Les dés, les drogues et le déni

Une personne ayant un comportement de dépendance devrait s'éloigner de la tentation et des mauvaises influences, être honnête avec elle-même quant aux gens et aux situations qui lui sont préjudiciables…

Les personnes ayant un comportement addictif, en particulier celles enchevêtrées dans la drogue et le jeu, ont une chose en commun – elles sont toutes dans le déni. Pourquoi dis-je « des personnes ayant un comportement addictif » et non des « toxicomanes » ? C’est parce qu’il y a parmi elles des âmes saintes, et à la base, elles ont cette capacité instillée par le Divin de désirer les bonnes choses. Ainsi, dès qu'une personne admet qu'elle a un problème, et qu’elle se tourne vers Hachem pour Lui demander Son aide, elle est déjà sur la bonne voie pour jeter ses vieilles habitudes à coups de pied et devenir à nouveau libre.

 
Avec ce qui précède à l'esprit, supposons qu'une personne a un problème de drogue : la première chose qu'elle doit faire est d'arrêter d’être dans le déni et d’admettre à Hachem qu’elle se sent inutile face à sa dépendance. Elle doit prier Hachem pour avoir la volonté de surmonter les drogues et pour avoir la clarté de voir les effets dévastateurs de cette habitude. Elle doit demander à Hachem de lui envoyer les bons messagers qui savent comment surmonter un tel problème, ou qui ont surmonté les dépendances eux-mêmes. Il lui faut avouer qu'elle aime faire usage de la substance en cause, si tel est le cas, et prier Hachem de l'aider à arrêter d'aimer cette chose qui est en train de ruiner sa santé et sa vie.
 

Les justifications et les rationalisations doivent cesser. Quelqu’un de dépendant – qu’il soit accro à la drogue, au jeu, à la débauche ou même à la nourriture – doit supplier Hachem de lui montrer combien la dépendance est le Satan lui-même. Il doit prier pour qu’Hachem l'éloigne de la tentation et des mauvaises influences, et pour être honnête avec lui-même quant aux gens et aux situations qui sont préjudiciables pour lui. Il doit garder ses distances avec toute chose, endroit ou personne qui lui rappelle la drogue, tout en demandant l'Aide Divine pour éviter les pièges.
 

Une personne ayant un problème de jeu qui admet son problème, n’ira pas au casino pour boire un café. Et si elle a décidé de prendre des vacances d'été, elle n’ira pas à Deauville ou Monaco, car elle sait qu'elle ne pourra pas résister à la tentation de dés, de la roulette ou de la table de poker. Pourquoi ? Elle a cessé de se leurrer ; elle n’est plus dans le déni. Elle sait que dans une situation difficile, elle serait prête à risquer toute sa maison sur un coup de dés. Elle entend une voix intérieure lui disant : « Où es-tu ? Ne t’approche pas de la table de jeu ! » Elle supplie Hachem de l'aider à passer un jour propre de plus, un jour sans jeu. Si elle réussit à passer une journée sans problème, elle remercie Hachem et Le supplie que demain soit aussi une journée sans jeu.

 
Rabbi Natan de Breslev était un géant spirituel qui mérite le crédit d’avoir retenu, expliqué et imprimé les enseignements de Rabbi Nah’man pour la postérité. Il ne s’est jamais dupé, car il a eu la force intérieure de dire dans l'une de ses prières (la prière après la récitation du Tikoun Haklali), « En vertu des saints Tsadikim qui avait une sainteté personnelle impeccable, j'espère et je prie que Tu ne laisseras pas mon âme descendre dans l’au-delà. S'il-Te-plaît, Hachem, sauve-moi ! Regarde comme je suis vulnérable, sujet au danger. »

 
Même si Rabbi Natan était un saint parmi les saints, en parlant à Hachem, il se catégorisait comme « sujet au danger ». Il avait toujours peur de succomber à la tentation, il criait donc à Hachem pendant la nuit pour recevoir Son aide. Il était terrifié que s'il ne priait pas Hachem pour recevoir Son aide, il deviendrait arrogant, car aussi longtemps que l'âme est emprisonnée dans le corps, la personne est sujette au danger. Le comportement de Rabbi Natan était à l'opposé total du déni  – il admettait chaque petit pensée vicieuse à Hachem. Voilà comment il a grimpé à un niveau spirituel si élevé.
 

La réalité montre que les gens crient au secours dès qu'ils sentent un danger physique, mais la plupart sont dans un profond sommeil quand ils en viennent à rencontrer un danger spirituel. Ils ne voient pas la manière dont ils tombent dans les griffes du mauvais penchant. Rabbi Moché H’aim Luzzato a écrit (La Voie des Justes, Porte de la prudence), « Une personne doit être prudente dans ses actions et dans toutes ses affaires, en d'autres termes, elle doit évaluer ses voies, si elles sont bonnes ou non, et ne pas abandonner son âme au danger et à l'oubli, à D.ieu ne plaise, et ne pas marcher comme un aveugle dans l'obscurité. Le cerveau oblige sûrement une telle approche. Une fois qu'une personne a le bon sens de fuir l'oubli spirituel, comment pourrait-elle ignorer les moyens de se préserver : cela serait tout à fait inepte et préjudiciable. Celui qui n’est pas prudent est pire qu'un animal, car les animaux se protègent instinctivement, fuyant tout danger et toute menace. Celui qui traverse le monde sans auto-évaluation, si ses voies sont bonnes ou pas, est comme un aveugle marchant au bord d’une rivière, c’est-à-dire proche d’un danger imminent certain. Il n'y a pas de différence entre la cécité physique et la fermeture volontaire de ses yeux au danger. »

 
Une personne ayant un problème de comportement addictif devrait transformer son déni en détermination et ne jamais perdre espoir, car Hachem répondra certainement à son appel et lui viendra en aide.