Pourquoi compter le ‘Omer ? – Qédochim

La situation d'esclavage est celle des juifs qui n'ont pas encore décidé de laisser à la spiritualité la part essentielle...

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 06.04.21

En l'an 2448 de la création du monde, le peuple juif est sorti d'Égypte et le lendemain, a commencé à compter pour la première fois les 49 jours du 'Omer.

Le 'Omer représente une certaine quantité d'orge qu'on broyait et passait au feu afin d'en faire offrande à D-ieu pour toute la communauté (Qorban Tsibour). À partir de cette offrande, la Tora nous demande de compter 50 jours répartis en 49 jours du 'Omer et le cinquantième jour qui n'est autre que Chavou'oth, le jour où nous avons reçu la Tora, le 6ième jour du mois juif de sivan.
 
Le 'Omer est donc associé à notre départ d'Égypte et au début de notre séjour dans le désert.
 
À ce sujet vous-êtes-vous déjà demandé pourquoi 4/5ème du peuple avait refusé de sortir d'Égypte ? Pour le comprendre, il faut savoir que les dix plaies que reçurent les égyptiens durèrent une année entière pendant laquelle les juifs vécurent libérés de l'esclavage. En outre, dès la première plaie du sang, les égyptiens durent nous donner de l'argent pour pouvoir boire. À chaque plaie, notre peuple s'enrichissait ou était tout au moins protégé. Au fur et à mesure des coups, on ne leur demanda plus de travailler et ils vécurent une période “paradisiaque” en comparaison de leur situation précédente.
 
On comprend maintenant pourquoi tant de nos frères refusèrent de sortir d'Égypte, ils s'étaient habitués à un certain bien-être. Et on comprend aussi pourquoi, lors des révoltes du peuple contre Moché (Moïse) dans le désert, on lui reprochait de nous avoir fait sortir d'un pays où tout allait bien.
 
Il faut savoir qu'aujourd'hui, chacun d'entre nous est confronté aux mêmes épreuves que nos ancêtres. La situation d'esclavage est celle des juifs qui n'ont pas encore décidé de laisser à la spiritualité la part essentielle et prédominante, celle qui va déterminer l'orientation de leurs choix décisifs d'être humain. Ils sont sous l'emprise de valeurs basées sur l'argent et les plaisirs personnels jusqu'au jour où ils s'aperçoivent que leurs efforts n'ont pas de direction authentique associée à la vie éternelle.
 
Le jour où ils réalisent cela, ils assènent des coups à l'égyptien qui les asservissait et commencent leur téchouva (leur repentir). Ils prennent alors sur eux la pratique des commandements de la Tora et connaissent une période de grâce, comme les juifs pendant que leurs oppresseurs égyptiens subissaient les dix plaies. Cependant, cette période ne peut durer éternellement car nous ne sommes pas en train de produire des efforts, nous jouissons de la situation.
 
C'est tout à fait normal dans la mesure où après être sorti d'un dur esclavage, on a besoin d'une période de convalescence, un repos bienfaiteur. Mais attention, il ne faut pas s'endormir, ceux qui se suffisent d'un petit niveau de pratique religieuse et ne veulent plus l'améliorer, ressemblent aux juifs qui refusèrent de sortir d'Égypte. Ils essayent souvent de créer un patchwork de valeurs non-juives mélangées à des valeurs juives et imaginent que leur composition est la composition idéale du juif moderne. Ils n'osent pas passer des caps décisifs comme les 4/5ème qui moururent en Égypte, D-ieu en préserve.
L'échelon supérieur, la sortie d'Égypte, est l'apanage de ceux qui désirent vivre selon l'idéal de l'homme juif, tel qu'il a été déterminé par nos Sages, sous la direction de nos Tsadiqim et de nos Rabanim actuels. Ils sont prêts à rentrer dans le désert par souci de la vérité et dans l'attente du don de la Tora à Chavou'oth. Peut-on dire pour autant que la tâche est terminée ? Non, bien au contraire, elle ne fait que commencer car une telle élévation ne laisse pas insensible le penchant du mal (yetser ara'). Le yetser ara' va s'étendre en long et en large pour que nous nous dégoutions de notre traversée du désert et D-ieu sait à quel point l'épreuve n'est pas facile.
 
Néanmoins, D-ieu ne nous abandonne jamais, Il nous a laissé de bons conseils pour réussir cette traversée : Il nous a donné le compte du 'Omer. Dans cette mitswa un peu étrange qui consiste simplement à compter les jours, sont contenues les clefs de notre réussite spirituelle et sans elles, l'individu peut vivre une téchouva placée sous le signe de la tristesse et du découragement intérieur. Il sert D-ieu parce qu'il n'a pas d'autre choix, la vie hors de la Tora est un mensonge et il le sait, malgré tout il n'est pas vraiment heureux, il est quelque part retourné en Égypte.
Rabbi Na'hman de Breslev a déchiffré pour notre génération les conseils de la Séfirath Ha'Omer (du décompte du 'Omer) et nous nous proposons de vous les transmettre sur plusieurs semaines à travers les enseignements de son élève principal : Rabbi Nathan de Breslev. Dans son fameux Liqouté Halakhoth, il écrit : “L'essentiel du compte du 'Omer réside dans les désirs et languissements de sainteté. Chacun se languit d'avoir le mérite de recevoir la Tora à Chavou'oth, c'est pour cela qu'il compte les jours” (Yoré Dé'a, Hilkhoth Dam, 1:6).
 
