Glorifier le Nom de D-ieu

La Tora a une telle puissance qu'elle peut arracher l'homme à toutes ses erreurs. Se trouverait-on piégé dans les pires fantasmes, si on avait la sagesse de se fixer une étude...

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le rabbin Israël Yits'haq Besançon

Posté sur 06.04.21

Inviter les anges
 
Le plus grand honneur qui soit rendu à D-ieu, c'est lorsque ses enfants les plus éloignés se rapprochent de lui. Car alors, son Nom est glorifié aussi bien dans les univers suprêmes que dans le monde inférieur.
 
C'est un devoir qui incombe à chacun de favoriser le rapprochement des égarés. Il construira ainsi un sanctuaire, un Palais céleste formé par les âmes de tous ces néophytes.
 
Pour ceux qui s'emploient à transmettre la Tora et ont affaire fréquemment à des personnes qui sont éloignées de ces principes, ils doivent savoir qu'ils rendent un des plus grands honneurs au Créateur, qu'ils Lui construisent une nouvelle demeure, mais que simultanément, ils encourent le risque d'être influencés par les gens qu'ils cherchent à rapprocher.
 
Pour nous prémunir des influences néfastes ou bien pour nous défaire des idées qui nous auraient déjà influencées, il faudra engager au moins autant de soin dans l'isolement et la méditation, que dans l'action externe et la relation publique. Faute d'élever ce rempart de sérénité autour de notre âme, faute de renforcer certaines distances tout autant que l'on a investit d'efforts pour créer un rapprochement, faute de cela, la colère et la révolte des impies ne tarderaient pas à nous contaminer et à nous embraser !
 
Au moment où l'on s'isolera pour dialoguer avec son Créateur, il faudra inviter les anges de son coeur, c'est-à-dire éveiller une certaine flamme. Se juger, s'analyser, se situer. Cette autocritique produira une ardeur qui éliminera l'emprise des mauvaises influences.
 
De plus, par le mérite de la lucidité que confère le recueillement, certains signes très subtils nous apparaîtront, qui nous permettront de distinguer entre les disciples dignes de notre dévouement et ceux qui ne le sont pas encore.
 
Le grand Abraham – champion du prosélytisme – connaissait ce secret: il avait planté dans sa cour un certain Echel, arbre dont le branchage était sensible aux vibrations psychiques de l'homme. Il y invitait les nouveaux venus et observait la réaction de la ramure. Si les branches se montraient sereines: cet homme était digne d'être rapproché ! Si au contraire les feuilles se recroquevillaient: cette personne étant momentanément indisposée au progrès – nécessitait une période de préparation.
 
N'est-il pas frappant que le nom de cet arbre "Echel" compose les initiales du verset :
 
אשפוך לפנ'ו ש'ח'
 
"Je verserai devant Lui mon âme ! " Pour nous indiquer que notre arbre d'Echel, aujourd'hui, celui grâce auquel nous discernerons les mauvais des bons, c'est la méditation, cet “épanchement de l'âme” !
 
Sortir du piège
 
La Tora a une telle puissance qu'elle peut arracher l'homme à toutes ses erreurs. Se trouverait-on piégé dans les pires fantasmes, si on avait la sagesse de se fixer une étude quotidienne de manière absolue et que l'on continue chaque jour à étudier – quoi qu'il advienne entre temps – on finirait par s'arracher des griffes de l'illusion, car la Tora est très pure et très puissante.
 
Si l'on ne parvient pas à trouver le temps, plus que jamais la meilleure ressource sera de demander ! Il nous semble que certaines forces néfastes règnent sur notre vie… mais le cœur des rois n'est-il pas entre les mains du Seigneur ? Et lorsque D-ieu agrée les voies de l'homme, même ses ennemis lui seront livrés.
 
Puisque la Tora est si puissante, pourquoi ne lui consacrons-nous pas plus de temps ?
 
Parce que la vitesse de la vie, associée à notre confusion, nous empêche de déceler la faille : ce précieux moment de bonheur dans la recherche spirituelle que l'on pourrait arracher aux journées les plus trépidantes !
 
D-ieu seul peut nous éclairer, nous faire comprendre combien nos “cas de force majeure” quotidiens peuvent être légèrement repoussés, pour laisser place à un temps d'étude !
 
La prairie merveilleuse
 
Quand on se met à prier, c'est comme si l'on entrait dans un champ printanier et que l'on commençait à cueillir des lettres, ces fleurs merveilleuses que l'on assemble pour en faire un bouquet : le premier mot.
 
Ensuite, on va vers d'autres fleurs pour faire d'autres bouquets et l'on cueille ainsi les gerbes. Qui pourra jamais décrire la splendeur des bouquets que cueille l'homme qui se met à prier ?
 
Mais, à peine a-t-on cueilli la première fleur, à peine la première lettre de notre prière est-elle prononcée, que cette lettre implore notre âme et l'enlace : "Comment peux-tu me quitter, ne vois-tu pas ma beauté ? Alors ne me laisse pas, ne m'abandonne pas ! Prête attention à tes paroles, fais entendre à ton oreille ce qui sort de ta bouche ! Comment peux-tu vouloir m'abandonner…" Oui, je sais que tu dois continuer, alors, au moins, tâche de ne pas m'oublier ! Là où tu iras, souviens-toi de moi ! "
 
Ainsi est décrite la prière du Juste dans les pages du Liqouté Moharan (I, 65-2). Il s'agit là de l'unité de la prière, par la plus haute concentration. Le Juste, Maître du champ, a atteint cette unité et peut inviter les âmes à venir dans son champ. Secret de la ferveur 'hassidique
 
Toile d'araignée
 
Le héros a lutté vaillamment. Il a combattu, frappé et la muraille de la ville s'est écroulée. Quand il s'apprêta à rentrer en vainqueur, il fut arrêté par une toile d'araignée et… il recula.
 
Pour mieux saisir encore l'absurdité de cette attitude, il suffit de la transposer dans notre réalité quotidienne. Combien de fois avons-nous accompli la majeure partie d'une tâche… et nous renonçons, au dernier moment; nous reculons devant un obstacle minime.
 
Rabbi Na'hman a enseigné la parabole du héros et de la toile d'araignée pour illustrer l'attitude de certains de ses élèves. Ils avaient pleinement accepté le principe de parler avec D-ieu, cette clé avec laquelle on peut ouvrir toutes les portes de la Tora. Qui plus est, ils avaient commencé à s'y employer, chaque jour, à une heure fixe… mais, le moment venu, ils n'arrivaient plus à parler !
 
Rabbénou leur fit savoir que s'ils avaient déjà acquis la conviction de la valeur de cette pratique et qu'en plus, ils avaient pris la décision de le faire, la bataille était presque gagnée : la muraille était abattue. Ce qu'il restait à faire, parler, n'était, comparé aux stades déjà franchis, pas plus difficile que de percer une toile d'araignée !
 
A suivre
 
 
Extrait du livre “La porte du ciel – Hitbodédouth ” par Rabbi Israël Yits'haq Besançon. Reproduit avec l'aimable autorisation des Éditions du chant nouveau.

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