Vivre aux côtés de D-ieu

D-ieu est comme notre ombre : Il ne nous quitte jamais. De fait, Hachem est même plus présent à nos côtés que ne l'est notre ombre. La nuit, celle-ci nous quitte ! Quant au Maître du monde…

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

Cet article est le premier d'une série sur les prières du peuple juif. Prier est l'élément essentiel de la vie du juif. C'est pour prier que D-ieu a créé le peuple d'Israël. Avec cette série, notre objectif est de fournir à nos lecteurs une meilleure compréhension des prières que nous récitons tous les jours. Pour rédiger ces articles, nous nous inspirons de la pensée du Rav Chim'on Schwab z.ts.l. telle qu'elle a été exposée dans l'ouvrage “Rav Schwab on Prayer”, Ed. Artscroll, 2001, (en anglais). 

Adon 'Olam – Maître du monde
 
La prière “Adon 'Olam” (“Maître du monde”) possède une caractéristique unique : c'est avec elle que nous commençons le jour – lorsque nous commençons à prier le matin – et c'est également avec elle que nous le terminons – après avoir récité la prière du Chéma' Israël – lorsque nous nous couchons.
 
Si c'est avec la prière de “Adon 'Olam” que nous démarrons et que nous terminons chaque jour de notre vie, c'est qu'elle possède certainement un message puissant que nous devons garder en mémoire entre notre lever et notre coucher.
 
D-ieu est proche de nous
 
Lorsque nous pensons à D-ieu, nous pensons le plus souvent à Lui en Sa qualité de Créateur de l'univers, de Dirigeant absolu de toutes Ses créatures. Même si ces notions sont exactes, elles ne nous permettent pas facilement de sentir la présence d'Hachem auprès de nous. Quel rapport pouvons-nous penser avoir avec le Créateur de l'univers ? Quel sentiment de proximité pouvons-nous ressentir avec le Dirigeant de toutes les créatures ?
 
C'est pour nous apprendre que la réalité est autre que nos Sages nous ont demandé de commencer chaque jour de notre vie en récitant “Adon 'Olam.” Rien ne serait plus éloigné de la vérité que de penser que D-ieu se trouve loin de nous – quelque part dans l'univers – et qu'Il jette un œil sur notre vie que d'une façon épisodique. C'est parce que certaines personnes pensent de la sorte qu'elles se sentent exclues du domaine spirituel et que les jours de leur vie sont consacrés qu'à l'aspect matériel de ce monde.
 
D-ieu est comme notre ombre : Il ne nous quitte jamais. De fait, Hachem est même plus présent à nos côtés que ne l'est notre ombre. La nuit, celle-ci nous quitte ! Quant au Maître du monde, c'est vingt-quatre heures sur vingt-quatre qu'Il reste près de nous. En aucun cas et en aucune situation nous sommes seuls. Peu importe ce que nous faisons et où nous allons – même si nous de faisons pas ce qu'Hachem désire ou que nous soyons dans des endroits où ne devrions pas être, que D-ieu nous préserve – la Présence divine est toujours à nos côtés. Infailliblement, nous sommes accompagnés.
 
Si nous parvenons à réaliser cela, nos journées prendront un nouvel aspect. Lorsqu'une personne est envoyée dans un endroit spécifique pour une mission particulière, elle ne se sent jamais vraiment seule : peu importe où elle va et ce qu'elle fait, elle sait que ses pas sont guidés en fonction de sa mission. Celle-ci devient plus qu'une ombre : elle est son double.
 
D-ieu est notre double. Il nous a envoyé en mission – en ce monde ici-bas – et c'est chacun de nos gestes et chacune de nos paroles qu'Il guide et qu'Il espère nous voir accomplir et prononcer en tenant compte de la mission qu'Il nous a confiée.    
 
Un maître n'est pas un roi
 
Dans la prière de “Adon 'Olam”, ce sentiment de proximité est exprimé par notre façon de louer D-ieu. Même si nous faisons souvent référence au Créateur comme un “Roi”, nous l'appelons ici “Adon”, c'est-à-dire “Maître.” Il y a une grande différence entre un roi et un maître.
 
Ce qui caractérise un roi, c'est l'apparat avec lequel il se déplace, la magnificence de son allure… et son éloignement du peuple qu'il dirige. À sa mort, il est certain qu'un roi n'a jamais vu le visage de l'immense majorité de ses sujets. Même s'il savait qu'ils existaient, toute sa vie s'est déroulée sans qu'il ait eu besoin – et envie – d'afficher un sentiment de proximité avec eux.
 
