Chercher la solution

Les événements familiaux deviennent des cauchemars. Un anniversaire, une bar-mitsva, etc., sont l’occasion de conflits pour décider chez qui aura lieu la fête, qui y participera...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Les blessures du cœur
 
Un couple projetant le divorce doit savoir ce qui l’attend et quel problème difficile ils se préparent à affronter. Nous n’aborderons ici que partiellement, les problèmes et les souffrances des divorcés.
 
Certains sont incapables d’oublier leur ancien conjoint et éprouvent de la nostalgie ; aussi sont-ils incapables de poursuivre leur vie ou nouer de nouveaux liens. Souvent, le couple divorce hâtivement et il découvre alors que la solitude est plus difficile à supporter que tous les problèmes de la vie conjugale.
 
Une femme divorcée a témoigné devant nous : “J’ai attendu ce divorce dans l’espoir d’une délivrance, mais après coup, une terrible douleur m’a saisie et j’ai ressenti un vide, comme si on m’avait coupé un membre”. Et c’est exactement ce qui se passe : la Tora désigne le divorce, comme un document (gueth) de retranchement (kritout). C’est un acte qui tranche l’âme du couple – unique en essence – en deux parties. Et c’est douloureux.
 
De plus, la solitude risque de se prolonger, car rares sont ceux qui acceptent d’épouser une personne divorcée, qui trouve difficilement un bon parti, en particulier lorsqu’elle a des enfants, des dettes ou la charge d’une pension alimentaire envers son premier conjoint.
 
On comprend très bien que les couples qui traversent ces souffrances à la suite de leur divorce – même s’ils ne le reconnaissent pas toujours explicitement – regrettent en fait, l’acte qu’ils ont commis.
 
Rejette la colère de ton cœur
 
Certains réagissent à l’opposé : leur cœur est blessé et souffre, ils ne peuvent oublier et pardonner l’humiliation subie, et ils s’emplissent de colère et de haine envers leur ancien conjoint.
 
Et on sait que tant qu’un membre du couple garde dans son cœur la moindre peine, colère ou douleur, ni lui ni l’autre ne trouve la tranquillité d’esprit. Le premier en raison de la colère ou de la haine qui le harcèle et le second à cause de l’attribut de rigueur qui plane sur sa tête et qui est provoqué par les poursuites de son ancien conjoint. Il s’ensuit que la dissension entre eux ne prend fin que s’ils s’apaisent mutuellement. Quelle est donc l’utilité du divorce ? Ils doivent réaliser à présent, après leur divorce, ce qu’ils auraient dû accomplir durant leur vie conjugale.
 
De plus, un couple marié a des raisons de s’apaiser mutuellement, afin de poursuivre leur vie en commun, et certaines conditions sont nécessaires à cela : exprimer l’amour, offrir des cadeaux, etc. Alors qu’à présent, après le divorce, la seule raison de s’apaiser est de ne pas conserver la rancune dans les cœurs. Les conditions d’un tel apaisement sont dures et dans de nombreux cas ces blessures ne se guérissent pas.
 
La fin des disputes, ou leur début ?
 
On doit savoir que la solution du divorce qui semble être la fin des disputes, est en réalité le début d’un long et difficile conflit, qui se prolonge toute la vie.
 
Cela concerne surtout le cas des parents d’un enfant, et à plus forte raison dans celui de plusieurs enfants, où apparaissent constamment des nouveaux problèmes, qui auraient été évités si le divorce n’avait pas eu lieu.
 
Les événements familiaux deviennent des cauchemars. Un anniversaire, une bar-mitsva, un mariage, etc., sont l’occasion de conflits pour décider chez qui aura lieu la fête, qui y participera, etc. Cela peut aussi s’exprimer ainsi : S’il vient, je ne viens pas ! Fais attention de ne pas l’amener avec toi ! Ces sortes de disputes sont le lot habituel en de telles circonstances. Chacun y réagit selon les douleurs qu’il ressent, et y ajoute un épanchement de colère brûlante – menaces, pleurs et malédictions – et chacun reste sur ses positions et ressent que l’autre agit ‘exprès’ contre lui, etc.
 
Pour un couple divorcé qui doit se rencontrer à nouveau, les souvenirs resurgissent chaque fois. On ouvre d’anciennes blessures et cela est encore plus vrai, lorsqu’on voit l’ancien conjoint accompagné de sa nouvelle famille. Alors, la jalousie l’emporte et des sentiments de haine et de vengeance s’éveillent.
 
La relation avec les enfants est très délicate et éveille des disputes et des reproches sans fin. Par exemple : Pourquoi ne visite-il pas ses enfants ? Il ne s’intéresse pas à son enfant ! Etc. Ou le contraire : Il le visite trop souvent, il tente de monter mon enfant contre moi ! Dans de nombreux cas et pour se venger, on ne permet pas à son ancien conjoint de revoir ses enfants, ou il doit limiter ses visites à quelques heures par semaine, et seulement en présence de l’assistante sociale. Il y a aussi le problème de la pension alimentaire, des procès, des réclamations, etc., et d’autres soucis, qu’HaChem nous épargne.
 
