Révéler la vérité… par étapes – Vaéra

Toutes les questions sur D-ieu proviennent du fait que le Créateur cache une partie de la vérité afin que nous ayons la possibilité de faire usage de notre libre arbitre.

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 06.04.21

Imaginez que D-ieu vienne vous demander d'accomplir une mission. Oseriez-vous la lui refuser ?

Comment comprendre alors que Moché Rabbénou (Moïse notre Maître) le serviteur fidèle du Créateur, refusa plusieurs fois d'aller libérer le peuple d'Israël jusqu'au point où il provoqua la “fureur divine”? Selon Rabbi Nathan de Breslev, Moché appuyait son refus sur sa conception personnelle de la vérité.
 
En effet, grâce à la sainteté de sa sagesse, Moché avait compris que le peuple se révolterait, fauterait contre D-ieu et lui et qu'il n'arriverait pas à obtenir la délivrance définitive que nous attendons encore. Il se demandait pourquoi entamer une mission vouée à l'échec. Néanmoins sans le savoir Moché répétait une erreur qui avait eu lieu des siècles auparavant, juste avant la création du monde. Cette erreur est celle de l'accusation des anges.
 
Le Midrach nous raconte qu'avant de créer l'homme, Hachem (D-ieu) demanda aux anges si l'homme méritait d'être créé. Une partie des anges, notamment l'ange de la “vérité” s'y opposa fermement en argumentant que les êtres humains fauteraient dans le futur. Malgré la véracité de leurs propos, Hachem créa l'homme démontrant ainsi aux anges qu'ils s'étaient trompés.
 
D-ieu fit comprendre à Moché Rabbenou que sa vérité provenait de la vérité des anges. Cette vérité consiste en une opposition et une accusation contre toute créature qui ne se comporterait pas parfaitement envers le Créateur. Comment libérer un peuple qui va faire le veau d'or et fauter gravement à plusieurs reprises dans le désert pensait Moché. De la sorte, il faisait écho à la vérité des anges.
 
Hachem expliqua à Moïse cette erreur au début de notre paracha en disant : “Je me suis dévoilé à Avraham, Yits'haq et Ya'aqov sous le Nom d' EL CHAKAÏ et Mon Nom YKVK Je ne leur ai pas fait connaître.” (Exode 6- 3). Avec ce message, Hachem voulait dire qu'il n'est pas possible de dévoiler toute la vérité en une fois. La vérité doit être découverte par étapes afin de laisser aux hommes la possibilité de faire usage de leur libre arbitre.

Par conséquent il est impossible de comprendre les Voies divines. Cette réponse du verset vint en rapport aux accusations de Moché contre D-ieu après que Pharaon, au lieu de laisser partir le peuple, ait augmenté le poids de ses souffrances. Moché ne comprenait pas le Comportement divin de la même manière qu'il n'avait pas comprit la raison pour laquelle il devait libérer un peuple qui allait se révolter dans le futur.

Toutes les questions sur D-ieu proviennent du fait que le Créateur cache une partie de la vérité afin que nous ayons la possibilité de faire usage de notre libre arbitre. Si nous pouvions tout comprendre, si tout était clair, nous n'aurions pas d'autre choix que de servir D-ieu et nous n'aurions plus aucun mérite. Devant toutes les questions qui se posent, nous devons répondre par l'émouna (la foi) et être convaincus que même dans les évènements les plus difficiles, se cache la Bonté divine.

 
Il nous est impossible de tout comprendre et même le plus grand Tsadiq ne peut pas entièrement appréhender la Grandeur de D-ieu car celle-ci est infinie.
 
Voila donc la signification de notre verset : “Je me suis montré à toi Moché sous le Nom YKVK” qui est un dévoilement plus grand que celui d'Avraham, Yits'haq et Ya'aqov auxquels je n'ai montré que Mon Nom EL CHAKAÏ. Néanmoins, même toi tu ne pourras pas saisir la vérité dans sa totalité. Par conséquent même si tu devines grâce à ton niveau de vérité que le peuple d'Israël se révoltera contre Moi, tu dois malgré tout annuler ta sagesse devant la Mienne et faire ce que Je t'ordonne.
 