Par conséquent, la Séfirath Ha'Omer est un dévoilement de nos espoirs et languissements, car quand un homme désire vraiment quelque chose, il compte les jours qui le séparent de cette chose. Le premier conseil consiste à entretenir le désir de recevoir la Tora, c'est à dire à constamment attendre le moment où nous allons l'acquérir, la comprendre, la mettre en pratique et la vivre, au point de ne faire qu'un avec elle. Néanmoins pour y arriver il faut compter les jours, c'est à dire la distance qui nous sépare de notre idéal de juif qui se comporte parfaitement.
 
Une question se pose alors : pourquoi comptons-nous de cette manière ?
 
Quand on compte les jours, c'est généralement ceux qui nous séparent de notre objectif. On aurait du dire : “Aujourd'hui, il reste 49 jours avant le don de la Tora, 48, 47, 46, etc.” Pourtant, on ne compte pas ainsi mais de la manière suivante : “Aujourd'hui est le premier jour du 'Omer, 2ième, 3ième, etc.” On ne compte pas le temps qui reste (ce qui est normal quand on languit) mais le temps qui est passé. Rabbi Nathan en explique la raison.
 
Le sens du compte est fait de telle manière qu'on se concentre sur ce qu'on a déjà acquis plutôt que sur ce qui nous reste à acquérir. Car quand un homme se concentre uniquement sur ce qui ne va pas en lui, ce qu'il n'a pas encore atteint, il est susceptible de tomber dans le découragement. C'est pourquoi on compte le 'Omer ainsi, en voyant de quelle manière nous avons avancé depuis notre sortie d'Égypte, afin de nous encourager à continuer. En d'autres termes, bien qu'un homme doive connaitre son éloignement du but final, l'essentiel de sa réflexion doit avoir lieu sur les progrès qu'il a effectués.
 
C'est ainsi qu'il reconstituera toujours sa capacité à languir et à désirer la sainteté, sans se lasser. Car hélas, beaucoup de nos frères ont arrêté ou n'ont jamais commencé leur progression spirituelle car ils ne regardaient que la perfection dans la sainteté et à quel point ils en étaient éloignés. Rabbi Na'hman s'est élevé contre cet état d'esprit qui empêche Hachem de profiter des efforts des juifs victimes de cette erreur. Il dévoile dans le Liqouté Moharan que le plus grand kavod d'Hachem (l'honneur de D-ieu), réside dans les petits efforts des gens les plus éloignés. Qui l'aurait crû ?
 
Pourtant, telle est la première leçon, essentielle et indispensable, qu'il nous faut tirer de la Séfirath Ha'Omer afin de réussir notre traversée du désert. Amen !
 
Sefer HaMidoth
 
“Celui qui était menteur dans sa réincarnation précédente, quand il revient dans une nouvelle réincarnation, sera gaucher.”
 
Commentaire: Rabbi Tsadok Hacohen de Lublin a écrit un commentaire sur le Séfer Hamidoth de Rabbi Na'hman (dont celui-ci commença l'écriture à l'âge de sept ans). Il explique que Rabbénou a déduit cet enseignement du verset des Psaumes qui dit : “Leur bouche est pleine de mensonges et leur droite est une droite mensongère.” (Téhilim 144- 11). Celui dont la bouche avait l'habitude de proférer des mensonges dans sa réincarnation précédente, sa (main) droite dans la nouvelle réincarnation sera mensonger, c'est à dire que sa main dominante ne sera pas la droite, comme c'est l'usage, mais la gauche. (Il ne faut bien sur pas en déduire que le gaucher est un menteur dans sa nouvelle réincarnation)
 
“Celui qui se protège (du mensonge) et dit toujours la vérité, c'est comme s'il avait fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent.”
 
Commentaire: D-ieu a laissé la possibilité à l'homme d'être une sorte d'associé dans la création. Mais pour ce faire, l'homme doit se comporter à l'instar du Créateur. D-ieu a créé le monde par Sa parole. Il a dit : “Que la lumière soit” et a tenu sa promesse, c'est à dire qu'Il a dit la vérité car “la lumière fut.” Par conséquent, un homme qui dit toujours la vérité se comporte à l'image de D-ieu et on le considère comme s'il avait lui-même fait le ciel et la terre car il possède la qualité avec laquelle D-ieu les a créés : une parole vraie. Heureux est l'homme qui fait attention à ce qui sort de sa bouche !
 
Lois du Chabath
 
Il est bien de manger du poisson à Chabath. Si cela est possible, on en mangera à tous les repas, ou tout au moins au premier et au troisième repas. Néanmoins, celui qui n'aime pas le poisson n'est pas obligé de se forcer à en consommer car le Chabath a été donné pour qu'on s'en réjouisse et pas pour qu'on en souffre.
 
Il faut se laver les mains entre la consommation du poisson et de la viande (qu'on mangera toujours en deuxième), se nettoyer l'intérieur de la bouche de toute trace de poisson en consommant du pain et l'extérieur avec de l'eau. Si possible on boira quelque chose entre le poisson et la viande. Tout ceci s'applique même s'il s'agit seulement de poulet. Celui qui veut s'abstenir de se laver les mains parce qu'il n'a touché le poisson qu'avec sa fourchette, et pas avec la main, a sur qui s'appuyer. (Yalqout Yossef)

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