Lorsque les enfants posent certains problèmes – par exemple si l’enfant doit surmonter une difficulté scolaire, spirituelle, relationnelle, physique, etc. – il est alors très difficile pour des parents divorcés d’y faire face et de trouver une solution. Les accusations sont réciproques et chacun rejette la responsabilité sur l’autre. S’ils continuaient à vivre ensemble, ils trouveraient plus facilement une solution à tous ces problèmes grâce à l’harmonie du couple et à la conjugaison de leurs efforts. Bref, la solution qui semblait pouvoir alléger leur vie, s’avère être un fardeau et un objet de complications sans fin.
 
La vraie solution
 
Au lieu de penser à cette prétendue solution, qui n’est rien d’autre qu’une série de nouvelles souffrances et dont les conséquences sont nombreuses et désagréables, le couple doit entreprendre un examen de conscience authentique et responsable : sont-ils prêts à sacrifier leurs enfants sur l’autel de leur orgueil, ou bien veulent-ils reconnaître la vérité, et accepter qu’ils ignorent comment vivre ensemble et qu’ils doivent recevoir un enseignement adéquat ? Il est certain qu’ils doivent recevoir un enseignement qui leur montrera comment résoudre leurs problèmes. L’expérience montre qu’un simple enseignement et plusieurs bons conseils suffisent pour éviter les souffrances de nombreux cas de divorce, et permettent à de nombreux couples une vie paisible et heureuse.
 
Un manque de connaissance
 
La plupart des cas de divorce, sans parler des exceptions, sont causés par une méconnaissance de la part du mari, des règles de la vie conjugale. Par exemple, même le mari qui n’agit pas avec excès, ne frappe pas et n’élève pas la voix – qui aide à la maison, fait les emplettes et apparemment se conduit comme il le convient – mais critique sa femme et lui fait des reproches, cela suffit pour la dégoûter et qu’elle ressente que la mort vaut mieux que cette vie avec lui.
 
Pour celui qui comprend quelque peu la nature de la femme, ce qui précède est évident et il le considérera comme une première règle indispensable pour la paix domestique. Par contre, celui qui ignore cette règle, ne jouira jamais de la paix dans son ménage – même s’il accomplit de bonnes actions – car aucune femme au monde ne supporte d’être critiquée, sous aucune forme que ce soit. Par conséquent, il est interdit de critiquer sa femme, même si cela est justifié.
 
Cela est encore plus vrai lorsque le mari ne comprend pas sa femme, n’écoute pas ses plaintes, ignore comment l’apaiser, ne l’apprécie pas, ne l’honore pas, et encore plus s’il la dédaigne et la fait souffrir. Il est alors certain que cette malheureuse femme n’a aucune raison de continuer à vivre avec lui, car en se mariant tout son espoir était de trouver quelqu’un qui éclaire sa vie, lui fait plaisir, l’écoute et l’honore. Si non seulement elle ne reçoit pas ce qu’elle espérait, mais le contraire, elle perd toute raison d’être mariée.
 
Par conséquent, lorsqu’une femme vit avec de tels sentiments – même si elle a des enfants de son mari et qu’ils ont eu de bons jours ensemble, et même si elle éprouve une grande crainte du divorce – elle n’est plus prête à continuer à subir les souffrances causées par les critiques et la cruauté de son mari et exige le divorce de toutes ses forces.
 
Quand au mari, il ne comprend pas du tout ce qui se passe avec sa femme, ou ce qu’il a pu faire pour qu’elle veuille divorcer. Son incompréhension naît de son ignorance de la nature de la femme, des règles de la paix domestique et il doit recevoir un enseignement approprié.
 
Des envies de débauche
 
De nombreux cas de divorce proviennent des envies de débauche du mari, qui l’incitent à délaisser la femme de sa jeunesse et ses enfants, pour suivre une étrangère. Le mauvais penchant lui fait croire que le plus grand bien consiste à vivre avec cette femme étrangère et il est persuadé que c’est le paradis sur terre. Mais il ignore que s’il se laisse séduire par cette étrangère, il connaîtra les peines de l’enfer au lieu de goûter au paradis convoité.
 
Pendant qu’un homme marié suit une femme étrangère, sa vie devient vraiment un enfer : les scènes à la maison, les enfants heurtés, qu’HaChem nous en préserve. La colère divine est rigoureuse envers cette conduite, comme il est écrit “Leur D. déteste la débauche”. La rigueur céleste, les punitions s’abattent sur lui matin et soir, dans son corps, son âme et son argent, à cause de cette grave faute qu’il commet devant le Saint béni soit-Il, envers sa femme et ses enfants.
 
