Les plaisirs d’un budget serré

C'est sur nos enfants que notre nouvelle vie a eu le plus d'influence. Je pense qu'il s'agit réellement d'un miracle ! Aujourd'hui, ils sont reconnaissants pour chaque petite chose qu'ils possèdent…

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Rivqa Levy

Posté sur 06.04.21

Une des choses qui m'étonne le plus – maintenant que je vis en Eretz Israël – est la quantité d'argent dont je disposais lorsque je vivais en Angleterre, ainsi que l'utilisation que j'en faisais. À cette époque, mon mari et moi étions extrêmement endettés. Pourtant, j'avais mon propre commerce qui me procurait un revenu très confortable et mon mari était avocat ! Malgré nos revenus importants, nous dépensions bien plus que ce que nous gagnions chaque mois.

Une des raisons de notre endettement s'expliquait par des petites choses telle que le café que nous buvions au café de notre quartier, chaque matin en partant pour notre travail. Également, nous sortions manger au restaurant au moins deux ou trois fois par semaine. Même si cela était dû à mon activité professionnelle qui occupait toutes les heures de mes journées (et je n'avais donc presque jamais le temps de cuisiner), la facture en fin de mois était lourde à payer.
 
De plus, nous avions une hypothèque très élevée à payer pour notre maison, le coût des écoles pour nos enfants était exorbitant…
 
Grâce à D-ieu, nous donnions un montant important de nos revenus à la tsédaqa ; de la sorte, tout n'était pas perdu. D'autre part, je n'ai jamais conduit une voiture particulièrement belle et onéreuse ; pendant les vacances, je faisais toujours attention à ne pas dépenser énormément. Chaque année, nous venions 10 jours en Israël ; je suis heureuse car maintenant, ce sont 365 jours par an que nous vivons ici ! En fin de compte, il existait certains aspects positifs à nos activités.
 
Malgré tout, nous dépensions des montants importants pour nos vêtements. Les meilleures marques étaient notre quotidien, même si en fin de compte, nous portions le même vêtement qu'un nombre restreint de fois. Je dépensais aussi beaucoup d'argent en produits de beauté : crème pour le visage, lotions pour les mains… Tout ce que j'achetais ne faisait généralement pas ce qui était écrit sur l'emballage, mais cela m'importait peu. Nos meubles n'étaient pas parmi les moins chers ; pourtant, eux aussi ont fini par se casser, s'abîmer et être laissés de côté.
 
Avec le recul que permet le temps, je réalise les sommes importantes que j'ai gaspillées.
 
La raison de ce gaspillage est que je ne possédais pas le récipient spirituel adéquat pour recevoir et conserver l'Abondance divine qui m'était octroyée. Ainsi, plutôt que de considérer l'argent comme un bien qui permet d'atteindre quelque chose de positif, j'avais pris l'habitude de le considérer comme quelque chose qui manque constamment. En d'autres termes, plutôt que de trouver satisfaction en ce que me donnait Hachem, j'étais abîmée par ce don du Ciel.
 
Cette réalité n'était pas visible, ni à mes yeux, ni à ceux de mon mari. Tout ce que je possédais me semblait faire partie du train normal de la vie et partant, je ne pouvais pas l'apprécier à sa juste valeur. L'ironie est que mon mari et moi avons été élevés dans un milieu où l'argent ne coulait pas à flot et où nos parents devaient se débrouiller avec un minimum.
 
Mes enfants connurent certainement un début dans la vie différent du mien lorsque j'avais leur âge. Leur comportement le révélait sans le moindre doute. Les livres onéreux jonchaient souvent le sol de leur chambre ; les jeux ne se comptaient plus… Parce qu'ils ne prenaient pas très grand soin de tout ce qu'ils possédaient, nous jetions souvent des livres et des jeux.
 
Leurs vêtements remplissaient des armoires entières, sans qu'ils soient heureux de disposer d'autant d'habits. De fait, peu importe ce que nous faisions et où nous allions, ils semblaient toujours insatisfaits. Si nous leur offrions une glace à deux boules, ils en voulaient une à trois boules ; si nous leur offrions trois livres, ils en désiraient quatre ; si nous leur achetions des chaussures rouges, ils les auraient voulues vertes. Tout cela était sans fin et je n'ai pas besoin d'être plus explicite : chaque parent me comprendra.
 
Lorsque je vivais en Angleterre, il ne m'avait jamais effleuré l'esprit que la vie peut être très différente de celle que nous menions. Nos enfants étaient comme cela car tous les enfants sont comme cela ! Voilà ce que je pensais et ce que je voyais autour de moi. Maintenant, je réalise à quel point mes enfants étaient des enfants gâtés et pourris.
 
À l'heure actuelle, Hachem a donné à mon mari un excellent travail (merci mon D-ieu !) et nous avons payé la majorité de nos dettes que nous avions avant de venir vivre en Eretz Israël. Cependant, le reste des dettes que nous avons encore à payer, ainsi que les mauvaises habitudes dépensières que nous avions prises, font que nous avons encore certaines difficultés à joindre les deux bouts.
 
C'est pour cela que je lis avec beaucoup d'attention chaque chapitre du livre “Le jardin de la prospérité” du Rav Shalom Arush. Mon mari est également un lecteur assidu et ensemble, nous essayons d'apprendre ce que nous pouvons et devons travailler en nous pour équilibrer notre budget. Grâce à ce livre, nous avons également appris l'importance de la prière pour atteindre le succès dans ce domaine.
 
