Un cadeau réellement gratuit – Va-Et’hanan

Rabbi Na’hman enseigne qu’il existe un trésor de dons gratuits grâce auquel le monde a pu tenir avant que la Tora ne soit donnée. Ce trésor, nous en profitons encore aujourd’hui...

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 06.04.21

J’ai supplié D-ieu à ce moment en lui disant… (Dévarim 3:23) 

La paracha de la semaine commence avec la tentative de Moché de convaincre D-ieu de le laisser rentrer en Terre sainte. Il supplia le Créateur avec 515 prières ; le chiffre 515 correspond à la valeur numérique du mot vaet’hanan (j’ai supplié). Moché supplia de la sorte D-ieu, jusqu’au point où le Maître du monde lui demanda d’arrêter de prier ; dans le cas contraire, Hachem n'aurait pas pu refuser à Moché d'entrer en Eretz Israël.
 
À propos du mot vaet’hanan, Rachi a dit : À chaque endroit où on utilise un langage de supplication, il s'agit d'une allusion à la demande d’un cadeau gratuit. Même si les Tsadiqim (les Justes) ont la possibilité de faire valoir leurs bonnes actions lorsqu’ils prient, ils demandent à D-ieu un cadeau gratuit.
 
La question mérite d'être poser : pourquoi demander un cadeau gratuit si l’on peut se prévaloir d’arguments de négociation convaincants ?
 
Les Tsadiqim le savent : lorsqu’on présente une liste de points positifs – aussi grande soit-elle – on entraîne l’ouverture de son dossier par le Tribunal céleste. L’argument de celui-ci est le suivant : Si tu penses que D-ieu te doit quelque chose, voyons voir si toi tu ne Lui dois rien… Le fait de faire des comptes avec le Ciel ne pourra jamais être à notre avantage car il faudrait être encore plus parfait que Moché lui-même. C'est uniquement cela qui pourrait nous faire croire que D-ieu nous est redevable de quelque chose.
 
Par conséquent, la prière ne peut se formuler que sous la forme de la demande d’un cadeau qui ne nous est pas dû, un cadeau gratuit.
 
Le Zohar Vayichla’h nous apprend qu’entre les prières de Moché, du Roi David et du pauvre, D-ieu préfère la prière du pauvre. Lorsque sa prière se présente devant Lui, Hachem demande qu’on bloque toutes les autres prières et qu’on fasse passer celle-là en premier car : Je ne veux pas que le Tribunal céleste s’interpose entre le pauvre et Moi.
 
L’expression le pauvre ne doit pas être prise au sens littéral. Il s’agit de l’état d’esprit qui doit accompagner une prière afin que celui qui la formule ne soit pas scruté au microscope par le Tribunal céleste. Pauvre signifie : Je me présente devant Toi mon D-ieu, dénué de tout mérite. Car même les bonnes choses que j’ai faites, je n’ai pu les faire que grâce à Toi et Tu m’as tellement donné et Tu me donnes encore, comment pourrai-je croire que Tu me doives quelque chose ? Comment pourrais-je grogner et sous-entendre ainsi que Tu m’as donné moins que ce que je mérite. Non je demande un cadeau, gratuit.
 
C’est dans cet état d’esprit que l’on doit prier, sans réveiller de comptes, parce que nous n’en faisons pas nous-mêmes. Pour cela, il faut croire d’une foi parfaite que D-ieu est prêt à accéder à nos requêtes gratuitement, même si nous sommes ce que nous sommes et avons fait ce que nous avons fait. Également, il faut savoir que le doute sur le fait que notre prière soit acceptée est en soi un calcul qui entraîne aussi l’intervention du tribunal céleste et que celui-ci ne donne rien de gratuit. De fait, sa fonction est justement de permettre le maintien du monde grâce à des règles bien précises. Cela fait aussi partie du monde.
 
Dans le Liqouté Moharan (II:78), Rabbi Na’hman de Breslev enseigne qu’il existe un trésor de dons gratuits grâce auquel le monde a pu tenir avant que la Tora ne soit donnée. Ce trésor, nous en profitons encore aujourd’hui grâce au Tsadiq qui y a accès. Rabbi Nathan de Breslev explique que Moché voulait profiter de ce trésor afin de rentrer en Israël, malgré le Décret divin et qu'il a failli réussir. Cependant, D-ieu lui demanda d’arrêter car le temps du dévoilement d’une telle bonté n’était pas encore arrivé (Liqouté Halakhoth, Matana, Halakha 5).
 
Rabbi Nathan enseigne par ailleurs que le travail des Justes authentiques de toutes les générations a été de dévoiler graduellement cet amour gratuit (Liqouté Halakhoth Chabath 7).
 
Aujourd’hui le temps est arrivé : c’est le temps de la délivrance finale qui aura lieu grâce à l’amour gratuit (ahavath ‘hinam). Un Amour divin, dévoilé à son paroxysme, qui fait que même si nous sommes descendus là où nous sommes descendus, même si nous n’avons pas le niveau de nos prédécesseurs, nous allons profiter de cet amour gratuit et infini de D-ieu. C’est la raison pour laquelle il a créé le monde.
 
Il suffit d’y croire et d’arrêter de trop faire de comptes avec le Ciel, avec les autres et avec soi-même. C’est parce que c’est illogique que c'est juif…
 
Le Chabath
 
La Tora, donner le Ma’asser (10% de ses revenus à la tsédaqa) et le Chabath donnent aussi la vie matérielle.
 
Celui qui a l’habitude de maudire n’aura pas d’habits de Chabath.
 
Le respect du Chabath attire sur soi la lumière du Machia’h (le Messie) et la téchouva aussi.
 
Le sommeil
 
Plus une personne se sanctifie et moins elle a besoin de dormir.
 
– Trop dormir et trop somnoler endommage le Tsélem Éloqim (“l'Apparence divine) de notre visage.
 
La récitation des 15 psaumes commençant par Chir Hama’aloth est propice pour annuler le sommeil.
 
Celui qui n’arrive pas à dormir doit élever en sa pensée la croyance dans la résurrection des morts.

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