Le jour de mon mariage – Nasso

En priant et en parlant à D-ieu, on replace constamment le Créateur au centre de nos intérêts. On arrive alors à orienter tout nos mouvements convenablement et notamment…

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 10.06.21

Sur le verset du Cantique des cantiques qui dit “Le jour du mariage, le jour de la joie de son cœur” (3:11), nos Sages ont expliqué qu'il s'agissait du jour de Chavou'oth, le jour où nous avons reçu la Tora. Cinquante jours après la sortie d'Égypte, Hachem s'est “marié” – si l'on peut dire – avec le peuple d'Israël et nous a promit d'être notre D-ieu, notre Maitre à tout jamais. Cependant, un mariage ne peut être valable sans contrat en bonne et due forme, ce contrat c'est la Tora, c'est la plus grande preuve d'amour qu'Hachem pouvait nous donner.

Une fois, Rabbi Na'hman de Breslev déclara à ses élèves que la dévotion authentique pouvait se résumer ainsi : prière-Tora-prière. Pour mieux comprendre cette affirmation, analysons un autre évènement majeur qui s'est passé aussi le jour de Chavou'oth, quelques siècles plus tard : il s'agit de la disparition du Roi David. David Hamélekh a quitté ce monde le jour de Chavou'oth, c'est pourquoi nous avons l'habitude de réciter entièrement le livre des Psaumes pendant cette nuit. Nous attachons ainsi le principe de la prière à la Tora.
 
La Tora est une sagesse, et même si son origine est divine, elle recèle un danger pour ceux qui l'étudient, ainsi qu'il est enseigné dans le Talmud : “Celui qui est méritant, la Tora devient pour lui une substance de vie. Celui qui n'est pas méritant, elle devient pour lui une substance de mort !” (Yoma 72). Le mot “méritant” se dit “Zokhé” en hébreu, il a la même racine que le mot “Zakh” qui signifie pur. Celui qui se purifie peut vivre grâce à la Tora, mais celui qui ne se purifie pas deviendra orgueilleux et s'éloignera du Créateur tout en croyant qu'il en est très proche grâce à ses connaissances.
 
À ce sujet nos Sages enseignent : “Tout celui qui dit : je n'ai que la Tora. Même la Tora il ne l'a pas !” (Talmud Yévamoth 109). Rabbi Tsadokq Hacohen de Lublin explique que cette phrase est dirigée envers quelqu'un qui étudie mais ne donne pas assez d'importance à la prière (Tsidqath Hatsadiq 211). Par conséquent, la purification qui permet de faire de la Tora une substance de vie s'obtient grâce à la téfila (prière).
 
On peut étudier les plus grands concepts de Tora, mais si au moment des trois prières, on se dépêche de s'acquitter d'une obligation, si on n'essaye pas de créer un lien avec Hachem en lui parlant régulièrement, alors notre étude devient une substance de mort – que D-ieu nous préserve – juste une accumulation de connaissances pour notre prestige personnel, sans qu'on s'en rende compte car ce défaut d'orgueil est sournoisement habillé dans la mitswa d'étudier la Tora.
 
De fait, quand un homme étudie, c'est son intelligence qui est au centre, mais quand il prie sincèrement, c'est Hachem qui est au centre. En priant et en parlant à D-ieu, on replace constamment Hachem au centre de ses intérêts. On arrive alors à orienter tout ses mouvements convenablement et notamment à atteindre dans son étude l'objectif principal de cette dernière qui n'est pas la connaissance en soi mais le rapprochement réel et sincère vers D-ieu.
 
La Tora est divisée en 5 livres et les psaumes sont aussi divisés en 5 livres car Tora et téfila sont les deux aspects indivisibles et indispensables de la dévotion authentique. Nous comprenons donc pourquoi le Roi David – l'homme de prières par excellence – celui qui déclara à propos de lui : “Ani téfila – Je suis prière” – a quitté ce monde le jour de Chavou'oth.
 
C'est pour nous laisser un message que Rabbi Na'hman, quelques millénaires plus tard, a amplifié, car il contient le secret de la réussite spirituelle. Rabbénou a même dévoilé que transformer son étude de Tora en prière, c'est à dire prier D-ieu de comprendre et appliquer ce que l'on a étudié, provoque dans le ciel un plaisir jusqu'à ce jour inégalé.
 
Rabbi Na'hman enseigne : “À Chavou'oth, on reçoit la Tora et on peut aussi recevoir une vitalité nouvelle” (Liqouté Moharan 267), cette vitalité nouvelle, nous la recevrons, avec l'aide de D-ieu, grâce à nos prières. Car chaque juif, même le plus éloigné de tous, peut s'approcher d'Hachem s'il décide de commencer à ouvrir la bouche.
 
Sur le verset du Cantique des cantiques qui dit : “Le jour du mariage, le jour de la joie de son cœur” (3:11), nos Sages ont commenté qu'il s'agissait du jour de Chavou'oth, le jour où nous avons reçu la Tora. Cinquante jours après la sortie d'Égypte, Hachem s'est “marié” – si l'on peut dire – avec le peuple d'Israël et nous a promit d'être notre D-ieu, notre Maitre à tout jamais. Cependant, un mariage ne peut être valable sans contrat en bonne et due forme ; ce contrat c'est la Tora, c'est la plus grande preuve d'amour qu'Hachem pouvait nous donner.
 
