

Nous lisons dans la paracha de cette semaine que la Tora se termine avec les mots : “Mais il n'a plus paru en Israël, un prophète tel que Moché (…) et toutes ces imposantes merveilles que Moché accomplit aux yeux de tout Israël.”
 
À propos de ces derniers mots, Rachi a écrit : “Son cœur (de Moché) l'a inspiré à casser les Tables de la Loi aux yeux de tout Israël, tel qu'il est écrit (Deutéronome 9:17) : 'je les brisais à vos yeux.' L'esprit de D-ieu était en accord avec celui de Moché, tel qu'il est écrit (Exode 34:1) : 'que tu as brisées', ce qui veut dire : 'tu as bien fait de briser les Tables de la Loi.”
 
D-ieu a voulu dire à Moché Rabbénou : “Tu as bien fait de briser les Tables de la Loi”. C'est sur ces mots que se conclut la Tora.
 
Il est possible d'apprendre de cela qu'en fait, la Tora ne se termine jamais. Sans doute, peut-on expliquer ce phénomène par le fait qu'à l'instant même où une personne termine la lecture de la Tora et fait le point sur son propre Service divin, elle doit ressentir de suite qu'elle a cassé-raté tout ce qu'elle a appris. Si nous ne ressentons pas ce sentiment, cela signifie que nous ne désirons pas recommencer la Tora depuis le début, reprendre entièrement toutes nos fautes et nos erreurs.
 
Cependant, si nous cassons tout ce que nous avons appris, et que nous ressentons au plus profond de nous-mêmes que nous n'avons pas encore réellement commencé à étudier véritablement la Tora, il nous sera possible de tout recommencer notre Tora depuis le début. Ceci est la véritable signification de : “Tu as bien fait de briser les Tables de la Loi.” La Tora se termine de cette façon car de la sorte, nous pouvons mériter d'avoir le “cœur brisé”. C'est ce cœur brisé qui nous permet de recevoir la Tora, depuis Béréchith, et d'en recommencer l'étude avec toutes nos forces.
 
Par conséquent, lors de la fête de Sim'hath Tora, dès que nous terminons la lecture de l'entière Tora, nous commençons à lire la paracha Béréchith. En agissant ainsi, nous révélons et montrons à tout le monde que nous n'avons pas encore réellement commencé à étudier véritablement la Tora et que nous sommes obligés de recommencer depuis le début.
 
C'est à propos de cela que Rabbi Zéra jeûna une centaine de fois, lorsqu'il quitta Bavel (Babylone) pour se rendre en Eretz Israël (en Terre d'Israël). Il désirait oublier le Talmud Bavli (le Talmud de Babylone) qu'il avait appris à l'extérieur de la Terre d'Israël. Son intention était de recevoir la Tora d'Eretz Israël (la Tora de la Terre sainte) : le Talmud Yérouchalmi (le Talmud de Jérusalem).
 
Il est possible d'atteindre ce que voulait Rabbi Zéra uniquement grâce à l'oubli, qui possède un aspect de “cassure-bris”, le bris des Tables de la Loi. Grâce à ce bris, le peuple d'Israël mérita les deuxièmes Tables de la Loi.
 
Ainsi, lorsque nous apprenons la Tora, nous devons savoir qu'en réalité, nous n'avons pas encore commencé à l'étudier. C'est à propos de cela qu'Hachem à dit à Moché Rabbénou : “Tu as bien fait de briser les Tables de la Loi.” Cela voulait dire : “Grâce à toi, le peuple d'Israël doit commencer de nouveau et recevoir la Tora depuis le début.”
 
C'est de cette façon que nous devons apprendre la Tora : tous et toutes, nous devons évoluer vers le niveau de “cœur brisé”, c'est-à-dire celui où nous prenons conscience de notre éloignement par rapport à la Volonté divine. Nous devons également savoir que notre étude précédente doit être cassée, tel un pot en argile, car nous devons nécessairement toujours recommencer depuis le début. C'est exactement ce qu'a fait Rabbi Zéra.

Que la volonté d'Hachem soit de nous faire mériter, toute l'année, de terminer l'étude de la Tora et de recommencer tout depuis le début. Puissions-nous progresser dans notre étude et obtenir une volonté et un désir entièrement nouveaux. De fait, lorsqu'une personne a cassé quelque chose qui lui est précieux, et qu'elle désire le retrouver, elle rassemble toutes ses forces, les multipliant sans fin. Puissions-mériter de commencer notre étude de la Tora de la sorte, depuis Béréchith et pendant toute l'année. Amen.

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