Vouloir ce qui est bon

Le corps humain n’est pas un véhicule. Les « pièces de rechange » sont très chères et ne sont pas toujours disponibles. Que diras-tu au grand patron quand tu devras lui rendre ton rapport ? Quelle excuse trouveras-tu pour chaque cigarette que tu as fumée ?
 
Un homme peut être physicien ou premier ministre avec un QI de 150, mais si ses pulsions physiques contrôlent son esprit, il est comme un animal à cause de sa bestialité. Un professeur en biochimie qui manque de conscience spirituelle est à des années-lumière d’un chauffeur de taxi qui a, lui, une conscience spirituelle. Ni les diplômes, ni le quotient intellectuel ne démontrent ou ne sont liés à la vraie richesse spirituelle de l’homme, celle qui s’attache aux mondes supérieurs, celle qui doit être utilisée dans le but principal pour lequel l’homme est arrivé dans ce monde : servir D.ieu.

Rabbi Nah’man de Breslev nous enseigne que lorsque la spiritualité d’une personne est en éveil, son âme et sa vie ne font qu’un ! L’âme ne meurt jamais. Le contraire est vrai, quand c’est l’ignorance qui prime, le corps et la mort ne font qu’un. L’ignorance, c’est la mort spirituelle. Et comme on le sait, le corps meurt un jour ou l’autre. Donc lorsqu’une personne décide de prendre soin de son âme, elle fait le choix d’une vie éternelle. Et si elle choisit de satisfaire et de répondre aux désirs du corps, elle choisit la mort, D.ieu préserve.

Le Roi Salomon, le plus sage des hommes, que son âme repose en paix, appelle la Torah « arbre de vie » et « source de vie ». Donc la Torah n’a aucun rapport avec les pulsions physiques de l’homme, avec ses passions, qui spirituellement, sont liées à la mort. Et il est encore plus évident que la Torah n’a aucun rapport avec les désirs corporels qui l’amènent à sa mort physique. C’est la raison pour laquelle l’homme doit savoir que s’il fume, il est très loin de la Torah. Désolé, c’est quelque peu désagréable à entendre, mais c’est ce que disent le Saint Zohar et Rabbi Nah’man de Breslev. Aucun médecin ne vous dira que les cigarettes sont bénéfiques pour le corps ou pour l’esprit ; au contraire, nombreux sont les livres, les recherches et les articles qui démontrent les dommages qu’elles causent.

Pour recevoir la Torah, l’intérioriser et être un homme vrai qui étudie vraiment, nous devons nous surmonter et rejeter les désirs du corps. Si nous y réfléchissons une seconde, nous sommes nés avec des désirs corporels forts, mais Hachem nous les a donnés dans un but spécifique. Car les désirs sont comme le feu : si tu les utilises dans une direction spirituelle, c’est magnifique. Vouloir se rapprocher de la Torah, de D.ieu, c’est la marque des justes. Le roi David –que son âme repose en paix- a écrit dans les Psaumes : « Mon âme a soif de D.ieu, un D.ieu de vie ». Il n’y a pas plus exaltant que cela. Mais quand les désirs ne sont dirigés que vers la satisfaction des appétits effrénés du corps, rien ne peut être plus repoussant, et en même temps néfaste, que cela. Personne n’est né dépendant à la nicotine. C’est quelque chose qui s’acquiert au fil des années. Rabbi Nah’man a un jour grondé ses élèves qui fumaient, il leur a dit : « Les pulsions avec lesquelles vous êtes nés ne vous suffisent-elles pas ? Pourquoi en rajouter ? »

Nous parlons de cigarettes, mais les principes que cet article enseigne s’appliquent à toutes les sortes d’envies que l’on peut avoir, de sorte que même les non-fumeurs doivent s’appliquer à les comprendre.Le fait qu’une personne fume représente clairement un danger et une menace pour la vie humaine, c’est un fait médical indéniable. Même les justes de la génération, et pas seulement la nôtre, comparent le tabagisme au suicide, car dans les deux cas, l’homme se tue par ses propres actions. Aujourd’hui, toujours selon l’opinion de grands rabbins et de nombreux médecins, un fumeur se nuit à lui-même intentionnellement, ce qui est en soit une violation de la Torah : « Et vous veillerez sur vos âmes ». Pire encore, un fumeur nuit à son entourage en leur imposant un tabagisme passif.

On comprend donc que le dommage est très grand, et bon nombre de gens l’ignorent. Mais comme pour toute chose dans la vie, sur cela aussi l’homme devra rendre des comptes, et pas seulement pour lui-même, mais également dans le domaine des relations aux autres. Quel pardon peut-il demander de quelqu’un dont l’état de santé s’est détérioré à cause de son tabagisme ? A-t-il la possibilité de lui rendre sa bonne santé d’avant ?

Imaginez : votre patron vous donne un véhicule de société, et au lieu de faire le plein d’essence, vous remplissez le réservoir de sucre. Puis avec un lourd marteau, vous défoncez la voiture et explosez les fenêtres. Vous serez non seulement viré immédiatement, mais vous aurez aussi une grosse somme à rembourser. Et vous pourrez encore vous estimer heureux si vous ne vous retrouvez pas derrière les barreaux.

Même si cela n’en a pas l’air, c’est tout-à-fait le mal que le fumeur s’inflige : de gros dommages au cœur et aux poumons. Contrairement à une voiture, dont les pièces de rechange sont relativement disponibles et généralement abordables, les membres du corps sont extrêmement couteux et pas toujours disponibles (demandez à ceux qui attendent une transplantation). Les patients qui ont besoin d’une greffe récoltent difficilement la somme nécessaire, ils se font aider par des dons et par des militants qui font tout leur possible pour leur sauver la vie ; il est question de sommes énormes, de centaines de milliers de dollars ! Alors qu’avez-vous à dire au patron ?

Nous ne parlons pas d’un patron de chair et de sang. Le jour du jugement, nous aurons à nous tenir devant Hachem et à lui expliquer pourquoi nous avons causé des dommages, intentionnellement, à un équipement qui vaut des millions : le corps qu’Il nous a confié, notre outil pour accomplir notre rôle dans ce monde. Votre cœur et vos poumons ne vous appartiennent pas, tout comme la voiture de la société dans laquelle vous travaillez ne vous appartient pas. Personne n’a le droit de porter atteinte à son corps ou à celui de son entourage. Prions pour être propres de cette fumée de cigarette, et pour avoir le mérite d’être en bonne santé, Amen.