À l'opposé, un maître possède une relation marquée par la proximité qu'il entretient avec ses serviteurs. Si le maître attend d'eux qu'ils le servent selon sa volonté, les ordres qu'il leur donne le sont d'une façon plus simple et plus directe que ne le fait habituellement un roi. Le roi vit dans un château – loin de ses sujets – tandis que le maître vit sous le même toit que ses serviteurs. En cas de besoin, il suffit à ces derniers de frapper à la porte de leur maître pour qu'il les reçoive et qu'il écoute leurs demandes. D'autre part, qui oserait aller déranger un roi ?
 
Ce n'est certainement pas par hasard que la prière de “Adon 'Olam” commence avec le mot “Adon” et se termine par le verset où nous disons que “D-ieu est avec moi, je ne craindrai rien.” Une idée commune lie ainsi le début et la fin de cette prière : Hachem est à nos côtés et nous pouvons compter sur Sa proximité pour ne ressentir aucune crainte, n'avoir peur de rien tout au long de notre vie.
 
Cependant, si nous faisions référence qu'à l'aspect de proximité du Créateur, nous pourrions oublier qu'Il est également notre Juge suprême et que notre présence dans ce monde ne possède qu'un seul objectif : Le servir. C'est pour cela qu'après avoir commencé la prière de “Adon 'Olam” avec le mot “Adon” (“Maître”), nous précisions dans le verset suivant que le nom d'Hachem est également “Melekh” (“Roi”). C'est en cette qualité de Dirigeant suprême que nous ne devons jamais oublier que nous vivons pour suivre la Volonté divine.
 
Vivre aux côtés de D-ieu
 
Sans doute, nous sera-t-il difficile de nous souvenir que D-ieu est toujours à nos côtés. Nous oublions souvent cela lorsque nous désirons commettre une action dont nous ne sommes pas fiers. Dans ces cas, nous jetons un regard à droite et un autre à gauche – pour nous assurer qu'aucun être humain nous voit – et nous faisons ce que nous n'aurions pas dû faire, que D-ieu nous préserve.
 
Et D-ieu ? Avons-nous oublié qu'Il se trouve toujours à côté de nous ? Oui ; nous l'avons oublié et nous devons le regretter. Pour autant, si nous parvenons à rétablir le lien de proximité qui n'aurait jamais dû se rompre, nous aurons avancé de deux pas, après en avoir reculé d'un. Ceci est la forme d'amour que ressent Hachem à notre égard : même après avoir commis une faute, Son amour pour nous ne faiblit pas. De fait, si nous formulons des regrets sincères sur la bêtise que nous venons de faire, Il nous aimera encore plus qu'Il nous aimait auparavant !
 
Ceci est l'enseignement que nous devons retenir de la prière de “Adon 'Olam” : D-ieu désire que nous sachions qu'Il se trouve près de nous, chaque instant de notre vie. Inutile d'être un grand érudit en Tora ou de posséder une connaissance étendue de la kabbale pour comprendre cela. Plutôt, nous devons croire en toute simplicité que le Créateur de l'univers suit nos pas sans relâche et qu'Il ne nous abandonne jamais. Cela est la véritable émouna (foi).
 
Lorsque nous prions, lorsque nous sommes au bureau, lorsque nous nous occupons de nos enfants, c'est cette pensée qui doit nous occuper : “Hachem est là, à mes côtés.” Ce sentiment doit être une source de force spirituelle et morale importante. Lorsque nous ne savons pas quoi faire ni quelle décision prendre ; lorsque les défis de la vie quotidienne nous semblent trop nombreux et trop difficiles, nous pouvons nous adresser à Celui qui se trouve à nos côtés :
 
“Maître du monde ! Place en ma bouche les paroles que je dois prononcer ; guide mes mains pour qu'elles fassent ce qu'elles doivent. Sans toi je suis perdu et l'obscurité est ma seule issue. Fais-moi prendre les bonnes décisions ; ouvre mon cœur à Ton désir ! Ouvre-moi Ta porte pour que je m'y engouffre afin d'être sauvé de tout ce qui m'éloigne de Toi.”
 
Heureuse est la personne qui sent cette proximité. Heureuse est celle qui commence ses journées avec une telle pensée. Heureux est l'individu qui se tourne vers Hachem comme un enfant se tourne vers son père en cas de besoin.
 
À suivre…              

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