Le plus grand des miracles – Béa’alotkha

Il n'y a pas de désespoir dans le monde. Même celui qui est impur – à cause de ses nombreuses fautes – ne doit pas se décourager pas à cause de cela…

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 06.04.21

 Pourquoi ne pouvons-nous pas offrir en son temps le sacrifice [de Pessa'h – la Pâques juive] à Hachem ?” (Bamidbar 9:7)

Quand Moché Rabbénou enseigna au peuple les lois du sacrifice de Pessa'h (l'agneau pascal), il indiqua que les personnes impures ne pouvaient pas offrir ce sacrifice. Les porteurs du cercueil de Yossef se présentèrent alors devant Moché et se plaignirent du fait qu'ils n'auraient pas le possibilité d'être purs à Pessa'h étant donné qu'ils transportaient un cercueil (Midrach Rabba 20:17). 

Ils posèrent alors la question contenue dans notre verset de référence et Moché interrogea D-ieu à leur sujet. Hachem répondit alors que toute personne impure à Pessa'h pourrait se rattraper le mois suivant à la même date et offrir le sacrifice pascal. Cet évènement est appelé “Pessa'h Chéni”, le deuxième Pessa'h.
 
À partir de cette loi, Rabbi Nathan de Breslev illustre un des enseignements fondamentaux de Rabbi Na'hman de Breslev. Il explique : “Pessa'h Chéni est une loi qui nous a été transmise par Moché uniquement à cause des gens impurs qui posèrent la question : 'Pourquoi ne pouvons-nous pas offrir en son temps le sacrifice de Pessa'h à Hachem ?'
 
La Tora nous fait comprendre ainsi qu'il n'y a pas de désespoir dans le monde. Car même celui qui est impur (à cause de ses nombreuses fautes) et se trouve très éloigné d'Hachem – au point qu'il ne peut pas servir D-ieu comme il conviendrait à un homme d'Israël – ne doit pas se décourager pas à cause de cela ; plutôt, il doit aller rendre visite à un Tsadiq authentique du niveau de Moché.”
 
S'il plaide sa cause et demande : 'Bien que j'ai rendu mon âme impure et me suis éloigné de D-ieu, malgré tout, je désire un conseil et une manière pour me rapprocher de Lui. Car il est certain qu'il existe des conseils même pour moi qui suis si loin.' Alors, Hachem se remplit de compassion pour une telle personne et elle se voit élevée au summum de l'élévation.
 
De fait, grâce à elle, on rajoute une nouvelle loi dans la Tora (comme les gens impurs pour qui D-ieu innova la loi de Pessa'h Chéni), c'est à dire que se dévoilent des nouveaux aspects de la Tora (sous la forme d'une compassion encore plus forte de D-ieu envers Son peuple)” (Liqouté Halakhoth, Guéviyat 'Hov Yétomim 3:18).
 
Cette compassion accrue se révèle par une manifestation de bonté d'Hachem qui dépasse absolument le cadre des lois de la logique spirituelle. En effet, nos Sages ont l'habitude de dire à propos de celui qui a raté une mitswa : “'Avar zemano, batel qorbano”, qui signifie qu'on ne peut plus effectuer une mitswa quand son temps est passé. Personne ne peut allumer les bougies de 'Hanouka en été ou manger sous la souka au printemps. Une fois qu'un moment est passé, il a définitivement disparu.
 
Pourtant, en ce qui concerne le rapprochement des juifs envers Lui, D-ieu est prêt à tout, même à changer les lois de la nature. Si les textes disent que Réouven n'a pas droit au monde futur à cause de ses fautes, même si ces textes sont absolument vrais, Hachem fera un miracle pour Réouven s'il décide de ne pas se décourager. Il nous est juste demandé de croire en la bonté d'Hachem et de commencer à faire ce que nos petites forces permettent aujourd'hui, et avant tout ouvrir la bouche et implorer D-ieu : “Pourquoi n'offrirais-je pas moi aussi les sacrifices en leur temps !”
 
Avec un peu de patience on méritera le plus grand des miracles, le retour vers D-ieu, la téchouva. Amen !
 
Sefer Hamidoth – Vérité
 
La délivrance finale vient grâce à la vérité.”
 
Commentaire : Notre situation d'exil est caractérisée par le fait que la vérité est morcelée, divisée. Pour chaque décision importante, une foule d'alternatives se présente, chacune avec ses avantages et ses inconvénients. On en est souvent réduit à choisir ce qui nous semble être la moins mauvaise solution. Spirituellement ou matériellement, chacun affirme que la vérité est chez lui et on ne sait plus qui a tort ou raison.
 
Le Machia'h (Messie) viendra nous délivrer avec une vérité tellement forte qu'elle ne laissera plus de place au doute. Ce n'est pas que cette vérité ne pourra être contredite, car même le Machia'h aura des ennemis comme l'enseigne Rabbénou.
 
Cependant, nous serons convaincus d'avoir affaire à la bonne personne. C'est pourquoi le Machia'h est surnommée “Roua'h Apénou”, le souffle de notre nez. Parce qu'à l'entendre, nous ressentirons intuitivement qu'il s'agit de la vérité que nous recherchions sans avoir jamais pu l'exprimer, à cause de notre situation d'exil. Ce sera alors le moment tant attendu de la délivrance finale, Bimhéra Béyaménou, Amen !

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