Le syndrome de la course

Une simple expérience avec un verre d’eau fit comprendre aux étudiants un concept bien plus profond… Faites le test !

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Edna Kadoch

Posté sur 05.04.21

Une psychologue qui enseignait comment faire face aux situations de stress procéda à un exercice avec ses élèves : elle souleva un verre d'eau, tous s'attendaient évidemment à ce qu'elle leur pose la question du verre vide ou plein, mais elle les surprit en questionnant : « Combien pèse ce verre ? »

Les étudiants lancèrent diverses réponses, essayant d'évaluer le poids du verre.

 

« Le poids en lui-même n'a pas d'importance, » dit-elle aux étudiants qui avaient déjà cité toutes les réponses possibles. « Tout dépend de combien de temps je dois le tenir. Si je le tiens pendant une minute, pas de problème. Si je le tiens pendant une heure, j'aurai mal à la main. Si je le tiens pendant toute une journée, ma main sera complètement endormie. Dans tous les cas, le poids du verre ne fait pas de différence, car plus je le tiendrai longtemps, plus il sera lourd. »

Les étudiants étaient captivés.

« La pression, » continua-t-elle, profitant du silence qui régnait, « le stress et l'inquiétude dans nos vies, sont comme ce verre d'eau. Si vous y réfléchissez quelques minutes, ce n'est pas grave. Si vous y pensez longtemps, ils commenceront à vous faire mal. Et si vous y consacrez toute la journée, vous serez complètement bloqués et vous ne pourrez rien faire. Alors, rappelez-vous de déposer le verre d'eau. »

La maladie de la course

Un bon nombre d'entre nous court et se dépêche de remplir la liste infinie des choses à faire. Pour beaucoup d'entre nous, les 24 heures quotidiennes ne suffisent pas ! On parle comme des robots, de façon automatique, « je suis stressé, » « je suis fatigué, » « je n'ai pas le temps de respirer » et ainsi de suite.

Mais dites-moi, combien de gens se permettent-ils de s'asseoir dans un fauteuil confortable avec un bon livre à la main, sans se sentir coupable ? Pas mal de gens vont même se reposer avec leur portable, pour pouvoir répondre au cas où ils recevraient un message sur WhatsApp. Nombreux jonglent entre travail et maison, mais si l'on vérifiait leur taux d'adrénaline, il serait surement très élevé…

En tous les cas, on raconte qu'il y a bien longtemps, à l’époque où l’on on vivait dans des grottes, quand un danger se faisait ressentir, les hommes secrétaient de l'adrénaline en grande quantité afin de transformer le stress en un comportement concret pouvant leur sauver la vie. Si une bête sauvage les menaçait, leur corps secrétait des hormones de stress et ils fuyaient le danger. Lorsqu'ils arrivaient en lieu sûr, leur corps se calmait, arrêtait de secréter ces hormones et ils reprenaient leur routine.

Comme vous le comprenez, une réaction –pour un laps de temps défini- aux situations de stress est naturelle et saine.   

 

Mais de nos jours, on vit dans une sensation permanente de danger et de stress. On secrète les hormones de stress en continu car la pression et la tension qui nous accompagnent au quotidien viennent titiller la sécrétion des hormones de stress. Le problème est qu'il ne s'agit pas de situations provisoires mais d'une routine fixe qui n'est pas synonyme de calme ou de repos, mais plutôt marquée d'une forte aspiration à réussir, à être satisfait, à ne pas se sentir seul. Encore, le problème est que les hormones de stress font monter la tension, le pouls et la glycémie au fil du temps. Et le point essentiel est qu'à notre époque, une situation stressante n'est pas suivie d'un temps de détente et de relaxation, mais par d'autres situations stressantes.

Alors quelle est la solution ?

La solution est jalonnée d’étapes et concerne de nombreux domaines de la vie. On ne peut pas juste manger sain et s'attendre à la délivrance. On ne peut pas non plus ne faire que du sport et s'en suffire. On ne peut pas méditer chaque jour en pensant que cela nous amènera une vie meilleure. Il faut que tous les éléments soient réunis !

Oui, il faut être entouré d'amis, consommer des aliments qui renforcent et pas l'inverse, il faut étudier, se renouveler, prendre le temps de respirer et adopter une façon de penser souple et positive. Il est très important de vivre dans un environnement où l'on se sent soutenu et pas critiqué, de vivre dans un esprit d'aide et de soutien, sans juger. Ce serait fantastique d'avoir du temps libre, de la créativité et des moments durant lesquels on n'est pas sous la pression de faire, de réussir à temps, de satisfaire quelqu'un…

Très bien, mais comment peut-on enrayer la maladie ?

Chacun à son niveau. Chaque personne a son propre point de départ. Il ne s'agit pas de s'emporter pour chaque chose, mais d'analyser ce qui nous permettra d'amorcer un changement. Il faut prendre en compte que la route est faite de montées et de descentes, qui témoignent qu'on avance. Quand on remarque chacun de ces signes, cela montre que notre conscience change et que notre direction s'éclaircit. Donc, si l'on a un mode de pensée limité, cela nous paraitra être un échec, mais si l'on est dans un mode de pensée positif, on verra les choses autrement, comme un bon signe, une bénédiction.

On peut commencer par des « petites grandes choses ». Par exemple, prendre son diner avec le portable éteint. C'est un processus qui nous donnera l'esprit tranquille et nous permettra de digérer comme il faut ; et surtout, on se sentira à la fois libre et maitre de sa vie. Les exemples sont nombreux et l'on peut se reconnecter à soi-même de multiples façons, chacun selon son choix, en fonction de la situation.

 

Traduit de l'hébreu par Carine Illouz.

  

 

 

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