A la recherche de la lumière

Il est évident que l’âme n’éprouve aucune satisfaction des affaires matérielles de ce monde et la preuve en est que parmi ceux qui réussissent matériellement dans ce monde...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Mon âme a soif du Tout-Puissant
 
Il faut encore savoir que la dure réalité où l’âme est exposée dans ce monde, provoque chez elle un sentiment de nostalgie d’HaChem béni soit-Il. Et comme l’âme est spirituelle, elle a soif de divinité, ainsi qu’il est écrit (Psaumes 42 : 3) : “Mon âme a soif du Tout-Puissant, du D-ieu vivant”. Et elle demande avec nostalgie (id.) : “Quand reviendrai-je et verrai-je la présence du Tout- Puissant ?”.
 
Il est évident que l’âme n’éprouve aucune satisfaction ou plaisir des affaires matérielles de ce monde et la preuve en est que parmi ceux qui réussissent matériellement dans ce monde, beaucoup ressentent un sentiment de grande frustration, et certains même se suicident, car ils sentent qu’ils possèdent tout, mais qu’ils n’ont vraiment rien. C’est ainsi que ressentant l’obscurité qui l’entoure, l’âme désire revenir vers HaChem et mérite d’être unie à Lui, afin de Le connaître, béni soit-Il.
 
L’avantage de la lumière sur l’obscurité
 
Plus l’homme a des problèmes, des difficultés et des épreuves et plus il recherche la divinité; comme un homme qui se trouverait dans l’obscurité et rechercherait la lumière. Même s’il agit ainsi parce qu’il cherche une solution à ses problèmes, et non parce qu’il veut se rapprocher d’HaChem béni soit-Il, de toutes façons, le fait qu’il se tourne vers HaChem, béni soit-Il, pour recevoir Son aide, révèle la grandeur, la miséricorde et la bonté du Créateur et il se rapproche de Lui. Ceci a été enseigné par nos Sages de mémoire bénie (traité Nedarim 81a) : “Prenez garde aux enfants de pauvres, car d’eux sortira la Tora”. Les difficultés existentielles et les privations matérielles des enfants de pauvres les éveillent depuis leur enfance à rechercher HaChem béni soit-Il et grâce à cela, ils méritent d’acquérir la foi et la confiance en HaChem béni soit-Il.
 
Le roi David, que son âme repose en paix, a mérité d’atteindre un très haut niveau spirituel à cause des difficultés subies dans son enfance, comme il est écrit (Psaumes 69 : 9) : “J’étais un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère”. Et comme il avait besoin d’un secours, il rechercha le Saint béni soit-Il, et mérita ce qu’il mérita. C’est pour la même raison que Saint béni soit-Il a rendu stériles nos saintes aïeules, car Il désirait leurs prières et, sans ce manque, elles n’auraient pas prié avec autant de force, ni aussi souvent.
 
Voilà la raison des difficultés que tous les Justes ont connues, car c’est de cette manière que le Saint béni soit-Il les rapprocha de Lui et c’est aussi la raison de toutes les difficultés que chacun traverse : le Saint béni soit-Il veut ainsi que l’homme se rapproche de Lui.
 
Les empêchements provoquent le désir
 
On trouve la raison de ce qui précède dans le livre Likouté Maaran (66) : “Le désir de l’homme pour une chose est d’autant plus grand qu’un obstacle se présente à lui”.
 
C’est pourquoi l’homme apprendra à considérer positivement toutes les difficultés, souffrances, épreuves et douleurs, qu’il rencontre durant tous les jours de sa vie. Dès qu’une souffrance ou un obstacle arrive, l’homme saura qu’il a besoin de s’éveiller à nouveau dans le désir, la volonté et la nostalgie d’HaChem béni soit-Il, et dans l’accomplissement de ses commandements ; car c’est le but des souffrances qui lui sont envoyées et c’est par elles qu’il méritera de se rapprocher d’HaChem béni soit-Il : c’est-à-dire qu’il apprendra à connaître le Saint béni soit-Il et à connaître Sa miséricorde, Sa loyauté, etc.
 
