Sauver des vies en cinq minutes

Le Roch Kollel tonna : « Qui de nous peut dire : Nos mains n'ont pas versé ce sang ? Comment pouvons-nous excuser notre égocentrisme, qui fait que nous sommes incapables de sentir un autre être humain

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 15.03.21

Voici une histoire vraie ; j'aurais tant aimé qu’elle ne le soit pas…
Personne n'a jamais entendu un tel éloge funèbre. Le Roch Kollel, responsable d'un prestigieux centre d’étude de Torah destiné aux étudiants mariés et aux candidats au diplôme rabbinique, a également critiqué l'ensemble du corps étudiant et du corps professoral. Aucun œil n'était sec et aucune lèvre ne pouvait s'empêcher de frémir. Vingt-trois ans, ce n’est pas un âge pour mourir, surtout lorsqu’on a un avenir prometteur devant soit, une excellente jeune épouse et un bébé de quatre mois.

Abraham, que son âme repose en paix, était l'un des meilleurs jeunes étudiants du kollel. Il était en passe de devenir un érudit prometteur de la Torah. Mais personne ne connaissait ses difficultés. Personne ne savait à quel point la faillite de son beau-père l'avait affecté, avec le réveil brutal et soudain de paiements hypothécaires, de factures médicales et de responsabilités croissantes qu'il ne savait tout simplement pas comment assumer. La goutte qui fit déborder le vase a été une note de 78, qu'il reçut à un examen final très important. Dans l’atmosphère de haute pression et de forte concurrence où il étudiait, une moyenne inférieure à 80 en droit rabbinique était non seulement inacceptable, mais également considérée comme un échec.

Dans un moment de désespoir total, Abraham met fin à sa vie.
Gémissant et grondant, le Roch Kollel a tonné : « Qui de nous peut dire : Nos mains n'ont pas versé ce sang ? Comment pouvons-nous excuser de telles attitudes égocentriques qui font que nous ne sommes même pas capables de sentir un autre être humain, un frère ! Hachem nous apprend une douloureuse leçon dont nous sommes tous responsables… »

« Quelle est la leçon ? » Continua le Roch Kollel, quand les seuls sons qui transperçaient le silence tendu étaient des sanglots occasionnels ou des pleurs incontrôlables. « Si un seul d'entre nous était allé au-delà de ses préoccupations personnelles et avait remarqué le froncement de sourcils sur le visage d'Abraham ce matin fatidique, qu’il lui avait souri ou qu’il avait posé un bras attentionné sur son épaule en lui demandant ce qui n'allait pas, lui faisant don du si précieux cadeau que sont l’empathie et une oreille attentive, nous aurions pu lui sauver la vie ! »

Je ne veux pas révéler qui était le Roch Kollel et de quel Kollel il s’agit. Nul besoin d’embarrasser qui que ce soit, surtout quand nous sommes tous aussi coupables. Mais j’ai entendu cette histoire de la bouche d’un de mes professeurs bien-aimés et estimés au Kollel Rabbinique Aish HaTorah, où j’ai obtenu mon diplôme, et il en a lui-même été témoin. Cela fait près de trente ans que cette histoire est profondément ancrée dans mon esprit et dans mon cœur.

Arrêtez-vous et réfléchissez à la façon dont la vie s'écrase périodiquement sur chacun de nous – bienvenue dans le monde physique. Bien sûr, le seul moyen de faire face à de tels défis est d'utiliser la Emouna, une foi complète, mais même lorsqu'une personne consacre tout son être à renforcer sa foi, ce n'est pas facile.

Hachem nous a placés dans un monde avec d’autres personnes afin de nous modeler à son image et d’agir avec compassion et bonté, car Hachem a déclaré : « Un monde de bonté sera construit. » En d'autres termes, Il s'attend à ce que nous nous occupions de la construction.

Compte tenu de ce qui précède, j’ai décidé qu’il serait très approprié que cet article conclue notre série « Bien se sentir en cinq minutes ». Nous arrivons à une conclusion stupéfiante, irréfutable et d'une grande portée, selon laquelle chacun de nous est capable de sauver une vie humaine en à peine cinq minutes. Aucun diplôme de médecine ni même de secourisme n’est requis. Tout ce qu'il faut, c'est un peu plus d'intérêt pour nos semblables.

Mon estimé ami, le lieutenant-colonel Yoni Zagdanski, est aumônier de régiment de l'armée américaine. Après son retour de mission en Afghanistan, il a été mon invité lors d'une émission en direct. Il a déclaré que la principale cause de décès chez les Américains en Afghanistan n'était pas les talibans, mais le suicide.

Quelques minutes d'oreille attentive, un sourire compréhensif et une tape sur l'épaule suffisent pour sauver une vie. Même s'il y a un millier de personnes à la base ou dans la Yechiva, une seule suffit.

Regarde autour de toi. Peut-être que le Tout-Puissant veut que tu sois cette personne qui se soucie assez d'encourager quelqu'un d'autre, de lui accorder le cadeau de cinq minutes de son temps et peut-être de lui sauver la vie. Nos sages disent que lorsque vous sauvez une vie, vous sauvez un monde entier.

Que Dieu vous bénisse de toutes les manières.
Bien cordialement, Lazer Brody

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