Même s’il divorce et épouse la femme étrangère, il verra combien la fausse douceur et la compréhension qu’elle lui montra, passent comme un nuage car maintenant qu’elle n’a plus de concurrente, elle lui révèle son vrai visage : c’est une femme comme les autres, qui exige le respect et une vraie relation, se plaint sans cesse, crie et vexe. Elle exige que son mari l’écoute constamment afin d’apaiser son cœur, etc. Et comme il ignorait comment vivre avec sa première femme, et qu’il croyait que ses difficultés et ses peines provenaient d’elle, maintenant encore il ignore comment vivre avec sa nouvelle femme.
 
Cela est encore plus vrai, maintenant que l’aide des Cieux lui est complètement retirée, car la douleur de sa première femme soulève une terrible accusation céleste, qui ne lui laissera aucun répit, ni dans ce monde, ni dans le monde futur. Il n’a fait qu’échanger un moindre mal, pour le pire.
 
Un homme n’a pas besoin d’arriver à la situation terrible de l’adultère pour compromettre la paix de son ménage, mais toutes sortes de liens légers avec d’autres femmes hormis la sienne – comme les relations ‘amicales’ et affectueuses au travail – dégradent considérablement l’union du mariage, basée sur une fidélité absolue, et à partir du moment où l’exclusivité de l’un des conjoints est bafouée, tout s’écroule.
 
Qui est le fauteur de troubles ?
 
Quelquefois le divorce est causé par un parent qui se mêle des affaires du couple et provoque des troubles entre eux. Mais en vérité peu importe la cause et le fauteur de troubles, car en dernier ressort, en dehors de quelques exceptions, tout dépend du mari. S’il vivait selon la foi qu’il n’y a pas de souffrances sans faute, il se repentirait, apprendrait les règles de la paix domestique, jouirait très certainement de la paix au foyer et HaChem transformerait même ceux qui jusqu’à présent fomentaient des troubles chez lui, en aide et soutien de la famille ou les éloigneraient. Bref, il aurait trouvé la paix par le mérite de son repentir.
 
La crise spirituelle
 
Le divorce est une profonde crise pour l’âme, une blessure qui se cicatrise avec difficulté. Des sentiments de détresse, d’échec brûlant, une grande déception emplissent le cœur et ne quittent jamais la personne divorcée, où qu’elle aille. Nous avons rencontré plus d’une fois des gens divorcés depuis plusieurs années, qui traînent avec eux leur douleur en tout lieu, leur blessure n’étant pas encore cicatrisée.
 
Il est rapporté dans la Guemara (traité Guitin 90) que lorsque l’homme divorce sa première femme, l’autel en verse des larmes. C’est que la coupure et la brisure du plus profond lien de l’âme est évidemment un terrible drame.
 
Il n’est jamais trop tard
 
A la lumière de ce que nous avons dit précédemment, on comprend que chacun doit faire le maximum, y compris ‘passer souvent l’éponge’, pour éviter le divorce.
 
Pourtant, si ce livre n’est pas parvenu chez un homme à temps, s’il a commis des erreurs et qu’il a déjà divorcé, il ne peut revenir sur son passé et reprendre son mariage du début ; mais il peut travailler sur lui-même, se corriger et commencer une nouvelle vie !
 
Sache que même si tu désespères de ta vie, le Saint béni soit-Il ne désespère pas de toi. Il nourrit de bons projets pour toi, si tu te conduis avec la foi.
 
Il y a en effet une règle qu’il ne faut pas oublier : si tu crois qu’il est possible de détruire, tu dois croire aussi qu’il est possible de réparer !
 
Il est vrai que jusqu’à présent tu t’es trompé, tu as détruit et tu t’es détruit ; mais maintenant, après le fait accompli, puisque tu t’es éveillé à comprendre ta faute, oublie le passé et recommence ta vie, apprends dès lors à vivre avec la foi, prépare-toi à une nouvelle vie et à une nouvelle voie qui t’attend.
 
Regarder en avant
 
Un homme divorcé doit regarder en avant. Mais s’il n’accepte pas cette réalité, la nécessité de regarder en avant, il est impuissant à affronter la vie et à se reconstruire. Car bien qu’il ait traversé une crise difficile et qu’il doive résoudre les problèmes rattachés au passé, il doit accepter ce qui s’est passé avec la foi et se demander ce qu’HaChem veut dorénavant de lui. Il doit savoir que le Créateur désire qu’il poursuive la mission pour laquelle il vit dans ce monde.
 
C’est en effet une règle de foi concernant toutes les situations de la vie : ce qui est passé est fini et nous devons nous occuper du futur, et continuer le cours de la vie à partir de ce point, avec la foi, selon la volonté divine.
 
À suivre…

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