Sefer HaMidoth
 
“Celui qui ne change pas sa parole, peut rabaisser les orgueilleux et relever les humbles.”
 
Commentaire : Celui qui sait tenir sa parole sanctifie et renforce le pouvoir de celle-ci. Les mots qui sortent de sa bouche ont de la valeur et touchent forcément celui qui les entend. Cette force de la parole permet donc de rabaisser les orgueilleux, qui généralement ne sont pas sensibles aux remontrances, et de relever les gens qui ont une piètre estime d'eux-mêmes, car généralement ils ne croient pas aux encouragements qu'on leur prodigue.
 
Celui qui parle identiquement avec sa bouche et avec son cœur, n'a rien à craindre de la noyade.”
 
Commentaire : Yéhouda – le fils de Ya'aqov Avinou – est louangé dans la Tora parce qu'il n'a pas eu peur d'avouer qu'il avait (involontairement) fauté avec Tamar. Cet aveu constituait une très grande honte pour lui et il avait la possibilité de ne pas le faire, personne ne s'en serait rendu compte. Néanmoins, son amour de la vérité l'a amené à reconnaitre sa “faute” en public et nos Sages expliquent que c'est une des raisons pour laquelle il a mérité la royauté pour sa descendance.
 
Quelques temps plus tard, Na'hchon Ben Aminadav – chef de la tribu de Yéhouda et descendant de ce dernier – se retrouvera devant la Mer rouge qui refuse de s'ouvrir. Il rentrera alors dans l'eau jusqu'au nez et au moment où il manquera d'air, Hachem le sauvera de la noyade et ouvrira la mer. Surement grâce à la qualité en question, de parler le même langage avec le cœur (ce qui peut être caché) et la bouche, c'est à dire l'attribut de vérité propre à son ancêtre Yéhouda.
 
“La vérité amène le rassasiement.”
 
Commentaire : Dans la mesure où la vérité entraine forcément l'individu à prendre conscience que D-ieu dirige le monde dans les moindres détails et que tout ce qu'Il fait est pour le bien, on ne peut qu'être heureux de son sort et se suffire de ce que l'on possède car telle est Sa volonté. Cette joie de ce que l'on possède constitue le rassasiement authentique. Il faut bien sur prier pour ce qui semble nous manquer, mais si on ne le reçoit pas, on comprendra que D-ieu n'a pas accepté notre demande pour notre bien (pas parce que nous sommes soi-disant mauvais, D-ieu en préserve) et on se réjouira aussi de la situation présente.
 
Loi de Chabath
 
Celui qui trouve un porte-monnaie ou quelconque objet de valeur pendant Chabath n'a pas le droit de le prendre, même s'il a peur que quelqu'un d'autre le trouve ; en effet l'objet est “mouqtsé” (interdit de transporter). Ce qu'il pourra faire est la chose suivante : pousser du pied l'objet dans un endroit où il sera caché jusqu'à la fin du Chabath.
 
La bénédiction des Kohanim
 
Hachem te bénira et te protègera…” (Nombres 6:24)
 
Le Midrach Rabba enseigne : “Hachem te bénira” dans l'argent, “et te protègera” des forces mauvaises (maziqim). Rabbi Nathan de Breslev nous apprend que la bénédiction sur l'argent ne signifie pas être riche à profusion mais plutôt être protégé de “l'appétit malsain d'argent” (taavath mamon). De fait, la passion pour l'argent est le défaut le plus difficile à briser et celui qui nous éloigne le plus de D-ieu. Nous en sommes tous les victimes à un quelconque niveau.
 
Avoir la passion de l'argent consiste à croire que nous ne pouvons être heureux qu'en ayant de l'argent et que la réussite financière dépend seulement de nos efforts. Cet état d'esprit évacue complètement de l'esprit la notion de “Hachga'ha”, c'est à dire la croyance que D-ieu dirige absolument tout, jusqu'au moindre détail de notre commerce. Il vit dans un monde où D-ieu s'appelle “dollar”, le diable s'appelle concurrence et le paradis s'appelle réussite.
 
En sens inverse, la richesse de sainteté consiste à ne pas se fatiguer outre mesure pour recevoir sa subsistance, permettant ainsi à l'homme de sanctifier une partie importante de son temps pour servir Hachem. Cette richesse est la bénédiction d'Hachem transmise par les Kohanim. Elle est l'apanage de ceux qui ont une croyance résolue dans la Hachga'ha et de ceux qui ont eue la force morale de sortir de l'illusion extrêmement puissante que le succès où l'échec dépendent de nous.
 
Car quand on croit que la conjoncture n'est pas à 100% entre les mains du Créateur, on rentre dans le monde des “craintes chutées”, c'est à dire qu'on craint le concurrent, la situation économique, le banquier.
 
Ces craintes sont provoquées par les maziqim, des forces mauvaises créées par nos mauvaises actions et qui embrouillent l'esprit de l'homme en le faisant chuter dans des craintes injustifiées. C'est pourquoi notre verset poursuit en disant : “Il te protègera”, de toutes ces fausses conceptions. (Adapté du Liqouté Halakhoth, Hilkhoth Téfila 4)

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