Tout ceci est indiqué dans le verset (Jérémie 30 : 7) : “C’est un temps de malheur pour Jacob et il en sortira triomphant” – c’est-à-dire que du malheur provient l’authentique secours, qui est la connaissance d’HaChem, car le malheur conduit l’homme à reconnaître sa nullité, à demander l’aide du Créateur et rechercher Sa proximité béni soit-Il. C’est ainsi que le secours arrive, lorsque l’homme atteint sa finalité. C’est ce qui est écrit (Ezéchiel 18 : 23) : “Est-ce que Je prends plaisir à la mort de l’impie, dit D-ieu le Tout-Puissant ; ne préfère-Je pas qu’il se repente sur sa conduite et qu’il vive ?” Et de même, “Car Je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit D-ieu le Tout-Puissant, repentez-vous et vivez”. Il est écrit aussi (Ezéchiel 33 : 11) : “D-ieu le Tout-Puissant dit : Par Ma vie, Je ne souhaite pas la mort de l’impie, mais qu’il renonce à sa voie et qu’il vive. Repentez-vous, repentez-vous de vos mauvaises voies et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël”.
 
HaChem béni soit-Il ne souhaite pas que l’homme souffre, mais qu’il se repente de sa mauvaise voie et profite d’une vie heureuse. Dans ces conditions, toutes les souffrances qui frappent l’homme sont destinées à le rapprocher de D-ieu Par le biais des privations, des malheurs et des souffrances, l’homme peut voir sa bassesse et sa misère et se renforcer pour croire en la miséricorde divine, espérer en Son secours, s’efforcer de se repentir et réparer son esprit, et HaChem béni soit-Il réside en lui, comme il est écrit “Il réside aussi dans les coeurs contrits”. Et lorsqu’HaChem béni soit-Il est là, rein ne manque. Mais lorsque tout va pour le mieux pour l’homme et qu’il réussit dans toutes ses entreprises, il tombe dans les filets de l’orgueil, comme il est écrit : “Yéchouroun engraissé, regimbe” – conséquemment, la présence divine s’éloigne de lui et même s’il possède tout, il n’a rien.
 
La joie de vivre
 
La vie, c’est la joie et le bonheur. Seul celui qui est joyeux est vivant, la vie signifiant la joie. La preuve est que beaucoup sont arrivés à une position honorable dans ce monde-ci, mais ne vivent pas vraiment, parce qu’il leur manque la joie de vivre et qu’ils sont privés de foi. Comme le dit rabbi Na’hman de Breslev : Celui qui est privé de la foi ne vit pas. Dès qu’il éprouve une contrariété, il perd la joie de vivre et tombe dans la mélancolie, le désespoir, la dépression et il est ainsi toujours la proie des anxiétés, des inquiétudes, de la confusion et de la culpabilisation.
 
Il faut rappeler ici les saintes paroles de notre maître dans les Causeries de rabbi Na’hman : “La vie des ’scientifiques’ (ceux qui critiquent les fondements de la foi et expliquent tout selon la nature) n’est pas une vie, même dans ce monde-ci. Car à la moindre contrariété, à plus forte raison s’ils éprouvent une souffrance, ils n’ont personne vers qui se tourner puisqu’ils font tout dépendre de la nature, que D-ieu nous en préserve, et ils perdent donc la force de vivre. En revanche, un homme croyant qui a la foi en HaChem, béni soit-Il, jouit d’une très bonne vie, et même lorsqu’un malheur s’abat sur lui, que D-ieu nous en préserve, il peut continuer à vivre grâce à HaChem béni soit-Il, car il a confiance en Lui que tout est pour le bien ; soit que par le biais de ces souffrances il expiera ses fautes, soit qu’il méritera finalement un grand bien, car l’intention divine est évidemment dirigée vers le bien. L’homme croyant jouit donc toujours d’une bonne vie, dans ce monde et dans le monde futur.
 