Nous avons certainement besoin d'un miracle pour pouvoir finir de payer nos anciennes dettes, ne pas en faire et payer malgré tout ce qui nous faut pour vivre. Je suis confiante : Hachem nous a déjà envoyé plusieurs miracles en ce qui concerne nos finances et je n'ai aucun doute sur leur réapparition future lorsque Hachem le désirera.
 
Je cite ici quelques exemples des miracles que nous avons vus récemment :
 
Hachem nous a aidés à rembourser une partie importante de notre dette en vendant notre maison en Angleterre, avant que les prix de l'immobilier ne s'effondrent dans ce quartier.
 
Hachem a trouvé un client inespéré qui a racheté le commerce de mon mari pour le montant exact que mon mari devait payer aux impôts.
 
Quelques semaines avant notre départ pour Israël, Hachem m'a trouvé un contrat de travail inattendu grâce auquel j'ai également payé les dettes de mon commerce.
 
Depuis notre arrivée en Israël, Hachem trouve toujours le montant d'argent qu'il nous faut pour payer des sommes imprévues et d'un montant trop important pour nos minces revenus.
 
Toutes ces expériences me permettent de savoir maintenant que tout arrive à son heure, y compris dans le domaine financier. Le plus important consiste à continuer à prier, poursuivre nos efforts pour gérer notre budget d'une meilleure façon et de développer le récipient spirituel adéquat qui nous permettra de retenir l'abondance que D-ieu nous envoie.
 
Vivre avec un budget plus serré n'est pas aussi difficile qu'on croit. De fait, depuis que nous sommes un peu à la “diète”, j'ai appris de nombreux aspects positifs. Selon moi, un des plus importants est que maintenant, je remercie Hachem pour beaucoup plus de choses qu'auparavant. Même s'il s'agit d'une simple boîte de céréales, d'un poulet pour Chabath ou d'une nouvelle chemise pour mon mari, j'avais l'habitude d'acheter tout cela – et même plus – sans réfléchir. En Israël, j'ai appris à connaître la valeur de chaque chose.
 
De nos jours, je cuisine chacun des repas que nous devons prendre. J'achète également des produits moins chers de ceux que j'achetais en Angleterre. Ces produits ont l'avantage d'être beaucoup plus sains que ceux qui se trouvaient avant dans ma cuisine !
 
Je constate également que toute ma famille a pris l'habitude de gaspiller beaucoup moins qu'avant. Nous ne jetons plus les restes de plats ; nous les mangeons le lendemain ! Les tonnes de linge à laver n'encombrent plus ma salle de bains : nous avons si peu de linge dans nos armoires ! Nous prenons soin de chaque vêtement que nous avons d'une façon très différente de ce que nous faisions en Angleterre. En d'autres termes, je trouve la vie beaucoup plus simple, satisfaisante et ordonnée !
 
C'est sans doute sur nos enfants que notre nouvelle vie a eu le plus d'influence. De fait, je pense qu'il s'agit réellement d'un miracle ! Aujourd'hui, ils sont reconnaissants pour chaque petite chose qu'ils possèdent. Ils sont satisfaits de la vie qu'ils mènent, même s'ils possèdent moins de jouets, de livres, de vêtements…
 
Leur liste de “demandes importantes” a diminué d'une façon impressionnante et lorsque je leur offre un petit cadeau pour leur anniversaire… ils me remercient du fond de leur cœur ! Je vous l'ai dit : il s'agit d'un vrai miracle.
 
J'entends très rarement un de mes enfants se plaindre de sa situation. Ils ont appris la différence entre ce qu'ils aimeraient avoir et ce qu'ils doivent vraiment besoin. Tout cela est un cadeau d'une valeur inestimable que Hachem leur a donné !
 
En fin de compte, je possède une multitude de raisons pour remercier Hachem d'avoir diminué notre budget. J'ai pris réellement conscience qu'il me faut moins de choses pour vivre et ma définition de produits nécessaires dans la vie a nettement évolué depuis les derniers mois. Le plus extraordinaire, c'est que cette évolution a également augmenté ma joie !
 
J'ai moins de vaisselle à faire car nous en possédons moins ; ma cuisine est moins encombrée de gadgets à la mode ; mon salon est plus aéré avec son nombre restreint de meubles ; mes armoires occupent moins de places car elle peuvent être plus petites qu'auparavant ; j'ai moins de repassage à faire…
 
À mes yeux, l'aspect le plus positif de cette nouvelle vie et qu'elle me permet d'accorder plus de temps à mes enfants. Je passe plus de temps avec eux : autour de la table, à jouer ou à discuter de tout et de n'importe quoi. Tous, nous prenons plus de plaisir des aspects simples de la vie.
 
Cela correspond à ce que nos Sages ont dit : “Qui est riche ? La personne qui est heureuse de son lot.” Je n'avais jamais pensé que je serais un jour heureuse d'avoir des difficultés dans le domaine financier !
 
Cependant, lorsque je me souviens de ma vie – à une époque où l'argent ne posait pas de problème – et de ses véritables conséquences sur les personnes, je remercie Hachem du fond de mon cœur de vivre aujourd'hui en Eretz Israël ; nous ne possédons certainement pas d'économies ni de produits de luxe, mais nous sommes riches de joie, de bonheur, de gratitude et de remerciements. Cela n'a pas de prix.  

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