Une bouchée = beaucoup de réflexions !

Une santé de fer et manger cacher ne font pas que rimer. Avant chaque bouchée, il y a une réflexion. Se nourrir est un processus ordonné.

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Sharon Rotter

Posté sur 05.04.21

 Une santé de fer et manger cacher ne font pas que rimer. Avant chaque bouchée, il y a une réflexion. Se nourrir est un processus ordonné. Et le plus important, il est plein d’idées !

Une santé de fer et manger cacher, ce n’est pas qu’une rime sympathique. Ce sont deux choses qui sont bien liées l’une à l’autre.

Comme on le sait, la cacheroute (manger cacher) et la pratique des mitsvotes nous gardent : notre hygiène, notre santé, le bon fonctionnement de notre corps, la propreté de notre nourriture. La surveillance sévère et stricte du processus de cacheroute a pour but de vérifier la qualité des aliments, le processus d’abattage, le lieu d’élevage des bêtes et l’origine de leur nourriture, et ainsi, de nous éviter de consommer des choses qui ne sont pas saines pour notre corps, et bien entendu, pour notre âme.

Car ce que j’ignorais avant de revenir à la religion, c’est qu’au-delà de son but physique naturel, il y a une profonde dimension spirituelle etde nombreuses implications. Toute cette préoccupation qu’on a avec la nourriture dans la religion, qui peut parfois sembler difficile pour une personne extérieure, a pour but de nous protéger à différents niveaux, dont certains qu’on ne soupçonne pas. Comme dans chaque domaine du judaïsme, il y a, derrière chaque bouchée, beaucoup de réflexions et de vérifications. Cela commence par les courses, lorsque l’on vérifie la cacherout de chaque produit, puis cela se poursuit à la cuisine, où l’on prépare les aliments en respectant la séparation des ustensiles, puis vient le moment de manger, avant quoi on doit se demander de quoi est composé l’aliment, ou quelle est son origine, et en fonction de cela, faire la bénédiction correspondante.

Pendant le repas lui-même, on doit manger selon un ordre spécifique de bénédictions (מג"עא"ש= Mezonotes, Gefen, Etz, Adama, Sheakol), et évidemment, ça ne s’arrête pas là, puisqu’à la fin du repas, on a une bénédiction ou un birkat hamazone à faire sur l’aliment ou le repas consommé, et l’on ne fait pas cela de façon automatique, car il y a toujours des ajouts et des changements auxquels on doit s’adapter. Ensuite il faut se souvenir à quelle heure on a mangé afin de compter les heures qui séparent la viande du lait, et encore, on lave la vaisselle selon la séparation lait / viande. C’est sans parler des mitsvotes liéesà l’hygiène (ablution des mains avant et rinçage des mains à la fin du repas). De plus, il existe des recommandations par rapport aux quantités de nourritureà consommer, à l’ordre de consommation des aliments etc…)

Qu’est-ce que j’essaie de vous dire, par cette description fastidieuse ?

Que tout cela est fait  pour que la nourriture ne devienne pas quelque chose de purement matériel, d’animal, dont on tire du plaisir. La réflexion et la vérification qui précèdent chaque étape du processus nous obligent à nous concentrer sur l’essentiel, rendant la chose sacrée, spirituelle. Car l’ensemble de ces actes nous différencie des animaux, ou de notre besoin basique, instinctif et animal, de manger. Et lorsqu’on doit se retenir avant de manger, pour se concentrer sur l’essentiel et réfléchir à l’origine de l’aliment en question afin de remercier Hachem, pour le fait de nous nourrir, par cela, on se comporte comme de vraies personnes.

Chaque aliment a une influence spirituelle, positive ou négative. Parfois, on peut vraiment le ressentir physiquement, ce qui affecte aussi généralement notre mental comme notre spirituel.Nos sages ont opéré les vérifications et l’ordre nécessaire en la matière : toutes les lois se trouvent dans le Choul’han Arouh : qu’est-ce qui est permis, qu’est-ce qui est interdit, quand manger et combien. Cette immense sagesse est porteuse d’une protection très importante, que ce soit contre différents maux ou maladies, mais aussi au niveau de notre développement spirituel, de notre travail personnel en la matière, de notre étude de la Torah et de nos midotes.

Mais malgré tout, quelque chose me dérange un peu.

J’ai le sentiment que dans toutes ces barrières minutieuses, on oublie quelque chose de très important. Le monde s’est énormément développé, et l’industrie alimentaire avec. Les produits que l’on trouve sur notre table aujourd’hui ne sont pas ceux d’autre fois. Aujourd’hui, la nourriture est beaucoup moins naturelle et basique, la plupart des aliments sont traités, synthétisés, pleins de produits chimiques et autres composants qui leur donnent un meilleur aspect, un meilleur goût, et qui les aident à tenir le coup plus longtemps dans les rayons. La cacheroute n’évoque pas tous ces ajouts, et ce qui me dérangepeut-être plus, est le fait que le public n’y soit pas sensibilisé.

Par exemple, autre fois, on récompensait les enfants avec des noix et des dates. Aujourd’hui, on leur donne des bonbons composés (entre autres) de caoutchouc. J’ai une nouvelle pour vous : les enfants aiment les fruits secs !

J’ai assisté, il y a quelques temps, à une conférence sur le thème de l’alimentation saine, donnée à un public de femmes religieuses. Quand on nous a expliqué les différents signes qui composent les étiquettes des aliments (par exemple la lettre E suivie d’un chiffre représentant la plupart du temps des composants non naturels et même dangereux), la réaction de ma voisine fut « je ne peux pas vérifier les composants des produits que j’achète un à un.. C’est vraiment fastidieux… » Mais je me dis que c’est en fait une obligation ! Exactement comme on vérifie la cacheroute de chaque produit. Nous avons le devoir de vérifier et de savoir ce que nous donnons à notre corps.

Peut-être faudrait-il organiser une campagne d’information du public sur ce sujet ? Nous mangeons tellement de choses –nos enfants aussi- qui sont mauvaises et dangereuses pour la santé et peuvent même mener à des maladies graves. Peut-être que le moment est venu de faire l’effort de changer nos idées reçues et de manger une nourriture plus équilibrée, à la maison comme en dehors ?

Qu’en pensez-vous ?
 
 
 

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