En revanche, les hommes de science ne jouissent d’aucune vie, dans aucun des deux mondes, ainsi que celui qui les connaît peut l’observer. Ils sont toujours en proie à des souffrances, car il est impossible que tout s’arrange selon leurs désirs. Et puisqu’ils ne choisissent que ce monde, qui est entièrement rempli de souffrances, de peines et d’inquiétudes, qu’HaChem ait pitié, ils éprouvent donc à chaque moment et à chaque heure de la journée, des souffrances et divers maux. Et comme ils ne considèrent pas la finalité authentique et éternelle, mais seulement les désirs de ce monde, ils sont toujours remplis de souffrances. Et de même, lorsqu’ils sont remplis de souffrances, d’inquiétudes et de peines, ils perdent toute force de vivre. Tandis qu’un homme qui croit en vérité et dont tout l’espoir est le monde futur, jouit d’une très bonne vie, car il croit que tout ce qu’il traverse est pour le bien, afin qu’il se rappelle de se repentir de ses fautes, ou comme expiation pour qu’il mérite la vie éternelle du monde à venir”.
 
Il s’ensuit que c’est seulement grâce à la foi, qu’on mérite vraiment la joie car on trouve la joie et la consolation en toute chose, même au travers des difficultés et des souffrances.
 
La guerre contre ‘Amalek
 
‘Amalek est le symbole du mal dans le monde. C’est un surnom supplémentaire pour le mauvais penchant, qui s’attache à l’homme lorsqu’il perd sa foi ou qu’il a des doutes (en hébreu, safek, dont les lettres SFK possèdent la valeur numérique 240, et qui est identique à celle des lettres ‘AMLK du nom Amalek), comme il est écrit (Exode 17 : 7) : “Parce qu’ils avaient tenté HaChem en disant : HaChem est-Il, oui ou non, parmi nous ?”. Et il est écrit au verset suivant : “’Amalek survint et attaqua Israël à Refidim”. Rachi explique : Ce passage vient immédiatement après le verset précédant pour dire : Je suis toujours au milieu de vous afin de pourvoir à tous vos besoins et vous dites : HaChem est-Il oui ou non parmi nous ? Par vos vies, que le chien vienne vous mordre, vous crierez alors vers Moi et vous saurez où Je suis”.
 
Une leçon à apprendre
 
a) Le mauvais penchant n’attaque l’homme que lorsqu’il nourrit des doutes sur la foi. Cependant, lorsque l’homme est fort dans sa foi qu’HaChem est toujours avec lui, Il est prêt à pourvoir à tous ses besoins et n’attend qu’une seule chose : qu’il Le supplie de satisfaire ses demandes et alors le mauvais penchant ne peut l’approcher.
 
b) Dès que l’homme perd sa foi, des malheurs s’abattent sur lui pour l’éveiller à revenir à elle et à crier vers HaChem !
 
La Tora nous raconte que le peuple d’Israël ne conquit ‘Amalek que grâce à la foi, comme le verset le dit (id.) : “Les bras (de Moché) restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil”, Moché triompha de la guerre grâce à sa prière. Et il est encore écrit (id.) : “Tant que Moché tenait son bras levé, Israël avait le dessus ; lorsqu’il le laissait fléchir, c’est ‘Amalek qui l’emportait”. Dans le traité Roch HaChana, la Michna demande : “Les bras de Moché font-ils ou cessent-ils la guerre ? Mais c’est plutôt pour enseigner que tant qu’Israël portèrent leurs regards vers le Ciel, et soumettaient leurs cœurs à leur Père céleste, ils avaient le dessus. Sinon, ils tombaient”. On déduit de ces paroles de nos Sages de mémoire bénie que si nous oublions HaChem béni soit-Il, que D-ieu nous en préserve, alors ‘Amalek l’emporte, que D-ieu nous en préserve.
 
À suivre…

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