Sortir d'Égypte et le don de la Tora sont de grandes choses et ce qui se passera ensuite n'y prête pas attention car ce que tu auras accompli de bien ne sera jamais perdu.
 
En attendant que le Machia'h (Messie) vienne donner toutes les réponses aux questions que nous nous posons, en attendant qu'il vienne dévoiler à quel point tout ce qu'a fait D-ieu était pour le bien, nous devons nous renforcer dans une foi simple et authentique et mettre nos questions de côté. Notre histoire personnelle représente un microcosme de l'histoire collective du peuple juif et toutes nos épreuves nous serons bientôt expliquées.
 
Sefer HaMidoth 
 
“Le signe distinctif du mensonge est que la majorité des hommes (sages) ne le reconnaissent pas et il fait partie des trois choses que D-ieu déteste.”
 
Les Sages de la génération sont le rempart de la vérité. Grâce à eux, nous évitons de tomber dans les faux systèmes de pensée. En effet, le mensonge ne peut pas tenir sans être mélangé avec de la vérité. Cet aspect véridique du mensonge lui donne une apparence de sainteté et sans les grands Sages de la génération nous serions les victimes de ces faux systèmes.
 
“Notre connaissance ne supporte pas qu'un homme riche mente et lui même est méprisable à ses propres yeux.”
 
Quand nous voyons un homme riche qui a réussit grâce au mensonge, notre système de pensée se révolte devant cette apparente injustice qu'est la réussite financière du menteur. Néanmoins, Rabbi Nah'man de Breslev nous dévoile ici que la punition de celui-ci est qu'il est méprisable à ses propres yeux et par conséquent qu'il ne tire pas de jouissance authentique de sa richesse.
 
“Celui qui veut réparer sa bouche doit donner la tsédaqa (charité).”
 
Toutes les mauvaises paroles que nous avons fait sortir de notre bouche (mensonge, moquerie, vulgarité, médisance…) sont des forces négatives qui se propagent autour de nous. Le moyen de contrer ces forces est de les inverser par des forces positives qui sont les pièces de tsédaqa que nous mettons dans la boite par la fente qui est elle même en forme de bouche ouverte (pour le bien cette fois ci).
 
“Grâce à la vérité le monde est protégé de tous les préjudices.”
 
Tous les préjudices et les problèmes proviennent du yetser ara' (le mauvais penchant) qui puise sa force dans le mensonge. Quand un individu reste toujours attaché à la vérité et la répand, il répand alors le bien sur lui et dans le monde et annule les mauvais décrets. Nos problèmes ne viennent que du fait que nous gardons en nous une part de mensonge, ils nous appellent à rechercher celle-ci afin de l'annuler et d'annuler ainsi les problèmes.
 
“La flatterie amène au mensonge.”
 
Le flatteur recherche toujours un intérêt chez la personne à qui il prodigue ses flatteries. Pour s'attirer les grâces de cette dernière, il exagèrera et modifiera la vérité au point de tomber dans le mensonge. Qui ne s'est pas surpris à jouer les flatteurs devant une personne dont il avait besoin et à sourire et gesticuler alors qu'il n'en avait pas envie. On ressent parfaitement le mensonge d'un tel comportement. En revanche, celui qui reste toujours vrai possède en lui une grâce authentique qui lui permettra d'arriver à ses fins en gardant sa dignité.
 
“Celui qui donne la tsédaqa (charité) recevra la vérité en récompense.”
 
À celui qui s'occupe de faire du bien aux autres, D-ieu donne la vérité en récompense, c'est à dire qu'il ouvre les yeux de l'individu sur les chemins à suivre et ceux à ne pas suivre. Même l'étude de la Tora de celui qui fait du bien aux autres est beaucoup plus efficace que celui qui n'en fait pas car la tsédaqa constitue la mise en pratique du principe “tu aimeras ton prochain comme toi-même” sur lequel repose toute la Tora.

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