Juste de l’amour

Il y a quelques mois, pendant ma prière personnelle, je me suis entendue dire : « Hachem, je t’aime ». Ce n’était pas forcé, ça sonnait juste. Je l’ai dit naturellement.

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 05.04.21

Il y a deux expressions qu’on utilise couramment pour exprimer notre relation avec Hachem : La crainte de D.ieu (yirat chamayim) et l’amour de D.ieu (ahavat Hachem). La première émane du din (jugement) et l’autre, de la bonté (h’essed). Nous avons besoin des deux. Nous devons réaliser combien nous sommes petits en comparaison avec le Créateur du monde, et nous devons aussi prendre conscience de nos échecs et de la manière de les corriger. D’un autre côté, nous devons ressentir de l’amour envers Hachem, ainsi que Son amour pour nous, Sa compassion, Sa bonté, afin de nous en inspirer vers de plus hauts sommets spirituels. L’amour d’Hachem indique une relation bien plus forte avec la Source de notre réalité. L’amour peut donc vraiment tout conquérir.

Jusqu'à tout récemment, probablement quand j’ai découvert les enseignements Breslev, je m’étais retrouvée comme bloquée en mode « jugement », quand il s’agissait de mener une vie de Torah. J’ai aimé étudier la Torah de tout mon cœur et avec ferveur, dès le moment où je m’y suis mise, et à un moment donné, j’ai pris conscience que je vivais dans un espace quelque peu confiné. J’avais peur de faire des erreurs, pas de façon obsessive non plus, mais suffisamment pour me pousser vers l’introspection.

Même si j’ai appris que la téchouva (le repentir) revient à faire page blanche, j’étais malgré tout incapable de me voir comme une personne qui aime Hachem, ou qu’Hachem aime vraiment. J’ai aussi appris que nous exprimons notre amour envers Hachem à travers l’accomplissement de Ses commandements, ce qui me paraissait logique, et en même temps, assez « sec » sur le plan émotionnel. J’avais donc ce sentiment omniprésent que mon service de D.ieu n’était pas équilibré et que, uniquement craindre Hachem avait quelque chose malsain. Je me souviens une fois, j’étais en Israël avec une amie nouvellement religieuse qui m’a dit qu’Hachem m’aimait. Je me suis sentie assez mal-à-l’aise à cette idée. Honnêtement, pour moi, cela sonnait faux. Je n’étais juste pas habituée à ce lexique. Je me sentais beaucoup plus à l’aise avec la côté « crainte » de D.ieu.

Je remarquai aussi qu’au sein de la communauté que je fréquentais, à Londres, personne n’en parlait, de l’amour d’Hachem. C’était comme si cet environnement n’était pas le bon. Peut-être est-ce parce que nous, les Anglais, sommes un peu réservés… Parler de l’amour d’Hachem semblait un peu embarrassant et trop « illuminé ».

Ou peut-être y avait-il là une vérité plus profonde à découvrir. Peut-être, seulement peut-être, que nous ne pouvions pas croire qu’avec toutes les souffrances que les juifs avaient endurées au cours des millénaires, Hachem pourrait nous aimer. Peut-être nous sentions-nous indignes de l’amour d’Hachem envers nous. Peut-être étions-nous condamnés à rester bloqués du côté de la crainte d’Hachem.

A peu près à la période où j’ai découvert Rabbi Nah’man, j’ai pris une décision qui allait changer ma vie. J’ai réalisé que puisqu’il y avait, en fait, deux façons de servir Hachem, pourquoi ne pourrais-je pas fonctionner selon ces deux façons, au lieu d’une ? Après tout, n’en suivre qu’une n’avait pas de sens. Donc, avec une certaine inquiétude émotionnelle (j’avais peur d’être frappée par un éclair ou quelque chose du genre), je décidai que j’allais penser AMOUR. Je décidai de mettre la crainte et la peur en attente pour une certaine période. Et quelque chose de très intéressant se produisit. Non seulement j’arrêtai d’avoir peur d’être un échec ambulant aux yeux d’Hachem, mais je me mis à respecter plus de commandements. En réalité, être à bord du train de l’amour vous emmène plus loin !

Et puis bien sûr, une fois qu’Hachem m’a fait connaitre le Rav Chalom Arouch, rien ne pouvait plus m’arrêter. Pour la première fois, je ressentis l’équilibre dans mon service divin. Je lis tous les livres du Rav Chalom Arouch et j’écoute les cours des Rav Brody et Ballen. Maintenant, entendre parler de l’amour d’Hachem ne sonne pas faux, car ces paroles émanent de gens saints, dont l’essence même exprime cet amour pour tout le peuple juif et au-delà, des gens qui n’ont pas honte d’exprimer cela en public.

J’ai commencé à m’adresser à Hachem dans des prières personnelles et, même si je me bats encore quelque fois pour y arriver, remercier Hachem pour tout ce que j’ai dans ma vie (même pour les situations qui, à la surface, semblent problématiques) a transformé mon « fond » émotionnel, et m’a rendue plus expansive.

Le Ramh’al (Rabbi Moche Haim Luzzato) dans son livre, Un cœur qui sait, parle énormément du rôle que joue la souffrance dans le plan ultime d’Hachem, pour la création et plus particulièrement pour le peuple juif. Et ce n’est que positif. Puisque nous nous approchons de l’ère messianique, le Ramh’al dit que le mal va se renforcer jusqu'à atteindre son maximum afin de révéler l’Unicité d’Hachem et une nouvelle réalité où la souffrance sera vaincue définitivement. A la lumière de cet enseignement, le Ramh’al suggère que notre réponse à la souffrance soit le silence, un silence de soumission à Sa volonté. Le Ramh’al nous conseille également d’être absolument résolus face à toute souffrance, et de ne pas succomber à d’éventuels doutes quant à la bonté d’Hachem et à son amour envers nous.

Il y a quelques mois, au cours de ma prière personnelle, je me suis entendue dire : « Hachem, je t’aime ». Ce n’était pas forcé, ça ne sonnait pas faux. Je l’ai juste dit, naturellement. Père Céleste, le moment n’est-il pas venu de nous ramener à la maison ?

Traduit de l’anglais par Carine Illouz

 

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